En 2027, la Maison de la Visitation Vaugirard ouvrira ses portes au cœur du 6e arrondissement de Paris. Porté par le diocèse de Paris, ce projet est né en 2012 lorsque les Sœurs de la Visitation ont confié au diocèse leur ancien monastère avec la mission d’en faire un lieu de fraternité porté par l’Église catholique, qui poursuive la vocation originelle du lieu.
Le projet conjuguera hospitalité sociale et logements solidaires. Dans les bâtiments réhabilités et les constructions neuves, seront aménagés des appartements en colocation pour des personnes fragiles et des volontaires solidaires ainsi que quelques studios « tremplin », qui sont des logements mitoyens favorisant la ré autonomisation sociale. Trois associations animeront la vie du site.
Chacune développera des colocations fraternelles réunissant personnes vulnérables et volontaires valides, incarnant l’esprit du « vivre ensemble » cher aux Sœurs de la Visitation. Au total, plusieurs dizaines de résidents pourront bénéficier d’un cadre de vie sûr et bienveillant.
Située sur une parcelle de 7 333 m² reliant la rue de Vaugirard à la rue du Cherche-midi, à proximité immédiate du boulevard du Montparnasse et du quartier de l’Odéon, le site accueillera un pôle solidaire, associant logements partagés, logements étudiants, logements locatifs, crèche, salles pastorales, commerces et un vaste jardin dont une partie sera ouverte au public.
Trois associations – l’Association pour l’Amitié (APA), la Maison Marthe et Marie et Simon de Cyrène – abritées dans des locaux acquis en VEFA par le bailleur social 3F Résidences (filiale du Groupe 3F) – y proposeront des colocations fraternelles, où des personnes ayant des fragilités et des jeunes volontaires, partageront leur quotidien.
La Maison de la Visitation Vaugirard s’affirme ainsi comme un poumon de fraternité, offrant aux plus fragiles une place centrale dans la ville et apportant un nouveau souffle de vie au quartier.
L’Hôtel de Clermont-Tonnerre (A), chapelle et salle capitulaire (B)
Le projet prévoit de restaurer entièrement l’Hôtel de Clermont-Tonnerre, la chapelle et la salle capitulaire, en valorisant leur architecture et en restituant l’état du monastère tel qu’il était en 1867. Cet espace maintiendra en salles pastorales et de réunions communautaires les salons de l’Hôtel situés à Rez-de-Chaussée, et en étage trois colocations de l’Association pour l’Amitié.
L’Hôtel de Ségur (ancien pensionnat de jeunes filles) (C) et les cours historiques
L’Hôtel de Ségur et les deux cours historiques seront conservés, préservant ainsi la mémoire et l’identité du site. Cet espace comprendra un grand espace de réunion à Rez-de-Jardin, trois colocations solidaires pour la Maison de Marthe et Marie en étage sur le jardin, et 11 appartements de rapport répartis dans ces anciens bâtiments réhabilités.
Les bâtiments nouveaux au bord du jardin
Deux nouveaux bâtiments complètent le cœur du site en renforçant sa dimension habitante et communautaire : trois colocations APA (de 10 résidents chacune) offriront des logements adaptés et un espace de lien avec le jardin (D1), tandis qu’un Foyer Pastoral (D2) accueillera des résidents ponctuels et permanents, qu’ils soient étudiants ou jeunes actifs, autour d’un espace commun favorisant la vie collective.
Le bâtiment rue du Cherche-Midi
Le nouveau bâtiment de la rue du Cherche-Midi, (E) géré par l’association Simon de Cyrène, accueille des appartements adaptés pour personnes handicapées avec espaces de vie, activités et accompagnement, tout en s’ouvrant sur le jardin et en s’intégrant dans le tissu historique du quartier.
Le bâtiment neuf rue de Vaugirard
Le nouveau bâtiment de la rue de Vaugirard (F) accueille au rez-de-chaussée un équipement petite enfance, et propose dans les étages des logements locatifs variés. Il s’inscrit dans la transition urbaine du quartier et ouvre sur le domaine arboré, reliant les rues de Vaugirard et du Cherche-Midi tout en valorisant les cours et bâtiments historiques restaurés.
