Le Cardinal André Vingt-Trois revient sur la visite du Saint Père en France dans son discours à l’Assemblée des évêques à Lourdes
Extrait du texte prononcé le 4 novembre 2008.
Cette session de notre assemblée est évidemment marquée par les deux grands événements ecclésiaux que nous venons de vivre. D’abord la visite pastorale du Pape Benoît XVI et ensuite la session du Synode des évêques.
Benoît XVI parmi nous. La visite pastorale du Pape Benoît XVI a été un grand moment de la vie de notre Église. Les rassemblements de Paris et de Lourdes ont montré aux observateurs attentifs et impartiaux que l’image donnée trop souvent d’une Église en décadence et sans avenir ne correspond pas à la réalité. Nous avons vu une Église où les jeunes, adolescents, étudiants, jeunes professionnels jeunes familles avec leurs enfants, tenaient une place centrale et donnaient à nos rencontres un climat de joie, de sérénité et de recueillement tout-à-fait impressionnant. Beaucoup de personnes en ont été frappées à Rome et dans d’autres pays, nous en avons eu des témoignages nombreux au cours du récent synode.
La présence du Pape tout à la fois proche et accueillant, et totalement plongé dans la contemplation du Christ Sauveur a été un révélateur. Elle a manifesté la véritable personnalité de Benoît XVI, son espérance, sa confiance, et sa bonté. Elle a montré aussi l’affection que nous lui portons et notre profonde communion avec lui. La densité spirituelle des célébrations que nous avons vécues autour de lui a exprimé de manière sensible la richesse de notre unique liturgie commune quand on y apporte tout le soin qu’elle mérite.
La réunion qu’il a présidée ici même a été l’occasion de manifester clairement notre communion avec le Successeur de Pierre et la convergence de nos préoccupations et de nos recherches. Nous sortons fortifiés de cette rencontre pour nous engager et engager nos diocèses dans les voies de l’évangélisation. Les questions que le Pape a évoquées sont les mêmes questions qui font l’objet de nos préoccupations permanentes : les vocations, la famille, la catéchèse et la jeunesse, l’unité des communautés, l’engagement dans les relations œcuméniques et les relations avec nos frères juifs, la rencontre des religions non-chrétiennes. Ce sont autant de domaines dans lesquels nous nous efforçons de progresser chacun dans nos diocèses comme à l’échelon national.
L’appel de jeunes hommes et de moins jeunes au sacerdoce est évidemment au cœur de nos préoccupations comme le montrent les diverses initiatives prises dans les diocèses de France pour relancer sans cesse la pastorale des vocations et améliorer les conditions de la formation des prêtres. Les prêtres sont nos collaborateurs quotidiens et nous les recevons vraiment comme un « don de Dieu pour l’Église », « la couronne spirituelle de l’évêque. » Cette fois encore, nos travaux nous invitent à poursuivre notre réflexion sur les vocations, la formation et le ministère des prêtres.
Le Pape m’a fait part de sa grande satisfaction et de la joie qu’il avait éprouvée parmi nous. De son coté, chacun de nous a pu recueillir les échos positifs de ce voyage bien au-delà des limites des cercles ecclésiaux. Une nouvelle fois, au nom de l’ensemble de nos diocèses, je veux exprimer au Pape Benoît XVI notre reconnaissance pour tout ce qu’il nous a permis de vivre au cours des ces quelques jours. Nous nous emploierons à en récolter les fruits.