De la mort jaillit la vie - Une lumière au creux du veuvage

Odile Macchi

De la mort jaillit la vie – Une lumière au creux du veuvage, sous la direction de Odile Macchi, Ed. Salvator.

Fiche de lecture rédigée par Viviane Tourtet, Pastorale des funérailles du diocèse de Paris. 2022.

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L’ouvrage collectif « De la mort jaillit la vie – Une lumière au creux du veuvage » sous la direction de Odile Macchi, s’adresse non seulement aux veuves et veufs mais à l’ensemble de la société. Les premiers y trouveront une source de consolation et des pistes de réflexion pour déceler, quelle que soit l’étape du deuil dans laquelle ils se trouvent, une lumière éclairante, porteuse d’espérance. Les seconds découvriront matière à enrichir leurs connaissances sur un sujet qui demeure encore parfois tabou.
Mgr Michel Aupetit, Archevêque de Paris, dans la préface et le Cardinal Philippe Ouédraogo, Archevêque d’Ouagadougou au Burkina Faso, dans la postface, nous parlent de consolation, d’espérance, de la dignité d’être aimé, de l’Amour infini de Dieu au-delà de la souffrance, du désespoir.
Après les deux premiers chapitres qui dressent un état des lieux des veuves à travers le monde, plusieurs témoignages déclinent pour le lecteur toutes les émotions qu’éprouvent les veuves et veufs, la grande diversité de leurs situations et les grandes étapes par lesquelles chacun passe jusqu’au consentement qui se vit dans l’Eucharistie. Une véritable grâce est donnée dans ce consentement. Les proches, les amis ont certainement contribué à accompagner les veuves ou les veufs mais comme cet ouvrage nous le rappelle, « à travers ces personnes, n’est-ce-pas Jésus lui-même qui écoute, comme il a écouté Marie Madeleine au jardin du tombeau et les deux disciples sur la route d’Emmaüs le jour de Pâques… » Des profondes ténèbres surgit une lumière, faible au début car encore voilée par la tristesse et la souffrance mais qui peu à peu, grâce à la compassion et à la consolation de l’entourage, va grandir, éclairant de plus en plus l’âme croyante des veuves et des veufs qui soudain se retrouve sur le chemin, illuminé par Jésus ressuscité. La veuve, le veuf comprend alors que la vie est plus forte que la mort. « Moi je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt vivra, quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » (Jn 11, 25-26)
Les auteurs évoquent aussi les veuves dans l’Ancien Testament, Jérusalem personnifiée comme une veuve dans le livre de Baruch, Noémi dans le livre de Ruth, Judith dans le livre de Judith, la veuve de Sarepta dans le Premier livre des Rois, une veuve dans le Deuxième livre des Rois puis au début du Nouveau Testament, Anne la prophétesse dans le chapitre 2 de Luc qui chacune invite les veuves ou les veufs à passer du deuil à la résurrection, de la germination au salut, mettant en lumière l’importance de la foi, que Dieu est Vie et promesse, promesse que l’amour des époux, vécu sur terre, s’épanouira au-delà de la mort dans l’amour du Christ.
Les auteurs nous amènent ainsi de l’Ancien au Nouveau Testament et à ses nombreuses références aux veuves et à leur rencontre avec Jésus. Marie y occupe une place de choix puisqu’elle accompagne tous les disciples et notamment les veuves pour qui elle intercède auprès du Père, du Fils et du Saint Esprit.
Les veuves ont, par ailleurs, joué un rôle non négligeable dans l’organisation de l’Eglise à ses débuts comme en témoigne l’exemple de Tabitha, remplie de la bonté de Dieu, qui s’avèrera un modèle pour Pierre et Paul.
Les auteurs s’intéressent aussi à quelques veuves célèbres qui ont été canonisées, toutes habitées par un amour total pour Dieu, amour qui les a aidées à participer au mystère de la Croix, à surmonter leurs épreuves, à s’abandonner au Seigneur, à poser leurs pas dans ceux du Christ. Citons, entre autres, Monique, mère de St Augustin, Brigitte de Suède, Rita, Jeanne de Chantal, sainte patronne des veuves et de toutes les vocations, Louise de Marillac.
Mais le chapitre qui semble le plus important pour les veuves aujourd’hui est sans doute celui qui répond à la question essentielle : comment donner du sens au veuvage ? En vivant profondément sa foi au Christ, en associant son veuvage au mystère pascal de la mort et de la résurrection du Seigneur, elle devient témoin vivant d’espérance. Le Seigneur, dans son amour infini, aide les veuves et les veufs à lâcher prise et à consentir à la promesse de l’Esprit Saint.
Prier la Vierge Marie, croire que son conjoint est véritablement vivant en Dieu, espérer, agir autour de soi, remercier et louer Dieu pour ses bénédictions quotidiennes, voici quelques propositions pour passer des ténèbres à la lumière. Les auteurs évoquent aussi la piste de la consécration au Seigneur avec en annexe quelques informations pratiques pour guider les veuves sur cette voie qu’elles peuvent choisir tout en restant dans la vie active, personnelle, professionnelle ou sociale. Elles peuvent alors continuer à vivre en communion avec leur conjoint en Dieu. L’équipe qui a contribué à la parution de cet ouvrage est constituée de personnes consacrées appartenant à la Fraternité Notre-Dame de la Résurrection ; elle a collaboré avec deux prêtres.
Un ouvrage résolument nouveau par l’étendue du champ exploré et la profondeur de sa réflexion nourrie de la Bible et des Evangiles et éclairée par l’Esprit Saint.

L’espérance
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