La joie de l’amour, la famille en actes

Paris Notre-Dame du 4 février 2021

Cinq ans après la publication de l’exhortation Amoris laetitia (La joie de l’amour), le pape François a annoncé la convocation d’une année consacrée à la famille. Le P. Philippe Pignel, curé de St-Charles de Monceau et vicaire épiscopal explique comment répondre à cet appel.

Le P. Philippe Pignel est curé de St-Charles de Monceau (17e) et vicaire épiscopal pour la pastorale familiale.
© Isabelle Demangeat

Paris Notre-Dame – Pourquoi le pape annonce-t-il une année consacrée à la famille cinq ans après la publication de l’exhortation Amoris laetitia à destination des fidèles ?

P. Philippe Pignel – Le pape François a souhaité que l’on retravaille cette exhortation apostolique car il estime que ce texte de 2016 issu des réflexions de deux synodes a besoin d’être approfondi et mis en œuvre. Comme pour ses prédécesseurs, saint Jean Paul II et Benoît XVI, la famille joue un rôle central dans l’Église, qui est une « famille de familles ». Ce n’est donc pas un hasard si cette année consacrée à Amoris laetitia commence le 19 mars 2021, le jour de la fête de saint Joseph, gardien de la sainte Famille, et s’achève le 22 juin 2022 par la rencontre mondiale des familles à Rome (Italie), qui a été décalée d’un an à cause de la pandémie... Dans l’esprit du pape François, la vie de famille est un chemin de sainteté. Sur le site amorislaetitia.va, le pape expliquera au cours de l’année en dix vidéos les points forts du texte.

P. N.-D. – Le contexte pandémique est-il pour quelque chose dans la décision de faire lumière sur la famille en cette nouvelle année ?

P. P. – Quand on traverse une épreuve comme celle que l’on vit mondialement, on se concentre sur l’essentiel, et le lieu source est la famille. C’est une vérité de toujours : quand les rapports sont difficiles, on en revient toujours à ces relations fondamentales, filiales et fraternelles. Comme dit le texte, la famille est depuis toujours « “l’hôpital” le plus proche ». Pendant le confinement, par exemple ici à Paris, il y a eu des aspects très positifs : les familles se sont remises à prier ensemble pendant le Carême, la Semaine sainte… Aussi, à entendre plusieurs enseignants de maternelle, les enfants sont apparus plus mûrs, plus sûrs d’eux à la rentrée : avoir passé du temps avec les parents, tous ensemble, a été bénéfique. Cela dit, le confinement a aussi éprouvé les familles : je pense notamment aux personnes âgées qui ont dû endurer l’éloignement de leurs proches, parfois aussi l’isolement.
Mais Amoris laetitia s’inscrit dans un contexte plus large et qui précède la pandémie, à savoir la grande diversité familiale et la nécessité de rejoindre le réel des familles dans toute leur complexité.

P. N.-D. – Comment pouvons-nous mieux faire nôtre cette exhortation à l’échelle du diocèse et des paroisses ?

P. P. – Il existe de fait une grande diversité d’initiatives qui se font à l’échelle locale. Ce qu’il faudrait avant tout, c’est faire remonter les bonnes idées afin de pouvoir essaimer de paroisse en paroisse si c’est possible. Par exemple tous les prêtres savent que la préparation au mariage permet de faire revenir à la foi des personnes qui s’en sont éloignées. Alors si certains prêtres ou fidèles ont des idées à proposer ou fait l’expérience de trouvailles, d’astuces qui marchent avec les catéchumènes, il faut les faire remonter ! Il y aura un comité d’orientation pastorale en mai autour de la question de « comment prendre soin des couples », où laïcs, prêtres et associations vont pouvoir échanger pendant toute une journée. On peut penser que certains parcours pourraient avoir lieu au niveau du doyenné afin de mutualiser les formateurs d’une paroisse à l’autre par exemple. Une autre idée qui me tient à cœur est de mettre en valeur les anniversaires de mariage au niveau diocésain. Montrer que la famille n’est pas un long fleuve tranquille mais un beau chemin possible. C’est un autre aspect important : la dimension missionnaire de la famille !

Propos recueillis par Mathilde Morandi

Contact : p.familiale@diocese-paris.net

Année de la famille 2021-2022