Le diacre, un homme au double enracinement
On pose souvent la question : « Qu’est ce qui différencie le diacre d’un laïc militant ? ». La réponse est que le diacre est un ministre ordonné. Il a reçu un degré du sacrement de l’ordre. Cependant, le diacre permanent mène la vie ordinaire des hommes d’aujourd’hui.
Ministre ordonné
Le diacre a reçu l’imposition des mains par l’évêque.
Le diaconat est un degré du Sacrement de l’Ordre.
Le Catéchisme de l’Église Catholique (N° 1536) rappelle que le sacrement de l’Ordre comporte trois degrés, l’épiscopat, le presbytérat et le diaconat.
Tous les ministères ordonnés (Constitution Conciliaire Ad Gentes) trouvent leur fondement dans le ministère apostolique, ce qui signifie qu’ils se situent dans la mission des Apôtres, transmise à leurs successeurs : annoncer le Royaume de Dieu aux hommes en tous lieux et à toutes les époques.
C’est Le Concile Vatican II (Lumen Gentium 1964) qui a rétabli le diaconat comme un ordre permanent et qui a rendu possible l’ordination d’hommes mariés.
La constitution Lumen Gentium (29) précise que les diacres reçoivent l’imposition des mains, non en vue du sacerdoce, mais du service.
Tous les ministres sont consacrés et députés chacun selon son degré pour servir à un titre nouveau et particulier le peuple de Dieu.
Mais dans l’unique sacrement de l’Ordre, ceux qui sont constitués dans l’ordre de l’épiscopat et du presbytérat reçoivent mission et faculté d’agir en la personne du Christ tête, tandis que ceux qui sont constitués diacres reçoivent la force de servir le peuple de Dieu dans la diaconie de la liturgie, de la parole et de la charité. (Canons 1008 et 1009 du Code de Droit Canonique modifiés par le motu proprio de Benoît XVI du 25 octobre 2009)
Un homme vivant la vie ordinaire des hommes d’aujourd’hui
Ni surhomme, ni supermilitant
Il a la plupart du temps une vie familiale (plus de 90% des diacres sont ou ont été mariés, quelques-uns sont veufs).
Avec son épouse, il a le souci d’assumer ses responsabilités de père de famille : éducation des enfants, souci de leur avenir et de leur formation à la fois humaine et chrétienne.
Il vit les différentes époques de la vie familiale : enfants jeunes, adolescence, enfants quittant le foyer familial, arrivée des petits-enfants.
Il connaît, pour les partager, les soucis des familles d’aujourd’hui : soucis matériels parfois, mais aussi évolution des jeunes au sein d’une société dans laquelle l’adhésion à la foi ou l’engagement dans le mariage ne sont pas des évidences.
Il doit sauvegarder du temps pour sa famille. Son épouse y veille tout particulièrement.
Certains diacres vivent le célibat, soit parce qu’ils ont été ordonnés dans cet état de vie, soit parce qu’ils sont devenus veufs. Il est demandé aux diacres qui perdent leur épouse de s’engager à ne pas se remarier.
Les diacres qui vivent le célibat peuvent assez souvent avoir une disponibilité en temps plus grande.
Le diacre a une vie professionnelle.
Les professions et emplois exercés sont variés : cadres ou employés du secteur privé ou du secteur public, médecins, professions de santé, professionnels libéraux, enseignants, commerciaux ou technico-commerciaux, chercheurs, formateurs, informaticiens, professionnels du conseil ou des relations humaines, aides-soignants, techniciens, vendeurs…
Engagé dans la vie professionnelle, le diacre vit dans son métier les difficultés et les richesses du monde du travail, marqué souvent par les tensions sociales et les soubresauts de la vie économique. Il a le souci, là où il est placé, de faire avancer le royaume et d’être témoin de la Bonne Nouvelle.
Certains connaissent ou ont connu des périodes de chômage.
Un certain nombre de diacres ont pris leur retraite, mais ils gardent quand ils le peuvent des contacts dans le milieu professionnel.
Le diacre a une vie relationnelle.
Il est situé dans un environnement géographique : immeuble, quartier, cercle d’amis, de collègues, paroisse…
Il a souvent, dans la société, des engagements associatifs, culturels, sportifs, sociaux, civiques.
Il a eu très souvent, avant son ordination des engagements dans l’Église.