L’entreprise : ressource pour l’homme ?

Hubert de Préval, dirigeant-fondateur d’Austin Kellas International

« Les temps de crise sont des moments qui peuvent être bénis ou qui peuvent être vécus très difficilement…c’est à dire qui peuvent accroître les crises et les violences dans l’entreprise. Ce sont des moments où la gestion de l’homme est extrêmement importante.

Dans les grands groupes la gestion des hommes peut être parfois mécanique. Dans ces groupes, la place de l’humain malheureusement est souvent bafouée et l’homme est réduit à une feuille de paye ou à un numéro de sécurité sociale. Dans un certain nombre de petites entreprises, les personnes peuvent être plus considérées. Il y a un meilleur suivi de l’homme. Ce respect des personnes, c’est la doctrine sociale de l’Eglise : l’accompagnement, le partage des responsabilités, le développement individuel, l’épanouissement des collaborateurs. Malheureusement la doctrine sociale de l’Eglise n’est pas mise en application partout.

Il est prouvé que les gens qui sont bien dans leur poste, à qui on donne des responsabilités, qui sont reconnus, qui se sentent en confiance sont beaucoup plus productifs que les personnes qui sont brimées, qui ne sont pas à leur place, qui sont réduites dans leurs compétences, à qui on ne fait pas confiance…. Leur mal-être se traduit par des problèmes de santé, pouvant aller jusqu’au suicide. Cela peut-être très grave.

Il est prouvé qu’en termes de productivité, les gens qui sont bien dans ce qu’ils font et qui sont dans une dynamique positive vont déplacer des montagnes alors que si ils sont mal utilisés et pas reconnus, ils auront du mal à bouger et prendre des initiatives. Quand on fait confiance au gens, quand vous les reconnaissez, quand vous êtes bienveillants, quand vous les aidez à trouver leur juste place et des responsabilités qui leur conviennent ou qui vont leur permettre de se développer personnellement, professionnellement ; cela crée une dynamique extrêmement forte et les gens se mettent en mouvement, les gens deviennent pro-actifs, ils deviennent porteurs de projets d’idées. Et du coup, sont prêts à aller de l’avant et à apporter plus que ce qu’on leur demande. Cette dynamique est une manière de lutter contre la crise.

Il est important de créer des dynamiques positives, pour permettre aux gens de rebondir, d’être créatifs et d’aider l’entreprise à mieux s’en sortir. C’est important d’être porteur d’espérance et de positiver parce qu’on sait que la crise, c’est un cycle : la crise est là, il faut faire avec, il faut la vivre du mieux possible et se dire que c’est un passage. C’est un moment où l’entreprise doit être en mouvement et les collaborateurs aussi. Pour créer ce côté positif, il faut savoir se réjouir absolument des bonnes nouvelles. Même dans un contexte de crise, il n’y a pas que des choses dures, il y a aussi des bonnes nouvelles. Et donc, il faut savoir se réjouir d’un contrat qui est signé, d’une affaire qui arrive, d’une idée qui marche et qui réussit, d’une nouvelle offre qui va apporter un développement pour l’entreprise. Et derrière aussi il est important de féliciter, de récompenser les collaborateurs qui sont moteurs dans ce mouvement, ceux qui agissent, qui bougent, qui sont porteurs de projets, qui font avancer l’entreprise. Et enfin il faut savoir rassurer les gens, les accompagner. Il faut toujours leur montrer le bon côté de ce qui arrive et les opportunités à saisir. »

Travail et vie chrétienne

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