Daniel : « J’ai réalisé que je pouvais mourir du jour au lendemain »
Témoignage de Daniel, 50 ans, célibataire, paru dans La Vie du 21 août 2025, spécial Legs.
« En choisissant le legs, je n’ai plus à me préoccuper de la destinée de mon héritage. C’est un soulagement. Sauf si, évidemment, la vie m’amenait à revoir ma position… J’ai souhaité partager de façon équitable mon patrimoine qui reviendra pour moitié à la personne avec qui je vis et pour l’autre moitié à l’Église catholique. N’ayant ni enfant ni famille à charge, j’ai décidé de répartir mes biens de cette façon. Concernant l’Église, j’ai opté pour une disposition simple : une assurance-vie la désignant comme légataire. Elle sera partagée entre les diocèses de Paris et de Nice, où je séjourne alternativement. J’y participe à la vie de deux paroisses, qui me tiennent à coeur. En outre, ma collection d’objets et de livres religieux sera préservée par la commission d’art sacré du diocèse de Paris.
Mon geste en faveur de l’Église peut s’expliquer de trois manières. Premièrement, c’est l’esprit de transmission. J’ai beaucoup reçu de cette institution et il me semblait normal de rendre la pareille. Ensuite, il est connu que les premiers chrétiens organisaient une aide mutuelle en faveur de ceux dans le besoin. Ce “pot commun” fait partie d’un esprit de charité chrétienne séculaire. Si ce système fonctionne depuis 2 000 ans, pourquoi devrait-il s’arrêter ? Enfin, j’ai compris que je pouvais mourir du jour au lendemain, alors autant prendre mes dispositions ! La suite s’est déroulée simplement. J’ai pris contact avec la personne en charge de l’accompagnement des donataires au diocèse de Paris et avec le curé de ma paroisse de Saint-Arnoux à Nice. Plusieurs entretiens ont suivi pour connaître mes motivations, mon histoire et mon parcours. Puis j’ai été mis en relation avec un notaire qui a pris acte de mes décisions. L’Église n’a exercé aucune pression sur moi, ma liberté était infinie. »
Interview de Jonathan Konitz.