Messe pour le 70e anniversaire de la mort du père Franz Stock

Le 15 février 2018, sous le haut patronage de Mgr Aupetit, archevêque de Paris, une messe a été présidé par Mgr de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire, à Saint-Jacques du Haut-Pas.

Cette messe était organisée à l’initiative de l’Association « Les Amis de Franz Stock » à la mémoire de l’abbé Franz Stock à l’occasion du 70e anniversaire de sa mort. Cette messe a été dite en commémoration de celle dite en l’église Saint-Jacques du Haut-Pas le 28 février 1948 au cours de laquelle Mgr Roncalli donna l’absoute.

Qui est Franz Stock 1904-1948 ?

Ce qui frappe chez Franz Stock, c’est le mouvement de sa vie toute tournée, dès son plus jeune âge, vers les autres, l’autre pays, la France.

Sa grande œuvre est la réconciliation entre nos deux pays. Il y travaille sans relâche. Sa vie fut courte, comme celle de son saint patron, François d’Assise, mort lui aussi au même âge, à 43 ans.

Franz STOCK avait 10 ans, en 1914, quand son père fut mobilisé. Il avait 22 ans quand, en 1926, il a participé au grand rassemblement international pour la Paix, à Bierville, près de Paris. A ces Journées européennes de la jeunesse, organisées par Marc Sangnier, fondateur du mouvement Le Sillon, il s’est senti appelé à travailler au rapprochement de la France et de l’Allemagne, répondant ainsi à l’appel du pape Benoit XV lancé dans son encyclique Pacem Dei publiée en 1920 qu’il a étudiée et méditée, quand il avait 16 ans.

Ensuite, il a séjourné en Corrèze, où il est revenu l’été 1927, c’est alors qu’il a décidé de continuer ses études de théologie à l’Institut catholique de Paris.

Dès l’arrivée au pouvoir des nazis en janvier 1933, il ne fait pas mystère de son opposition au nouveau régime et en mai 1933 il prend même publiquement position contre eux.

Il a 30 ans, quand, en septembre 1934, le cardinal Verdier, archevêque de Paris, qui l’avait connu au Séminaire des Carmes de l’Institut catholique, fait appel à lui pour diriger la paroisse allemande de Paris. En septembre 39, à la déclaration de guerre, il doit quitter la France. Il y revient en août 1940.

A partir de janvier 1941, tout en étant curé de la paroisse allemande fréquentée désormais par des soldats de la Wehrmacht, il est nommé « aumônier militaire en second », chargé de visiter les prisonniers des occupants et accompagner les condamnés à mort jusqu’au poteau d’exécution.

En 1944, dans les combats de la Libération, il porte secours aux soldats allemands grièvement blessés et soignés à l’hôpital de la Pitié, devenu hôpital militaire, et c’est là qu’il est fait prisonnier par les Américains. De septembre 1944 à avril 1945, il est prisonnier dans un camp à Cherbourg.

A partir de juillet 1944, les prisonniers allemands affluent dans les camps. En France, en 1945, on compte un million de prisonniers allemands… !

D’août 1945 à août 1947, il dirige, à Chartres, « le Séminaire des barbelés » où sont rassemblés les séminaristes allemands pour continuer leurs études. Beaucoup ont eu leur vie transformée par ce temps d’étude, de prière et de vie communautaire, dans ce séminaire inattendue qui a donné plus de e 600 prêtres à l’Eglise d’Allemagne renaissante.

Le 24 février 1948, il meurt d’épuisement pour avoir porté trop de croix.

Le témoignage de Franz Stock : « J’étais prisonnier et vous êtes venu me visiter ».

Cette parole du Christ pour le jour du Jugement dernier, Franz l’appliquera, à la lettre.

