Un logement comme étape vers la réinsertion

Paris Notre-Dame du 7 novembre 2019

La Fondation insertion par le logement, qui fête cette année ses dix ans, propose un toit provisoire à des personnes en grande précarité pour favoriser leur réinsertion sociale. Rencontre.

Une pesonne accueillie par la Fondation insertion par le logement, dans un appartement passerelle, en février 2019.
© Solène A/FIPL

Logé depuis le mois d’août grâce au partenariat entre la Fondation insertion par le logement (FIPL) et La bagagerie d’Antigel, Benjamin « revit ». Le sympathique jeune homme de 30 ans, lunettes noires sur le nez, raconte un parcours douloureux. À l’origine, une dette contractée quelques années plus tôt lors de la faillite de sa société. Et une expulsion locative à la fin du mois de septembre 2018. « Je me suis retrouvé dehors avec trois valises à la main », raconte Benjamin. Les jours et les mois suivants sont faits de contacts avec les services sociaux, de nuits dehors ou dans des cages d’escaliers, avant qu’il ne découvre La bagagerie d’Antigel, dans le 15e arrondissement de Paris. Un accueil de jour pour les personnes de la rue, leur permettant de se reposer et d’entreposer leurs effets personnels en toute sécurité. « Là, j’ai été écouté par des bénévoles qui ont compris mon histoire », raconte Benjamin, reconnaissant. Au fil de cet accompagnement, il se verra finalement proposer un logement passerelle autonome fourni par la Fondation insertion par le logement.

Lancée il y a dix ans sous l’égide de la Fondation Notre Dame, cette organisation diocésaine a déjà logé 68 personnes ou familles en grande précarité, dans un de ses 24 appartements – dont elle est propriétaire – pour une durée de dix-huit mois en moyenne. Le principe ? « Proposer un logement temporaire aux associations d’aide aux plus précaires qui gravitent autour des paroisses de Paris, explique Victor Vieilfault, responsable de la FIPL. Nous offrons un loyer adapté au budget de la personne accompagnée, pour qu’elle puisse se relever : trouver un emploi ou s’y maintenir, chercher un toit pérenne par ses propres moyens. Cette aide est un prolongement de l’accompagnement débuté avec l’association partenaire, pour que la personne puisse retrouver sa complète autonomie. » Les locataires sont sélectionnés avec le concours de huit associations parisiennes partenaires.

Outre La bagagerie d’Antigel, on trouve Aux captifs, la libération, les associations paroissiales Sainte-Geneviève, l’Association pour l’amitié ou encore Wake up café, œuvrant pour la réinsertion de prisonniers. « Chacune a signé une convention-cadre précisant les contours de l’accompagnement social qu’elle peut apporter, explique encore Victor Vieilfault. Nous sommes en charge de la gestion immobilière tandis que les associations se concentrent sur la vie quotidienne de la personne accueillie. » Et d’insister : « le logement n’est pas l’aboutissement mais une étape vers la réinsertion. Notre objectif est d’aider la personne à s’incorporer pleinement dans la société. Car les écueils sont nombreux pour nos locataires provisoires qui peuvent être tentés de s’isoler et de s’enfermer. L’enjeu est de les aider à entrer dans un processus de vie, avec un logement, un travail, des loisirs, et surtout, des liens fraternels noués avec diverses communautés. »

Propos recueillis par Laurence Faure@LauFaur

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