“Qu’est-ce qu’une société juste ?”, extrait des conclusions des Semaines Sociales de France 2006
Parmi les 12 propositions avancées au terme du colloque, la proposition n° 2 concerne le statut du travailleur :
Mettre en place un véritable statut du travailleur.
Les sociétés modernes ne doivent pas seulement valoriser le travail mais surtout valoriser le travailleur, c’est-à-dire la personne pour laquelle le travail est un moyen de participer au développement - donc à la création -, de répartir les richesses et de trouver les moyens de construire et d’exprimer sa propre identité.
La troisième révolution industrielle et la mondialisation des marchés et du développement ne permettent plus de garantir des emplois durables dans un même métier et dans une même entreprise. Il faut donc imaginer des moyens nouveaux pour concilier la mobilité du travail avec la sécurité du travailleur. La définition d’un statut du travailleur a pour objet de garantir à celui-ci qu’il pourra continuer d’acquérir des droits sociaux et des moyens d’existence, même s’il est provisoirement privé d’emploi. De telle sorte qu’à terme le chômage puisse disparaître en laissant la place, à côté des travailleurs exerçant une activité professionnelle dans une entreprise, à des travailleurs en insertion ou à des travailleurs en transition.
Une telle réforme ne peut résulter que d’une période d’expérimentation organisée de concert par les syndicats, les entreprises et les collectivités publiques. De telle sorte que le statut du travailleur n’ajoute pas aux rigidités existantes et organise un équilibre entre les droits et les devoirs des travailleurs concernés. Ainsi le travailleur sera reconnu comme une dimension sacrée de la personne et le chômage sera banni comme une structure de péché dans la vie sociale.