Messe pour le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale
Le dimanche 11 septembre 2018, Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, a célébré une messe en présence de Mgr Matthias Heinrich, évêque auxiliaire de Berlin, et de Mgr Antoine de Romanet, évêque aux Armées.
– Lire l’homélie de Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris.
Intervention de Mgr Matthias Heinrich, évêque auxiliaire de Berlin
Traduction en français.
Excellence, cher Monseigneur Aupetit, mes chers frères et sœurs dans le Christ,
En ma qualité d’évêque auxiliaire du diocèse de Berlin, je voudrais d’abord vous transmettre les salutations cordiales de la part de notre archevêque de Berlin, Monseigneur Heiner Koch. Lui-même a participé aujourd’hui à une célébration œcuménique en mémoire de la fin de la Première Guerre Mondiale. C’est pourquoi, à son grand regret, il ne pouvait pas donner suite personnellement à votre invitation, Mgr Aupetit.
En même temps je vous remercie pour votre invitation en ce jour. C’est un grand signe de réconciliation et un grand honneur pour moi, de célébrer avec vous cette eucharistie, à Paris, en cette cathédrale Notre-Dame.
Pontifex maximus, le « souverain pontife ». Ceci est un des titres du Pape. Traduit du latin cela signifie « le plus grand constructeur de ponts », ou, « le premier des constructeurs de ponts ». Ceci est aussi notre mission comme chrétiens, comme catholiques. Construire des ponts. Trois ponts je voudrais évoquer :
1. Le premier pont qu’il nous faut construire comme chrétiens, c’est un pont qui nous relie à Dieu. Il s’agit de notre vocation, de notre mission chrétienne. Le Christ, le Fils de Dieu incarné, lui il est ce pont, il est la porte qui nous mène au Père, comme il l’a dit lui-même. Mais c’est précisément pour cela que nous avons besoin de ponts qui nous relient au Christ, qui nous mènent au Christ.
2. Ensuite, étant chrétiens, nous devons construire également des ponts qui nous relient entre nous. Avant sa mort sur la croix, Jésus a créé un lien de parenté entre les deux personnes se trouvant au pied de la croix. « Voici ta mère » disait-il à Jean, « Voici ton fils » disait-il à Marie, sa mère. Chrétiens en Christ nous sommes tous apparentés. Le baptême nous unit. Et comme enfants de Dieu nous somme réellement frères et sœurs. On ne choisit pas ses frères et ses sœurs, et pourtant on est liés les uns aux autres.
3. Finalement nous devons bâtir des ponts entre les hommes de toutes les nations. Construisons des ponts entre les peuples, parce que l’Amour de Dieu et la Bonne Nouvelle du Christ s’adressent à tous les hommes. Au questionnement posé sous le titre de « Ce que les incroyants attendent des chrétiens », Albert Camus, ce grand penseur athée, a répondu : « le monde aujourd’hui réclame des chrétiens qu’ils restent chrétiens ». Pour moi cela signifie : ne nous retirons pas du monde, ne nous retirons pas dans un ghetto chrétien, apportons notre contribution pour la paix entre nos peuples, en Europe et dans le monde entier.
Un objectif des guerres a toujours été de détruire les ponts. C’est pour cela que tant et tant de fois on a fait sauter des ponts. Notre objectif est de construire des ponts, construire des ponts qui résistent. Afin qu’il n’y aura plus jamais de guerre. Travaillons ensemble pour garder la paix. Que Dieu bénisse l’amitié entre nos églises et entre nos peuples.
Intervention en allemand.
Exzellenz, sehr geehrter Herr Erzbischof Aupetit, liebe Schwestern und Brüder in Christus,
als Weihbischof des Erzbistums Berlin möchte ich zuerst die herzlichen Grüße überbringen von Erzbischof Heiner Koch, dem Erzbischof von Berlin. Er hat heute an einem ökumenischen Gottesdienst zum Gedenken an das Ende des Ersten Weltkrieges teilgenommen. Deshalb konnte er Ihrer Einladung, Herr Erzbischof Aupetit, leider nicht nachkommen.
Gleichzeitig danke ich für die Einladung. Es ist ein großes Zeichen der Versöhnung und eine große Ehre für mich, hier in Paris in der Kathedrale Notre-Dame diese Eucharistie mit Ihnen gemeinsam zu feiern.
Pontifex Maximus, so lautet einer der Titel des Papstes. Übersetzt aus dem Lateinischen bedeutet es größter oder erster Brückenbauer. Es ist auch unsere Aufgabe als Christen, als Katholiken, Brücken zu bauen. Drei Brücken möchte ich nennen :
1. Die erste Brücke, die wir als Christen bauen müssen, ist die Brücke zu Gott. Das ist unsere Berufung. Das ist unser christlicher Auftrag. Zwar kann man sagen : Christus, der menschgewordene Gottessohn, ist die eigentliche und die schon fertige Brück zu Gott. Er ist der Weg und die Tür zum Vater, wie er selber gesagt hat. Aber gerade deshalb brauchen wir Brücken, die uns mit Christus verbinden – Brücken, über die man zu Christus kommen kann.
2. Als Christen sollen wir Brücken bauen auch zueinander. Bevor Jesus am Kreuz starb hat er die zwei Menschen, die unter dem Kreuz standen, miteinander verwandt gemacht. „Siehe, das ist deine Mutter“, hat er zu Johannes und „siehe, das ist dein Sohn“, hat er zu seiner Mutter Maria gesagt. Über Christus sind wir als Christen miteinander verwandt. Unsere Taufe verbindet uns. Und als Kinder Gottes sind wir Brüder und Schwestern. Seine Brüder und Schwestern kann man sich nicht aussuchen, aber trotzdem gehört man zusammen.
3. Und schließlich wollen wir Brücken bauen zwischen den Menschen aller Nationen. Wir wollen Brücken bauen zwischen den Völkern, weil die Liebe Gottes und die Botschaft Christi allen Menschen gilt. Auf die Frage, was die Ungläubigen von den Christen erwarten, antwortete Albert Camus, der große atheistische Denker : „die Welt verlangt von den Christen nichts anderes, als dass sie Christen bleiben“. Für mich bedeutet das, wir dürfen uns nicht zurückziehen aus der Welt – in ein christliches Ghetto, sondern unseren Beitrag leisten für den Frieden zwischen unseren Völkern, in Europa und in der ganzen Welt.
Ein Ziel der Kriege war es, Brück zu zerstören. Deshalb wurden immer wieder Brücken gesprengt. Unser Ziel aber ist es, Brück zu bauen, Brücken, die tragen, damit es nie wieder Krieg gibt. Lassen Sie uns gemeinsam daran arbeiten, den Frieden zu bewahren. Gott segne die Freundschaft zwischen unseren Kirchen und Völkern.
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