Handicap : une première rencontre parisienne dans l’espérance
Paris Notre-Dame du 8 décembre 2022
Un événement spécial était organisé samedi 3 décembre à St Jean-Baptiste de Belleville à l’occasion de la journée internationale des personnes handicapées.
En cet après-midi du 3 décembre, ils sont une centaine à avoir bravé le froid et répondu présent à l’invitation de la fondation de l’Office chrétien des personnes handicapées (OCH)… soit près du double des inscrits à cette première parisienne. « Beaucoup sont même arrivés en avance, souligne Isabelle Dieudonné du Vicariat pour les personnes handicapées. Ils étaient pressés de se retrouver ! » Dès leur arrivée, les participants sont orientés vers l’une des quatre salles décorées de la paroisse de St-Jean-Baptiste de Belleville (19e) où les attendent animateurs, musiciens, boissons et gâteaux. Pas moins de huit associations co-organisent la journée : l’OCH, à l’initiative de ce rassemblent, mais également Simon de Cyrène, Foi et lumière, l’Arche, les Relais lumière espérance, Voir ensemble, le Vicariat diocésain des personnes handicapées et la Pastorale des personnes handicapées de la Conférence des évêques de France (CEF). Émilie de Laitre, en charge de l’organisation de la journée pour l’OCH, se réjouit : « L’objectif de cette rencontre est vraiment de passer du temps ensemble. Nous ne nous connaissons pas forcément et nous voulions permettre un moment convivial et fraternel. » Dès les premières minutes, les participants brisent rapidement la glace grâce à des jeux accessibles à tous. Ainsi, les cartes permettant de retrouver son binôme dans la salle sont transcrites au verso en braille et une interprète en langue des signes partage et traduit l’intégralité des échanges. Jean-Noël, 58 ans, sa chienne guide d’aveugle Loona allongée à ses pieds, est membre de l’association Voir ensemble. « J’étais curieux de découvrir ce qui peut animer la foi des autres personnes handicapées, ce qui les pousse à avancer malgré les difficultés. L’espérance peut-être ? », avance-t-il dans un grand sourire. Et de regretter : « J’aimerais juste que les gens viennent plus vers nous. On a parfois l’impression d’être tout seul dans la foule surtout quand on assiste à la messe dans une paroisse que l’on ne connaît pas. »
« Bienvenue en Terre Sainte ! »
Ultime temps fort de la journée justement, la messe anticipée est l’occasion de vivre cette fraternité avec les fidèles de cette paroisse de l’est parisien. La célébration est traduite en langue des signes et partagée en audiodescription dans des casques. « Vous êtes ici dans la paroisse St-Jean-Baptiste. Vous êtes à côté du métro "Jourdain". Rue de Palestine. Ici c’est une terre sainte. Bienvenue en Terre Sainte ! », lance le P. Christian Mahéas, curé de la paroisse et accompagnateur spirituel de l’OCH. L’émotion est palpable dans l’assemblée, lorsque quelques instants plus tard, André Haurine, diacre du diocèse de Nanterre (Hauts-de-Seine) et non voyant, ses mains courant sur un évangile en braille, chante le texte d’une voix forte et profonde. « C’était André mais c’était aussi Jean-Baptiste », partage le P. Mahéas, encore ému, dès les premiers mots de son homélie. « Quand je vois ce petit peuple rassemblé, petit peuple souvent mis de côté, qu’on n’entend pas, qu’on ne voit pas, qu’on n’écoute pas, je sais que Jésus est là et que le Royaume est en train d’advenir. » Aux yeux du P. Christophe Sperissen, responsable national du service de la catéchèse adaptée à la CEF, il est important que l’Église « se saisisse de l’opportunité » de cette journée. Josette, 73 ans, membre de Foi et lumière, conclut : « J’espère qu’il y aura une autre réunion l’année prochaine… ou même avant ! »
Mathilde Rambaud
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