Le jardin (G1) et le futur passage (G2)
Le jardin de 4 000 m² sera restauré et partiellement ouvert au public en journée grâce à une venelle reliant la rue de Vaugirard et la rue du Cherche-Midi. Il deviendra parallèlement un espace partagé de nature, de rencontre et de convivialité, alliant à ce chemin de traverse un espace avec jeux d’enfants pour les habitants du quartier.
10 bâtiments, 6 réhabilités et 4 neufs
92 logements (42 logements sociaux et pastoraux, 50 logements de rapport)
1 crèche
2 commerces
Pour une surface de plancher total de 8 643 m² (2 419 m² de surface démolie, 2 823 m² de surface réhabilitée et 5 820 m² de construction neuve) et un montant global de travaux de 28 millions d’euros HT.
Un coût global de 48 millions d’euros, financé par les fonds propres du diocèse de Paris (25 %), des dons de mécènes (25 %) et une dette bancaire remboursée grâce aux loyers des immeubles de rapport (50 %), ainsi que des subventions publiques à hauteur de 3 millions d’euros, au titre du logement social.
Au XVIIIe siècle est construit un hôtel particulier sur un terrain qui comportait vraisemblablement une petite maison le long de la rue de Vaugirard dont il reste encore les caves.
Peu avant la Révolution la famille Clermont-Tonnerre acquiert l’hôtel et l’aménage en pavillon de chasse avec remise et écurie.
En 1819 la Communauté des Sœurs de la Visitation achète ce pavillon, rase l’écurie et la remise pour construire la chapelle ; puis en 1836 l’hôtel particulier est surélevé de deux niveaux.
La parcelle voisine (aujourd’hui le 110 bis rue de Vaugirard) est acquise en 1867 afin de permettre la construction d’un pensionnat de jeunes filles. Le financement est assuré par divers donateurs dont principalement la Comtesse de Ségur.
Entre la fin du XIXe siècle et les années 1930 les Sœurs construisent divers bâtiments d’usage (infirmerie, blanchisserie, vacherie…). En 1995 elles transforment la vacherie en logements.
La Maison de la Visitation Vaugirard s’inscrit dans une logique de reconstruction de la ville sur la ville, associant réhabilitation, réemploi de matériaux et valorisation d’un patrimoine naturel exceptionnel.
Un travail de réhabilitation pour préserver l’âme et l’esprit 1867 du lieu
Le mot des architectes, Jean-Marie et Jean-Baptiste Duthilleul – agence d’architecture duthilleul :
Comment transformer un couvent historique fermé sur lui-même au bord d’un merveilleux jardin, en hameau de solidarité ouvert sur son quartier au cœur de Paris ? Telle était la question posée à notre agence en 2015, il y a 10 ans. Alors nous avons écouté : écouté l’histoire, écouté les futurs habitants, écouté la nature tellement présente, écouté la société contemporaine, et entrepris de continuer l’histoire de ce lieu, en restant fidèle à sa vocation spirituelle et charitable portée par les sœurs de l’Annonciation depuis plus de deux siècles. Pour ce faire nous avons projeté trois actions majeures : développer et amplifier la présence du grand jardin, restaurer les bâtiments historiques majeurs, inscrire le monastère dans la composition des rues de Vaugirard et du Cherche-Midi. Au cours des dix années écoulées ces actions ont été approfondies, détaillées, affinées, reprises par les différents intervenants venus participer à ce projet, pour être finalement mises en œuvre dans le grand chantier qui se réalise sur le site aujourd’hui.
En accord avec les Bâtiments de France, l’opération prévoit de restaurer les hôtels particuliers, la chapelle et le pensionnat, afin de restituer l’état du site vers 1867. Deux bâtiments sont reconstruits en structure bois, tandis que les structures en pierre sont conservées et restaurées avec le savoir-faire de Pradeau Morin, filiale d’Eiffage Construction, spécialiste de la pierre de taille. Cette approche garantit la préservation de l’authenticité historique du site.
