Les vitraux patriotiques des églises parisiennes
Tout comme les monuments aux morts, les vitraux patriotiques rendent hommage aux soldats défunts et victimes de la guerre de 14-18.
Après la guerre de 1914-1918, presque toutes les paroisses et associations de France pouvaient aligner une liste de soldats défunts et autres victimes de la guerre. De nombreux monuments commémoratifs virent le jour. Quelques uns furent des vitraux. À Paris, il en reste très peu.
Le plus bel ensemble se trouve à Sainte-Marguerite (11e) : deux vitraux entourent la liste des morts de la paroisse.
« À nous le souvenir » entouré d’une femme brandissant une épée et d’une autre tenant un flambeau. Au centre, trois soldats sortent de la tranchée pour aller à l’assaut, sous la bénédiction de l’aumônier. Au dessus, sainte Thérèse et la cathédrale de Reims entourent un ange présentant la palme des martyrs ainsi que deux autres anges, l’un jouant de la trompette, un second inscrivant la liste des héros.
« À eux l’immortalité » entouré de saint Michel et de Jeanne d’Arc. Des anges emportent le corps d’un soldat qui fait le salut militaire et qui est accueilli par le Christ au Sacré-Cœur et Marie. Sur les bordures des deux vitraux des palmes portent les noms des divers lieux de combat : Somme, Alsace, Dardanelles, Salonique, Yser, Argonne, Picardie, Gallipoli, Saint-Quentin, La Marne, Dormans, Verdun…
Les Apprentis d’Auteuil, dans leur chapelle Sainte-Thérèse rue La Fontaine (16e), ont un vitrail de Mauméjean où un ange puissant emporte le cadavre d’un soldat vers le ciel dans lequel l’attendent plusieurs saints, dont Jeanne d’Arc.
Les membres du patronage du Bon Conseil ont fait placer dans leur chapelle, devenue église paroissiale Notre-Dame du Bon Conseil (18e), un vitrail « In memoriam ». De bas en haut, trois soldats quittent leur chapelle, les trois soldats lors d’une attaque sont fauchés, les trois soldats sont accueillis par la Vierge.
Il y eut aussi des victimes civiles, lors du bombardement de Paris par les Allemands le vendredi saint 29 mars 1918, des obus tombèrent sur Saint-Gervais (4e), et le monument commémoratif est surmonté d’un vitrail : en haut le Christ en gloire entouré de Marie et de Jean-Baptiste qui intercèdent. En dessous la phrase « AMEN DICO TIBI HODIE MECUM ERIS IN PARADISO » (Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis.), Lc 23, 43, surmontée d’une explosion rayonnante et de multiples angelots.
Enfin, au cimetière du Père Lachaise, deux vitraux funéraires évoquent des soldats morts au front : Weil et Mordo, 96e division.