Le relief de Ste Cécile : lauréat du Prix Pèlerin 2024

L’édition 2024 du Grand Prix Pèlerin du Patrimoine, en partenariat avec les Chantiers du Cardinal, marque le début de la restauration du relief de Sainte Cécile, œuvre monumentale réalisée entre 1911 et 1913 par Charles Desvergnes (1860-1928), un artiste salué pour son Grand Prix de Rome.

Cette céramique originale en grès flammé, matériau privilégié de l’Art Nouveau, qui évoque le renouveau de la musique sacrée, sera nettoyée et restaurée à partir de 2026 pour qu’elle retrouve sa couleur d’origine. Inspirée par l’art de la Renaissance, l’œuvre représente la patronne des musiciens entourée d’anges dans le ciel, avec des éléments architecturaux qui rappellent l’Antiquité romaine et la Rome des Papes, notamment des arcatures et un chapiteau, dans un style proche de Donatello.

Le relief de Sainte Cécile a été conçu pour orner l’entrée de la chapelle Sainte Cécile de Charonne dans le XXe arrondissement de Paris, avant d’être déplacée en 1935 dans l’église Saint-Gabriel, construite pour répondre aux besoins croissants de la paroisse. C’est aujourd’hui dans cette église que le relief est conservé.

En remportant le prix de la création et de la restauration du patrimoine d’Île-de-France lors du Grand Prix Pèlerin du Patrimoine, la CDAS pourra financer une restauration minutieuse, menée par la restauratrice Vivienne Muceski. Le relief a souffert des intempéries, notamment en raison de son exposition prolongée à l’extérieur avant son installation définitive, ce qui a provoqué une dégradation de la céramique, notamment des différences de couleur dues aux effets des pluies, ainsi que des fissures et cassures. L’une des priorités de cette restauration sera de réparer ces fissures, notamment celle visible sur la tête d’un des anges ainsi que d’atténuer les joints en ciment gris, qui perturbent l’harmonie de l’ensemble. La restauratrice visera également à uniformiser les couleurs du relief, pour retrouver une unité esthétique.

L’importance historique et artistique de cette œuvre dépasse le simple cadre de sa restauration. Le relief de Sainte Cécile témoigne de l’essor de l’art sacré au début du XXe siècle. Il incarne également la réappropriation de l’art sacré par les artistes de l’époque, qui ont cherché à redonner vie à l’art liturgique tout en intégrant des influences contemporaines.
Il est important de noter que le moule d’origine ayant servi à la création de ce relief a disparu, et que cet ouvrage est désormais unique en Europe, ce qui rend cette œuvre encore plus précieuse.

« C’est une œuvre qui incarne le renouveau de l’art sacré au début du XXe siècle, un renouveau encouragé par le pape Pie X à travers la redécouverte de la musique sacrée », souligne Christian Brunel-Laurent, chargé de projet à la commission d’art sacré du diocèse de Paris.

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