Procurer un toit à ceux qui n’en ont pas
Paris Notre-Dame du 20 avril 2017
Créée en 2009, la Fondation pour l’insertion par le logement (FIPL) est une des deux œuvres de Carême soutenues par le diocèse de Paris en 2017. Objectif de l’association : venir en aide aux plus démunis en mettant à leur disposition des logements passerelles.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En France, près de 4 millions de personnes sont mal-logées [1] et 141 000 d’entre elles vivent sans domicile fixe. Or, sans un toit au-dessus de sa tête, inutile de chercher un vrai boulot ou d’envisager une vie de famille décente. Cette expérience de la précarité, les locataires de la FIPL l’ont vécu à un moment ou à un autre de leur vie. Comme François-Xavier ou Kashia, ils ont connu la galère et parfois la rue, avant d’être pris en charge par une des associations qui collaborent avec la FIPL. « La fondation travaille avec des associations comme les Captifs, qui dirige vers nous des personnes que nous allons loger », explique Jean-Marie André, le président de la FIPL. Car si la fondation leur fournit un toit, ces personnes seront également accompagnées durant tout leur séjour afin de retrouver un travail, sortir d’une addiction ou accéder à un logement social. « Notre objectif est de leur fournir un logement “passerelle”, qui leur permette de sortir la tête de l’eau, le temps de retrouver un logement pérenne », souligne Jean-Marie André. Depuis 2009, date de sa fondation, la FIPL a aidé une douzaine de personnes et acquis six logements à ce jour, quatre à Paris et deux en petite couronne. Un septième logement est en cours d’acquisition. Mais dans un marché parisien largement saturé, comment sélectionner les locataires qui accéderont à ces logements passerelles ? « Nous choisissons des personnes qui soient suffisamment autonomes pour faire leurs courses, payer les factures et le loyer même minime que demande la FIPL, explique Alice Tan, directrice du centre d’hébergement Valgiros [2], qui accueille en colocation des personnes de la rue. Car rien n’est simple, ni acquis après des années dans la rue. » Pour les associations qui travaillent à la réinsertion des personnes fragiles, ces logements passerelles constituent une étape importante vers l’autonomie complète. « Quand on a vécu en colocation un ou deux ans, et qu’on est autonome, souligne Alice Tan, le logement passerelle constitue une suite logique et souvent bienvenue. »
Priscilia de Selve
[1] Rapport 2016 de la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement.
[2] Le centre Valgiros est géré par l’association Aux Captifs, la libération.