Les trésors cachés de nos églises
Paris Notre-Dame du 7 juillet 2022
À l’occasion de la Nuit des églises, l’association diocésaine Les Trésors de Paris a organisé un jeu de piste au cœur du Quartier latin, sur les pas de saint Jacques, grâce à un parcours ludique destiné aux enfants.
Rendez-vous à dix-neuf heures, mercredi 22 juin, square de la tour Saint-Jacques, au pied de l’ancien clocher de l’église Saint-Jacques-de-la-Boucherie (4e). Quelques familles se sont réunies pour suivre le parcours proposé par Les Trésors de Paris sur le chemin de saint Jacques, là où débute la via Turonensis, l’un des quatre chemins de France du pèlerinage qui relie Paris à Compostelle (Espagne). Carnet à la main, six enfants, et autant d’adultes, s’émerveillent en écoutant les explications du guide, Aline, qui leur fait découvrir les secrets de ce patrimoine religieux qui est là mais que l’on ne voit pas. Tous s’interrogent face aux questions que leur pose la bénévole qui les conduit le long du premier kilomètre de la route des pèlerins qui traverse le centre de Paris depuis le square jusqu’à l’église St-Jacques du Haut-Pas (5e). Discrètement, elle glisse quelques éléments de foi qui les interpellent : « Qu’est-ce qu’un pèlerin ? Pourquoi saint Jacques est-il toujours représenté avec sa fameuse coquille ? Qui a fait construire la Sainte-Chapelle, et pourquoi ? »
C’est en entendant un enfant répondre « Un trésor ! », à la question « Qu’est-ce qu’une église ? », que Mgr Jean-Marie Lustiger, alors archevêque de Paris, décide en 1988 de fonder l’association Les Trésors de Paris. Celle-ci propose aujourd’hui une vingtaine de parcours à thème, dans différents quartiers de la ville, pour faire découvrir aux enfants et jeunes adolescents son patrimoine chrétien. Ils sont une vingtaine de bénévoles, tous passionnés par l’art sacré et la question de la transmission, à animer chaque semaine ces visites pour répondre à la demande spontanée de publics différents : enfants du catéchisme, écoliers, collégiens et lycéens, aumôneries ou associations familiales catholiques. « Notre but, explique Florence de Langlais, présidente de l’association, est avant tout d’éveiller au beau, qui est une voie privilégiée vers le sacré. Nous avons constaté que même auprès de publics sensibi¬lisés à la question de la foi, dans les écoles privées par exemple, les jeunes font parfois preuve d’un réel manque de culture religieuse ; c’est pourquoi Mgr Lustiger a voulu fonder cette association afin de transmettre, sans imposer, cette culture à un public le plus large possible. Les parcours ont été conçus pour être accessibles à tous, croyants ou non. »
Après les premières explications de leur guide, les petits pèlerins s’élancent pour effleurer, comme les pénitents au Moyen Âge, la coquille gravée à la sortie du parc, avenue Victoria. Ensemble, ils suivent les pas de ces millions de pèlerins, vers le Campus Stellae, le champ de l’étoile, en passant par l’église St-Séverin, l’Hôtel de Cluny et ses coquilles saint Jacques, la Sorbonne et l’ancienne porte Saint- Jacques, hauts-lieux du patrimoine parisien et du chemin. Tous s’émerveillent en découvrant les symboles cachés et cryptés qui parsèment les monuments du quartier, eux qui n’ont pas manqué, en passant au pied de Notre-Dame, de confier à Marie la route qui les attend et chanter, joyeux, un « Ultreïa ! »
Morgane Afif
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