Le Plan Local d’Urbanisme de Paris classe par ailleurs le jardin comme « ensemble paysagé protégé », reconnu pour sa contribution aux équilibres écologiques et à la qualité végétale et arboricole.
Un diagnostic volontaire ponctuel de la biodiversité a été effectué par un écologue qualifié à l’été 2024, en conditions saisonnières favorables à l’observation de la faune et de la flore locale. Aucune espèce végétale n’est protégée dans cet ancien jardin horticole. En revanche, quatre espèces végétales exotiques envahissantes sont présentes et seront traitées dans le cadre des travaux.
Côté faune, sept espèces d’oiseaux protégés utilisent les habitats du Jardin, de la Friche et des arbres d’alignement pour se déplacer ou se nourrir. Si l’inspection des haies, arbres, façades et combles n’ont révélé la présence d’aucun nid, les passereaux sont des oiseaux nicheurs qui trouveraient probablement un site de reproduction sur le projet. Le plan d’installation de chantier et son planning ont été adapté de manière préventive afin d’éviter des démolitions à l’été 2024.
La conservation d’arbres sains et les replantations d’arbres et arbustes du projet paysager permettront de recréer de la densité et de la diversification végétale favorable à la faune. Des nichoirs spécifiques à certaines espèces inféodées au bâti ont été conçues pour être directement présentes en façades du bâtiment qui accueillera le foyer étudiants réunissant les meilleures conditions d’exposition pour une nidification réussie.
Le projet espère ainsi favoriser la nidification de rouges-gorges, mésanges et martinets noirs présents dans le quartier et assurer leur reproduction.
Les 52 arbres en bon état sanitaire sont conservés et mis en valeur. Enfin, suite à des études phytosanitaires, 15 arbres dangereux ont été abattus, ainsi que 45 arbres et arbustes. En contrepartie, 140 arbres et arbustes seront replantés, complétés par des haies et des plantations fruitières (cerisiers, pommiers, poiriers, pêchers, etc.), renforçant la dimension nourricière et paysagère du jardin.
La réhabilitation du jardin, associée à la replantation et à la diversification des espèces, en feront ainsi un véritable poumon vert pour le quartier.
Des exigences de performance énergétique et de sobriété
Le projet vise un haut niveau de performance environnementale avec l’obtention des certifications et labels :
NF Habitat HQE (niveau Excellent visé sur les bâtiments Simon de Cyrène et de l’APA), gage de qualité de vie des futurs occupants et de respect de l’environnement. Le bâtiment qui accueillera l’APA vise l’obtention de la certification NF Habitat HQE Applicatif Résidence et Services V3.3 au niveau supérieur 8 étoiles, associée au label Effinergie +, gage de performance énergétique renforcée et de qualité de l’habitat. Conçu avec une attention particulière sur son bilan carbone, le bâtiment se distingue par son mode constructif en ossature bois, réduisant significativement son impact environnemental. Ce choix s’accompagne d’une réflexion globale sur la durabilité des matériaux, l’efficacité énergétique et la maîtrise des consommations tout au long du cycle de vie du bâtiment.
Label Effinergie+ sur les bâtiments neufs, garantissant une consommation d’énergie inférieure de 20 à 30 % à la réglementation en vigueur au dépôt du permis.
Label Effinergie Rénovation pour les bâtiments réhabilités, valorisant les opérations exemplaires de rénovation basse consommation.
