Présentation par Mgr Michel Aupetit
En cette année du prêtre voulue par le pape Benoît XVI, comment mettre en valeur le sacerdoce ministériel ? Il s’agit d’abord d’honorer Celui auquel les prêtres sont configurés par leur ordination : le Seigneur Jésus-Christ, l’unique grand prêtre.
Depuis des siècles, les générations successives ont voulu manifester la majesté de Sa présence à l’Eucharistie en déployant tout le génie artistique et artisanal de l’homme.
C’est ainsi que cette exposition montre les objets sacrés et les vêtements liturgiques utilisés par le prêtre au cours de la messe. La qualité des œuvres exposées, la richesse des matériaux employés, la finesse d’exécution sont la traduction de la ferveur et de la foi de tous ceux qui ont permis aux prêtres de célébrer dignement cette eucharistie où le Christ communique la vie même de Dieu en se donnant en nourriture.
Ces trésors sont rarement proposés à l’ostension publique. Ils appartiennent pour une part à la Ville de Paris qui les a prêtés pour l’occasion et pour une autre part au diocèse de Paris qui est heureux de les faire connaître.
Nous souhaitons à tous une très heureuse visite.
– objets sacrés
– ornements anciens
– ornements modernes
– chapes
– livres liturgiques
– baptistère
Les objets liturgiques
La liturgie chrétienne désigne l’action de l’Église. Comme le révèle son étymologie, elle a une dimension de service public, de service du peuple de Dieu dans sa pratique religieuse.
La manière dont on prie révèle aussi la foi, suivant la célèbre phrase : « lex orandi, lex credendi » attribuée au Pape Célestin Ier.
Quand il s’agit de la messe où le Christ se rend présent par les paroles de la consécration : « ceci est mon corps » et « ceci est mon sang », elle prend le nom de « divine liturgie » pour désigner le caractère sacré du mystère de l’Eucharistie qui est la source et le sommet de la vie chrétienne.
Le peuple des fidèles a toujours voulu honorer la présence du Christ dans son corps et dans son sang en cherchant à embellir cette suréminente rencontre entre Dieu et les hommes par les chants, par l’attitude priante, par le cérémonial, et par la magnificence des objets liturgiques : le calice (qui contient le sang du Christ), la patène (qui contient le corps du Christ), et tous les ustensiles qui participent à cet acte sacré : l’encensoir, les burettes, le ciboire.
Les fidèles, les artistes ont voulu manifester leur amour du Christ en associant leurs biens et leurs talents. Riches et pauvres se sont toujours rejoints dans cette volonté de donner du lustre aux cérémonies religieuses pour honorer ce Dieu révélé en Jésus-Christ qui est venu pauvrement les rejoindre dans leur humanité. Cette égalité dans la Charité, la Foi et l’Espérance est le signe de l’unité du peuple de Dieu par delà les différences sociales.
Selon Saint-Paul le Christ « de condition divine ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu mais il s’est anéanti prenant la condition de serviteur ». Il peut sembler étonnant qu’Il soit honoré d’un faste qu’Il n’a pas recherché lui-même sur la terre. Et pourtant, c’est bien ce même Jésus qui admire la foi de cette pauvre veuve qui donne tout ce qu’elle a, confiant ainsi son indigence à Dieu. À Judas qui s’indignait que Marie de Béthanie, la sœur de Lazare, ait dépensé un parfum précieux pour le mettre sur les pieds de Jésus au lieu de le donner aux pauvres, le Christ répond : « les pauvres vous les aurez toujours avec vous ; mais moi, vous ne m’aurez pas toujours ».
Voilà pourquoi les Chrétiens unissant l’amour de Dieu et l’amour du prochain ont toujours associé dans une même charité les offrandes de l’autel et des pauvres.
Les vêtements liturgiques
Les vêtements liturgiques servent aux différents moments de prière des Chrétiens en accompagnant aussi chacun des sacrements. C’est bien sûr à la messe, qui est l’acte sacré où Dieu se rend présent aux hommes par le corps et le sang de son Fils, Jésus le Christ, donné en nourriture substantielle aux chrétiens, que cette vêture prend tout son sens.
Le vêtement blanc appelé aube (alba : blanc) est l’habit de tous les fidèles qui, par leur baptême, ont revêtu le Christ. Il est porté par tous ceux qui servent à l’autel : prêtres, diacres, servants de messe, chantre et dans certains lieux par les lecteurs.
L’étole est portée par les prêtres et les diacres dans tous les services liturgiques. Ces derniers la mettent en diagonale alors que les évêques et les prêtres la revêtent de chaque côté des épaules. Elle signifie que l’on reçoit le joug du Christ. Comme le Seigneur le dit lui-même : « mon joug est aisé et mon fardeau léger ». Cela veut dire que nous sommes associés au Christ dans le service des frères et que c’est Lui qui en assume tout le poids et la fécondité.
La chasuble est portée par l’évêque ou le prêtre, uniquement au cours de la messe. Le mot vient du latin « casula » (petite maison) qui signifie que le prêtre qui célèbre l’Eucharistie est enveloppé d’une grâce qui permet au Christ de s’emparer de sa personne, de sa voix pour prononcer à la consécration les paroles qui transforment le pain et le vin en Son corps et en Son sang. Les fidèles chrétiens constituent le peuple sacerdotal qui offre à Dieu pour le salut du monde, l’unique sacrifice d’amour que le Christ a accompli une fois pour toutes sur la croix et qui est rendu présent à chaque Eucharistie. Le Fils de Dieu est l’Unique Grand Prêtre et tous ceux qui sont présents participent à cet unique sacerdoce (sacerdos : prêtre).
La dalmatique est pour les diacres l’équivalent de la chasuble pour le service de la Parole et de l’autel.
Les habits liturgiques revêtus signifient la sacralité des offices. Il ne s’agit pas seulement d’actes humains, même tournés vers Dieu, mais de la rencontre d’une action divine et d’une action humaine qui se rejoignent dans une communion dont Dieu est l’initiateur, l’acteur principal et le but ultime.
C’est ainsi qu’à la messe, le Christ est à la fois le prêtre, l’autel et l’offrande. Parce qu’Il est à la fois vrai Dieu et vrai homme, Il est le seul médiateur entre le Créateur et le créé, permettant à l’humanité d’accueillir le Divin.
Nous remercions nos partenaires :
– Monsieur Tiberi, Député de Paris, Maire du 5ème arrondissement
– Madame Albane Dolez, fondatrice de la Maison Veralbane
– Madame Chéret, Maison Chéret, arts liturgiques
– Monsieur Houssard, Maison Houssard, objets liturgiques,
– Madame Argento, Maison Slabbinck, objets liturgiques.
Cette exposition a pu être réalisée avec la collaboration de la COARC (Conservation des Œuvres d’Art Religieuses et Civiles de la Ville de Paris), de la Cathédrale Notre-Dame de Paris, des Archives Historiques du Diocèse, et des paroisses Saint Louis en l’Île, Saint Sulpice, Saint Germain l’Auxerrois, Sainte Marie Madeleine, Saint Etienne du Mont, Saint Jean Bosco et Saint François de Molitor et la CDAS (Commission Diocésaine d’Art Sacré) de Paris.