Journée mémorielle des personnes victimes d’abus 2023
Le vendredi 17 mars 2023, les évêques de France ont proposé une journée de prière pour les victimes de violences et agressions sexuelles, et d’abus de pouvoir et de conscience au sein de l’Église.
En mars 2021, les évêques réunis en Assemblée plénière ont voté une série de 11 résolutions, dont la 8e répond à l’invitation du pape François à vivre une journée de prière pour les victimes de violences et agressions sexuelles et d’abus de pouvoir et de conscience au sein de l’Église.
Texte de la résolution votée à l’assemblée plénière des évêques, le 25 mars 2021 : « Les évêques, réunis en assemblée, soucieux de continuer à écouter les personnes victimes, de lutter contre les violences et agressions sexuelles et les abus de pouvoir et de conscience, de prendre soin de tous les baptisés meurtris par ces crimes, décident que la journée de prière pour les victimes de violences et agressions sexuelles et d’abus de pouvoir et de conscience dans l’Église, voulue par le Saint-Père, est désormais célébrée dans les diocèses de France chaque année le 3e vendredi de Carême. »
Ceux qui ne peuvent se joindre à une assemblée ce jour-là porteront dans leur prière personnelle cette intention de toute l’Église.
Revoir la messe célébrée à Saint-Germain l’Auxerrois
La messe était présidée par Mgr Thibault Verny, évêque auxiliaire.
Homélie de Mgr Thibault Verny
Dans la lecture du livre d’Osée de ce soir, Dieu dénonce le péché à son peuple infidèle et idolâtre. Dans la Bible, quand Dieu dénonce le péché c’est pour montrer un chemin de vie à son peuple : « Je les guérirai de leur infidélité, je les aimerais d’un amour gratuit car ma colère s’est détournée d’Israël » avons-nous entendu.
Mais il nous faut faire attention de ne pas aller trop vite en besogne.
Sur ce chemin que montre le Seigneur, il y a un passage obligé à savoir nommer et reconnaitre le péché. Autrement dit, ne pas appeler blanc ce qui est noir et noir ce qui est blanc. « Les chemins du Seigneur sont droit : les justes y avancent, mais les pécheurs y trébuchent. » Oui, c’est parce que le péché est nommé que le peuple peut en prendre conscience. C’est parce que le péché est reconnu et condamné qu’un chemin de conversion peut s’ouvrir pour revenir au Seigneur.
Depuis plusieurs années, l’Église qui est en France prend conscience avec gravité du mal commis à travers les violences et agressions sexuelles en son sein. Et ce grâce à la parole des personnes victimes, grâce à la lettre au peuple de Dieu que nous a adressée le pape François à l’été 2018.
Le péché doit être ainsi nommé et condamné.
Dès lors, le chemin qui s’ouvre passe par l’écoute, la réparation et la prévention.
Prions pour les personnes victimes qui ont pu parler mais aussi pour toutes les autres qui n’ont pu ou ne l’ont pas encore fait.
Prions aussi le Seigneur pour qu’il affermisse notre détermination et notre obstination à avancer pour que justice soit faite et que l’Église soit une maison qui protège.
Le chemin que nous montre le Seigneur est un chemin de longue haleine. Soyons-en conscient. La peur, la fatigue peut nous gagner.
Dans l’Évangile de ce soir, la réponse de Jésus au scribe vient affermir notre conversion. Le chemin vers Dieu passe par le chemin vers le prochain, qui plus est la personne fragile, blessée et meurtrie par un membre de l’Église.
Ainsi, nommer, condamner, réparer et prévenir les violences et agressions sexuelles ne nous détournent pas mais nous place au cœur de l’annonce de l’Évangile : « Ce que vous avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait. » C’est à cette condition que la Bonne Nouvelle sera audible et crédible.
« Ah, si mon peuple m’écoutait, Israël, s’il allait sur mes chemins ! Je le nourrirais de la fleur du froment, je le rassasierais avec le miel du rocher ! » Que cette exclamation du psaume de ce soir habite nos cœurs.
Mgr Thibault Verny,
évêque auxiliaire
Message de carême de Mgr Laurent Ulrich
Et aussi
– Dossier “Protection des plus fragiles”.
– Lutte contre la pédophilie et les agressions sexuelles : contacter le diocèse de Paris en toute confidentialité : signalement@diocese-paris.net.
–Le site “Protéger l’enfance”
– En savoir plus sur eglise.catholique.fr