COP 21 : le diocèse de Paris se mobilise

P. N.-D. – La 21e Conférence internationale sur le climat de l’Onu (COP 21) rassemblera des représentants de 195 pays, en région parisienne, du lundi 30 novembre au vendredi 11 décembre. Pourquoi le diocèse se mobilise-t-il autour de cet événement ?

Mgr Éric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire de Paris, en charge des événements du diocèse autour de la COP 21.
© Steve Owst

Mgr Éric de Moulins-Beaufort – La COP 21 est un événement d’importance internationale qui se déroule au Bourget, en région parisienne, et son sujet, le réchauffement climatique, concerne tout le monde. Il est donc logique pour le diocèse de Paris de s’y intéresser. Les autorités de l’État français ont en outre fait appel au soutien des Églises parce qu’elles manquent de relais d’opinion capables de mobiliser le grand public sur cette question du climat, qui peut susciter un sentiment d’impuissance. Le diocèse saisit, en fait, l’occasion de la COP 21 pour sensibiliser les Parisiens, et en particulier les catholiques, sur la problématique plus globale de l’environnement, à la lumière de l’encyclique Laudato Si’, belle synthèse sur la responsabilité des hommes dans le cosmos.

P. N.-D. – Quel est le cœur du message que le diocèse veut transmettre à l’occasion de cette conférence ?

Mgr É. de M.-B. – Comme le répète le cardinal André Vingt-Trois, les Occidentaux doivent prendre conscience qu’ils ont le devoir de transformer leur mode de vie actuel. Car celui-ci ne peut être partagé dans le monde entier, notamment parce que les ressources naturelles seraient insuffisantes. L’Église catholique fait le pari que la solution aux problèmes environnementaux n’est pas la limitation de la croissance de la population, comme l’avancent certains courants écologiques, parce que chaque personne est un don de Dieu. Elle met en avant la responsabilité de chaque homme à l’égard des autres : c’est un devoir de chercher, parmi les ressources du cosmos, de quoi créer un nouveau mode de vie confortable et accessible à tous les habitants de notre planète. Le pape François relie ainsi fortement les questions environnementales et sociales. Il ne considère pas la Terre comme une réserve de ressources mais comme une « maison commune », c’est-à-dire un lieu où les hommes vivent ensemble.

P. N.-D. – Concrètement, comment le diocèse va-t-il se mobiliser autour de la COP 21 ?

Mgr É. de M.-B. – Nous avons souhaité impulser une action non pas polit ique mais pédagogique et réflexive, en particulier au niveau théologique. C’est pour cette raison que nous organisons cinq conférences au Collège des Bernardins, du jeudi 29 octobre au lundi 7 décembre. Nous proposerons aussi, juste avant et pendant la COP 21, plusieurs temps de prière à N.-D. de Paris et dans des paroisses parisiennes. Nous invoquerons l’Esprit Saint : qu’il inspire les négociateurs internationaux, de manière à ce qu’ils puissent dépasser les égoïsmes nationaux et aboutir à un accord bénéfique pour le monde entier ; qu’il aide chacun à opérer une conversion écologique ; et qu’il apaise les coeurs de ceux qui seront présents à Paris pendant cette période. Certains événements seront catholiques. D’autres auront une dimension oecuménique ou interreligieuse. Les catholiques peuvent, en effet, s’enrichir de la compréhension des autres religions du rapport de l’homme à son environnement. • Propos recueillis par Céline Marcon

 Programme des conférences au Collège des Bernardins.

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