Le séminaire de Paris : l’intuition de l’espérance

Paris Notre-Dame du 23 juin 2011

Plus de vingt ans après sa création, la réussite du séminaire de Paris, fruit d’une intuition audacieuse du cardinal Lustiger, est une réponse concrète aux évolutions de la société contemporaine.

Une célébration à la Maison St-Roch (1er).
© D. R.

« Au départ, la création d’un séminaire dans le diocèse n’a pas été comprise par tous », explique le P. Michel Gueguen, qui en est aujourd’hui le supérieur. Et pour cause : dans un contexte de raréfaction des vocations et de sécularisation galopante, l’idée de mettre en place une nouvelle structure de formation des prêtres était pour le moins audacieuse. Mais plus qu’une idée, il s’agissait d’une intuition en prise avec des réalités qui se sont, depuis, confirmées.

Répondre aux défis actuels

Point de départ de cette démarche : la fondation de la maison St-Augustin, en 1984, afin d’accueillir les candidats au séminaire pour une année de fondation spirituelle. « L’objectif est de rappeler qu’au principe de la vocation, il y a l’initiative de Dieu. Dieu appelle et Il attend une réponse. Celle-ci est d’abord d’ordre spirituel », précise le P. Gueguen. Une idée pleinement ancrée dans le contexte contemporain : à une époque d’appauvrissement de la culture religieuse, la vocation à la vie sacerdotale implique, selon les mots du cardinal Lustiger, d’« enraciner la conversion en profondeur ».

De même, la création des maisons pour accueillir les séminaristes par petits groupes souligne que la formation sacerdotale intègre la dimension de la vie quotidienne. « Un cadre communautaire à taille humaine oblige à la charité, c’est-à-dire à inscrire sa propre conversion dans une manière d’être avec les autres, souligne le P. Gueguen. En outre, l’enracinement paroissial des maisons qui accueillent les séminaristes dans leurs premières années de formation rappelle que l’Église est le terreau de la vocation et qu’on est prêtre pour elle. »

Dernier pilier essentiel, la Faculté Notre-Dame s’inscrit elle aussi dans la logique de réponse aux défis actuels. Son enseignement très interactif insiste sur une compréhension du monde à la lumière de la parole de Dieu. C’était un pari particulièrement audacieux, car il nécessitait un investissement humain considérable non seulement pour la formation de futurs prêtres, mais aussi pour celle d’enseignants de qualité. Aussi aujourd’hui, l’ordination de quatre nouveaux prêtres diocésains, venant s’ajouter aux plus de 230 déjà formés par le séminaire de Paris, est la plus belle grâce venant confirmer l’intuition de ceux qui, il y a près de trente ans, ont fait le pari de l’espérance. • Pierre-Louis Lensel

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