Un Séminaire à Paris

Le Séminaire de Paris présente la particularité d’être situé en plein cœur de la capitale. Répartis dans cinq maisons de formation localisées dans le centre de Paris, les séminaristes peuvent se rendre facilement en cours au Collège des Bernardins et rejoindre leurs paroisses pour des temps d’apostolat.

La formation assurée par le Séminaire en vue du sacerdoce s’articule autour de quatre piliers.

Un parcours adapté à chacun

La formation humaine est au service de la croissance intégrale du séminariste. Elle veille au développement d’une personnalité stable, caractérisée par une affectivité équilibrée et la maîtrise de soi. Elle permet au séminariste de fonder sa réponse à l’appel du Christ en intégrant l’ensemble de son histoire. La formation humaine intervient dans le cadre d’une vie en communauté de taille réduite au sein des cinq maisons de formation, qui permet d’accompagner chaque séminariste avec attention. Le père de maison et son adjoint veillent à ce que chacun prenne sa place, à ce que tous contribuent à l’édification d’une communauté fraternelle.

La formation spirituelle doit aider les séminaristes à percevoir ce qui constitue l’un des éléments propres à la spiritualité des prêtres diocésains. Elle permet aux séminaristes d’accueillir avec respect la foi du Peuple de Dieu. C’est à travers les échanges avec le père spirituel que se joue également la formation. Celui-ci aide le séminariste à grandir dans une intimité plus forte avec le Seigneur, dans la perspective du service de Dieu et de l’Église. Des lectures spirituelles dispensées régulièrement par le recteur participent à la formation, ainsi que certains cours de spiritualité au Collège des Bernardins.

La formation intellectuelle permet aux séminaristes d’acquérir les compétences nécessaires en vue du munus docendi, au nombre des devoirs des prêtres. Elle a pour objectif de structurer la foi des séminaristes et de les préparer à nourrir celle des communautés chrétiennes qu’ils serviront. Elle les disposent à rencontrer des personnes qui ignorent tout du Christ et du message évangélique ou en ont une connaissance fragmentaire. Elle se déroule au Collège des Bernardins (Faculté Notre-Dame) à travers les cours d’Écriture sainte, de philosophie et de théologie.

Tout au long du parcours, des expériences en paroisse et des stages permettent au séminariste d’affermir ses aptitudes à une responsabilité pastorale et de prendre la mesure des grands défis de l’évangélisation. Les temps de vacances du séminariste incluent des périodes de service apostolique (patronages ou camps de jeunes, visites de malades, compassion). Enfin, des semestres ou des années de stage peuvent s’intercaler dans les années de formation à Paris.

« À Paris, il y a un trésor. La vie fraternelle en petits groupes d’une dizaine de séminaristes, l’importance donnée au service en paroisse, la grande part accordée aux Écritures – que ce soit par l’étude ou l’oraison –, la formation au milieu d’autres étudiants – laïcs ou religieux – sont autant d’éléments qui permettent de ne pas être coupés du monde, d’être formés au milieu et par le peuple de Dieu »
P. Paul Quinson, recteur du Séminaire de Paris

« Le temps au Séminaire a mis en évidence la place centrale de la Parole de Dieu, pas simplement comme exégèse ou étude d’une lettre morte, mais comme l’histoire d’Israël qui se déploie dans [sa] vie et dans l’Église. »
 Ludovic, 34 ans, diacre en vue du sacerdoce

« Quand on arrive au Séminaire, on a tous un bagage très différent : certains sortent du lycée, d’autres ont déjà des doctorats. Moi qui n’avais pas vraiment fait d’études, j’avais quelques craintes. Mais je dois dire que j’ai été très agréablement surpris : la formation est adaptée au niveau de chacun et chaque séminariste a un tuteur pour le guider et l’aider à se focaliser sur l’essentiel.

Pour moi, ces années d’études centrées sur l’Écriture sainte ont été une grande joie et l’occasion de nombreuses découvertes. Par exemple, j’ai été heureux de mieux comprendre les liens entre foi et raison et de mettre des mots sur ce que je vivais. »

« Le Séminaire m’a permis d’entrer dans l’intimité avec le Seigneur grâce à l’oraison quotidienne, à la prière des Heures, à la lecture de la Parole de Dieu : c’est un temps pendant lequel nous pouvons déployer la grâce de notre baptême. Ce temps nous pousse à approfondir la charité fraternelle, à aimer son frère tel qu’il est, dans sa force et dans sa faiblesse. »

Institutions de séminaristes au lectorat et à l'acolytat 2025. (c) Marie-Christine Bertin / Diocèse de Paris.

