Jacqueline : « Léguer à l’Église est le privilège des vieilles dames... mais pas seulement »
Témoignage paru dans Pèlerin du 11-18 août 2016, dossier “Transmettre son patrimoine”.
Je vais avoir 86 ans, mais je l’atteste, parler de testament ne fait pas mourir ! Je lègue à l’Église diocésaine de Paris ce qu’on peut appeler pompeusement mon « patrimoine ». J’ai écrit mon testament il y a longtemps, j’avais une soixantaine d’années et je l’ai légèrement modifié après la mort de ma mère. J’ai travaillé comme principale clerc de notaire. J’ai donc baigné dans le droit familial, les successions… Je suis seule, sans enfants, j’ai donc fait un legs universel (de la totalité de mon patrimoine). Léguer à l’Église est le privilège des vieilles dames qui n’ont plus de famille, mais ce privilège devrait être partagé !
Je suis catholique pratiquante. Toute ma vie, j’ai cheminé avec le Christ par l’Église. Elle m’a accompagnée comme je l’ai accompagnée. J’ai été catéchiste et bénévole au service juridique du diocèse. Lorsque j’étais plus jeune, à Rouen (Seine-Maritime), je m’occupais de jeunes en lien avec les Petites sœurs de l’Assomption pour de l’alphabétisation. J’ai bien conscience que l’Église n’est pas parfaite – mais moi non plus, je ne le suis pas. Au bout du compte, si je fais le bilan de ma vie, c’est l’Église qui m’a permis d’être ce que je suis. Et puis, c’est elle qui m’a transmis la joie – un sentiment profond qui n’efface pas les épreuves. Si je dois vivre en maison de retraite, j’espère que cela n’épuisera pas mon patrimoine. Quel qu’il soit, il servira à aider l’Église dans sa mission. Je n’ai pas mentionné de disposition particulière, le diocèse saura bien comment employer ce don. Je suis tranquille, je n’ai plus qu’à mourir ! J’ai toujours eu confiance.