Il visite les prisonniers de la Gestapo dans les prisons de Paris. Avec la recrudescence des arrestations, ses visites deviennent plus fréquentes. Et puisque les prêtres français n’ont pas le droit d’y pénétrer, c’est lui qui ira rendre visite aux résistants et otages emprisonnés. Refusant l’habit militaire, en soutane, avec un brassard de la Croix-Rouge, il entend se situer au - dessus de la mêlée.

Par ce volontariat, dont il n’avait pas mesuré toute la portée et le retentissement dans sa vie et la vie de tant de victimes de la guerre, il allait devenir, lui, Allemand, en terre française, aumônier des prisons de Paris occupé : Fresnes, Le Cherche Midi, La Santé. En rencontrant résistants et otages dans leurs cellules, les uns attendant leur jugement, les autres leur exécution, et, à la paroisse allemande, les familles inquiètes venues chercher des nouvelles, l’Abbé Stock s’est fait reconnaître comme témoin de la charité.

Dans cet enfer carcéral, il rencontre des hommes qui ont choisi la résistance : catholiques fervents, prêtres résistants, juifs pratiquants, incroyants, jeunes communistes, dont beaucoup, dit-il « gardent une étincelle de la foi chrétienne ». Certains prisonniers refusent de lui parler ou soupçonnent cet homme, qui n’a pas encore 40 ans, aux yeux bleus, aux cheveux blonds, parlant bien le français avec un léger accent d’Outre-Rhin, d’être un espion de la Gestapo. « Non ! Disent les autres, ce prêtre est bon » et ils l’accueillent. Avec eux, il prie, leur apporte la communion, les écoute et leur rend service.

Hormis les gardiens qui le surveillent de près, il est seul à entrer dans les cellules, la porte restant ouverte, il se présente avec délicatesse, se rappelant les noms, les visages, les numéros de cellules, les demandes, les messages à transmettre, griffonnant l’essentiel avec prudence et précision, sur un morceau de papier, ou bien mémorisant ce dont il doit se rappeler.

Prodigieux exercice de mémoire ! pour apporter à chacun le réconfort, des nouvelles, une bible, une image pieuse, une lettre (cachée dans les larges poches de sa soutane), du papier et des crayons, le livre souhaité… bien que ce soit streng verboten, absolument interdit.

Pour lui, ce ne fut pas facile de désobéir au règlement des prisons, de poser des actes de désobéissance pour sauver des vies et donner la primauté à l’humain. Mais, avant d’être allemand, il est prêtre du Christ. Il prend des risques.

Aux prisonniers, il donne des nouvelles de leur famille, leur glisse des mises en garde et des conseils, leur apporte des informations sur leur situation judiciaire. Informations qu’il a réussi à obtenir auprès de certains paroissiens, ses « complices », dans les bureaux de la Wehrmacht.

Rue Lhomond, à la paroisse allemande, les familles de prisonniers, résistants ou otages, anxieuses, viennent le rencontrer pour recueillir quelques nouvelles de leur père, de leur fils, de leur frère...

Dans son Journal, par prudence, il ne parle que des morts et non des vivants rencontrés dans les prisons. Il ne peut exrprimer la détresse, le désarroi, l’incertitude des lendemains, du sort qui sera réservé aux prisonniers à qui il rend visite : celui qui sera libéré, celui qui sera transféré en Allemagne, celui qui sera bientôt exécuté et à qui il devra l’annoncer. Il est bouleversé par les souffrances et les offenses faites aux prisonniers par le régime nazi qui s’est emparé de son pays.

Franz Stock a vécu le grand paradoxe évangélique

Allemand et prêtre, en pleine guerre, il se fait le serviteur, l’ami de ces français résistants, que son gouvernement considère comme ses pires ennemis. Il redonne réconfort et courage, dissipe leurs angoisses et les aide à retrouver, pour certains, la foi en Dieu, dans la paix et la ferveur.