Institutions de séminaristes au lectorat et à l’acolytat 2025
© Marie-Christine Bertin / Diocèse de Paris

Quatre grandes étapes émaillent la formation des séminaristes, comme autant de seuils vers le sacrement de l’ordre. Chacune se traduit par un choix libre et réfléchi et répond à un appel de l’archevêque, sur avis du Supérieur du Séminaire et de son conseil.

L’admission comme candidat au sacerdoce

Elle advient en général deux ans après l’entrée au Séminaire. Un temps utile pour discerner et confirmer l’intention droite, la disposition et les aptitudes à se former en vue du sacerdoce.

Les institutions au lectorat et à l’acolytat

Deux années supplémentaires mènent de l’admission aux institutions. Le lectorat autorise à lire la Parole de Dieu dans une célébration, l’acolytat à servir à l’autel. Même si, dans les faits, ces services liturgiques sont pratiqués avant cette étape, les institutions soulignent l’importance pour le futur prêtre de la Parole et de l’Autel.

L’ordination diaconale

Elle a en général lieu en cinquième année. Le diacre est un serviteur. Il sert la Parole de Dieu en proclamant l’Évangile et sert l’eucharistie en élevant le calice. Un double rôle qui le dispose au service de ses frères, notamment des plus pauvres. Ce sacrement d’ordination demeure : tout prêtre demeure diacre tout au long de sa vie.

L’ordination sacerdotale

Autour de son archevêque, le diocèse célèbre les ordinations sacerdotales chaque année, le dernier samedi du mois de juin. Une date qui ne doit rien au hasard : elle signifie, par sa proximité avec la fête des saints Pierre et Paul, que chaque prêtre ordonné participe au ministère apostolique pour rendre témoignage au Christ - Pour les nouveaux prêtres, bien plus qu’un aboutissement, un commencement.

Dès le début des années 1980, Mgr Jean-Marie Lustiger, nouvel évêque d’Orléans, entouré de son successeur actuel, Mgr André Vingt-Trois, et du Père Albert Chapelle s.j. constituèrent un groupe de réflexion sur les nouvelles bases à donner à la formation des prêtres, dans le contexte de profondes mutations sociales et religieuses.

Cette formation devait être rigoureuse d’un point de vue intellectuel, mais également enracinée dans la lecture authentique de l’Écriture, et dans des études de philosophie qui permettent d’une part de recevoir la Tradition dans ses propres mots et d’autre part d’engager un dialogue paisible avec la société contemporaine.

En quelques dates

  • 1981. Nommé archevêque de Paris, Mgr Jean-Marie Lustiger envisage la création du Séminaire de Paris. Dans une société sécularisée où les vocations sacerdotales sont moins nombreuses, il souhaite proposer une formation humaine, spirituelle et intellectuelle adaptée, dans la lignée du concile Vatican II.
  • 1984. La Maison Saint-Augustin ouvre ses portes. Cette année qui précède l’entrée au Séminaire est alors une proposition originale centrée sur la recherche d’une réponse spirituelle à l’appel de Dieu et d’un enracinement nécessaire au discernement.
  • 1985. La première maison du Séminaire ouvre. En parallèle, un premier cycle de formation philosophique, biblique et théologique est initié à l’École cathédrale.
  • 1992. L’exhortation apostolique Pastores Dabo Vobis (« Je vous donnerai des pasteurs »), charte de la formation sacerdotale, confirme les orientations prises au Séminaire de Paris.
  • 1994. Le Séminaire de Paris dispose de son propre Studium. Cinq ans plus tard, il est érigé en Faculté canonique par Jean-Paul II.
  • 2008. Le Collège des Bernardins est inauguré par le Pape Benoît XVI. Il accueille en son cœur la Faculté Notre-Dame où étudient les séminaristes du Séminaire de Paris.

Au total, environ 250 prêtres ont suivi leur formation au Séminaire de Paris depuis sa création.

La formation ecclésiastique, quelle qu’elle soit, n’est pas une formation comme une autre. Elle est bien sûr une formation qui cherche l’excellence, qui cherche à être la meilleure possible, la plus adaptée, la plus fine et la plus capable de répondre aux nécessités d’une époque, à ses connaissances, mais elle n’est pas une formation destinée à faire carrière. Elle est faite pour apprendre à discerner la présence de Dieu dans la vie la plus ordinaire et la plus quotidienne du monde et de ceux qui nous entourent. Elle est faite pour annoncer qu’il est dans le monde une parole qui fait vivre, qu’il est dans le monde une entrée de Dieu dans la vie des hommes.
Mgr Laurent Ulrich, mardi 25 mars 2025.

Contact

Séminaire de Paris, place du Louvre, 75001 Paris
N’hésitez pas à nous contacter par mail ou à consulter notre Instagram pour en savoir plus.