Label BBCA (Bâtiment Bas Carbone) pour le foyer étudiant, rendu possible par l’utilisation du bois en structure et en planchers. Deux nichoirs ont été mis en place en façade pour les martinets noirs
Le réemploi des matériaux
Des études sont en cours de réflexion pour adopter une démarche de réemploi sur le site. Les éléments ont été déposés soigneusement afin de pouvoir réduire l’impact environnemental, transmettre l’histoire du lieu et conserver le cachet patrimonial. Par exemple :
4 200 tommettes anciennes ont déjà été récupérées sur les bâtiments démolis. Elles seront réutilisées dans certains locaux (rez-de-chaussée, séjours de l’APA, paliers d’escaliers anciens). Un objectif supplémentaire de 8 500 tomettes est en cours d’étude sur les bâtiments réhabilités.
Environ 18 000 briques ont également été récupérées sur une phase de démolition antérieure, avec un objectif de 22 000 supplémentaires. Elles serviront notamment à la réalisation de terrasses associatives et d’un muret de clôture du jardin.
La conservation de volets bois anciens est à l’étude pour préserver le caractère architectural intérieur.
Le parquet historique à la Versailles de l’hôtel particulier Clermont-Tonnerre sera restauré en réutilisant du bois provenant d’un étage trop abîmé.
Eiffage Immobilier, promoteur, a été sélectionné par le diocèse de Paris pour son expertise dans la réhabilitation de patrimoines anciens comme dans la réalisation d’immeubles neufs en milieu urbain contraint.
« Réaliser ce beau projet constitue un défi qui incarne pleinement les valeurs et savoir-faire d’Eiffage Immobilier. Nous sommes fiers de le relever aux côtés du Diocèse. En tant que promoteur-constructeur-aménageur, nous nous engageons chaque jour à bâtir une ville ouverte à tous. Ce projet, par sa vocation fraternelle et pérenne, alliant colocations solidaires pour les plus défavorisés et lots de rapport, reflète pleinement l’ambition sociétale du groupe Eiffage. Sur le plan architectural, la Maison de la Visitation s’inscrit dans la continuité de l’histoire du site, en conjuguant réhabilitation, construction neuve et préservation de l’environnement. »
Grégoire Fèvre, directeur opérationnel Eiffage Immobilier
Maîtrise d’œuvre : duthilleul Architectes
Bailleur : 3FR (résidentiel)
Entreprise Générale : Eiffage Construction
AMO du projet pour le diocèse de Paris : Bazin Entreprises
Ce projet par ailleurs a vu le jour grâce à une collaboration étroite entre acteurs publics, privés et associatifs et au soutien de :
Préfet de Paris
Région Île-de-France
Ville de Paris
Banque des Territoires
3F Résidences
La Fondation Notre Dame, premier partenaire financeur du projet de la Maison de la Visitation Vaugirard, s’engage à hauteur de 6 millions d’euros pour permettre l’ouverture de ce futur pôle de charité innovant au cœur de Paris. Fidèle à sa mission, la Fondation mobilise ses donateurs, son programme Entraide et 13 de ses fondations abritées pour soutenir ce projet d’envergure, aux côtés de la Fondation Bettencourt Schueller.
Depuis plus de 30 ans, la Fondation Notre Dame agit pour développer des solutions concrètes face à la précarité et l’exclusion, et accompagner les acteurs qui font vivre la solidarité dans la capitale.
« S’engager pour faire grandir l’Espérance, c’est investir dans des lieux qui changent des vies. En soutenant la Maison de la Visitation, la Fondation Notre Dame contribue à bâtir un avenir plus fraternel pour Paris »
Robert Leblanc, Vice-président de la Fondation Notre Dame.
La Fondation Bettencourt Schueller, à la fois fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis sa création en 1987, entend « donner des ailes aux talents » pour contribuer à la réussite et à l’influence de la France.
Pour cela, elle recherche, choisit, soutient, accompagne et valorise des femmes et des hommes qui imaginent aujourd’hui le monde de demain, dans trois domaines qui participent concrètement au bien commun : les sciences de la vie, les arts et la solidarité.
Dans un esprit philanthropique, la fondation agit par des prix, des dons, un accompagnement personnalisé, une communication valorisante et des initiatives co-construites.
Depuis sa création, la fondation a récompensé 676 lauréats et soutenu près de 1 400 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations, organisations.