Interview de Mgr Michel Aupetit dans La Vie

22 février 2018

« Les soins palliatifs ne sont pas généralisés. Or, ils sont la seule manière digne d’accompagner les personnes en fin de vie. »

Extrait

La création d’un groupe d’études sur la fin de vie à l’Assemblée, présidé par Jean-Louis Touraine, député favorable à l’euthanasie, vous inquiète-t-elle ?

Il faut être vigilant. La question de l’euthanasie n’était pas prévue dans la révision des lois de bio­éthique. On n’a même pas eu le temps de mettre en œuvre et d’évaluer la loi Leonetti-Claeys. Les soins palliatifs ne sont pas généralisés. Or, ils sont la seule manière digne d’accompagner les personnes en fin de vie. Qu’est-ce que la « sédation profonde » ? Est-ce une sédation en phase terminale ou une sédation terminale ? Pourquoi remettre le sujet de l’euthanasie ou de l’assistance au suicide sur la table ?

Êtes-vous inquiet ?

Je ne suis jamais inquiet, parce que l’espérance est plus forte que le désespoir. Mais pour avoir vu mes parents mourir dans des conditions étonnantes, je considère que l’Église a quelque chose à dire. À la fin de sa vie, ma mère s’est retrouvée dans un hôpital. Le médecin était parti une semaine en stage, l’autre était en vacances. L’équipe a tellement « shooté » ma mère qu’en 24 heures je ne l’ai plus reconnue. On nous a volé ses derniers instants. C’est inadmissible. Cela signifie que les soins palliatifs ne sont pas pratiqués partout. Il faut les mettre en œuvre au lieu de se demander comment supprimer les personnes âgées.

On voit bien ce qui se passe en Belgique : maintenant, les enfants parlent naturellement de l’euthanasie de leurs parents. Il y a là-bas une anesthésie de la conscience ! Aujourd’hui, réveiller la conscience, c’est le rôle de l’Église. Il y a un enjeu de civilisation, la nécessité d’ouvrir les cœurs à l’attention aux plus faibles. Or, on revient peu à peu à la loi de la jungle, à cet homme en bonne santé, riche, bien portant, qui pourra se payer tout ce qu’il veut, faire du « trans­humanisme » pour lui-même, mettre une puce dans sa tête, mais aux dépens de qui ? De la majorité des gens qui crèveront de faim.

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Bibliographie