La chapelle dorée de Saint-Gervais - Saint-Protais
En 1627, les marguillers de l’église Saint-Gervais-Saint-Protais accèdent à une requête qui donnera vie à l’un des plus beaux trésors des églises à Paris encore visible aujourd’hui : la chapelle Dorée.
Au détour de nos églises
Il existait à l’époque au sein l’Église catholique à Paris des personnes que l’on nommait les marguiller. Il s’agissait des laïcs chargés, entre autres choses, de l’administration et de l’entretien des biens de la paroisse. En 1627, les marguillers de l’église Saint-Gervais-Saint-Protais accèdent à une requête qui donnera vie à l’un des plus beaux trésors des églises à Paris encore visible aujourd’hui : la chapelle Dorée.
Histoire
Cette chapelle a été concédée à Antoine Goussault et sa femme Geneviève Fayet en 1627, bâtie et décorée avant 1634.
Elle est vendue en 1680 à Louis Betauld qui y ajouta ses armoiries et a été restaurée en 1825, 1930, 2000. Cette chapelle est située au fond de l’actuelle chapelle Sainte-Anne. Sous la chapelle, une cave sert de sépulture à la famille Goussault.
L’entrée se signale par une élégante boiserie en clair voie formée de fines balustres, doublées de volets peints et surmontés d’une corniche ajourée. La décoration comprend un autel dont l’antependium était orné d’un Christ mort, surmonté d’un retable montrant le Christ au mont des Oliviers attribué à Claude Vignon.
Les murs et les voussures du plafond représentent 21 scènes de la Passion et de la Résurrection du Christ, attribués à Jean de Saint-Igny. La chapelle a été démontée et remontée plusieurs fois. Des panneaux ont disparu au cours du temps.
Sept figures de saints portant les prénoms des membres de la famille Goussault et trois cartouches en camaïeux rouge représentent les évangélistes.
Le reste des lambris est décoré de têtes de chérubins et de motifs ornementaux : chiffre du Christ et de Marie, instruments de la passion, bouquets, palmettes, etc. Noter la représentation du cœur posé sur trois clous de la crucifixion au centre d’un soleil de gloire, plusieurs années avant les apparitions de Paray-le-Monial.
Père Jean-Pierre Monnier, salésien