Son ministère auprès des prisonniers le mène jusqu’au lieu des exécutions. Il est avec eux dans le camion militaire, tous assis sur les cercueils. Avec eux, il chante et il prie. Ensuite, rassemblés dans une chapelle, il reçoit leurs confidences, leur dernier message à transmettre à leur famille, des photos, des lettres... Après les exécutions, auxquelles il assiste, il remonte dans le camion pour accompagner les fusillés jusqu’au lointain cimetière de banlieue, où ils sont enterrés et, pour en informer les familles, il note soigneusement l’endroit exact de leur tombe. Les exécutions auxquelles il a assisté sont, selon ses mots, « un nombre à quatre chiffres ». On estime qu’il s’agit d’environ 1300 à 1500 résistants et otages.

Pour tous les condamnés à mort, il recherche une mort dans la paix, une mort dans le pardon, jusqu’à, pour certains, la réconciliation avec l’ennemi allemand. Une « belle mort », comme il l’écrit souvent dans son journal.

Une mort qui serve à quelque chose pour leur famille, leurs enfants, leur pays, leur idéal humain. Un sacrifice qui ne soit pas perdu, une semence nouvelle à apporter à la grande œuvre de réconciliation qui, déjà, au Mont Valérien, a commencé à germer, dans le sang.

Séparés de leur famille, isolés, redoutant les interrogatoires, les tortures, le jugement du tribunal militaire, la déportation ou la mise à mort, beaucoup ont été réconfortés, marqués à tout jamais par sa présence fraternelle, son accueil et son écoute.

Tous les témoignages recueillis dès la Libération concordent : l’abbé Stock était avant tout prêtre, prêtre de Jésus - Christ. Et, à leur tour, les résistants devinaient le martyr qu’endurait cet homme encore jeune, qui, chaque jour, avait sous les yeux l’atrocité du régime qui opprimait son peuple et toute l’Europe, alors asservie.

Comment pouvait-il tenir debout dans cet « enfer » ?

Il se sentait porté par le Christ, fidèle à la mission à laquelle il s’était préparé dès sa jeunesse.

Le cardinal Suhard, archevêque de Paris, a soutenu l’abbé Stock qui se présentait comme « prêtre de l’évêque de Paris », tenant ainsi à bien montrer qu’il représentait lui, prêtre allemand, l’Eglise catholique universelle, au-delà de toutes les frontières des hommes.

« Aux yeux de Dieu, disait-il, il n’y a ni Anglais, ni Français, ni Allemands, il n’y a que des chrétiens ou tout simplement des hommes et, moi qui vous parle, je ne suis qu’un prêtre de l’évêque de Paris ».

Depuis la montée du nazisme dans les années trente, la « fraternité universelle », est le contre - poison du nationalisme et de l’antisémitisme. C’est pourquoi, en Allemagne les chrétiens y sont persécutés. L’Abbé vivra cette fraternité, au jour le jour, avec tous ceux qui seront sur sa route ou qu’il ira rencontrer. Les chrétiens et même ceux qui ne partagent pas la foi chrétienne en sont marqués. En plein drame humain, en plein trouble des consciences, en pleine désespérance, il affirme le témoignage tant attendu.

L’abbé ne réservait pas sa compassion, son écoute, son aide, son soutien spirituel, et même matériel, quand il le pouvait, aux seuls catholiques. Une seule question se posait à lui : a-t-il besoin de moi ? Comment puis-je l’aider ?

Depuis son adolescence, participant activement à des mouvements de jeunes chrétiens, inspiré par Romano Guardini (qui fut aussi le professeur de Benoit XVI et qui inspire le pape François), il s’est engagé dans un combat qui, à l’époque, paraissait utopique à beaucoup : la réconciliation franco-allemande après trois guerres fratricides en trois générations. D’étape en étape, il a résolument poursuivi la route, rencontré des jeunes partageant le même idéal, répondu aux appels de la paix à construire, toujours attentif aux autres et aux événements. Il a compris que la fraternité universelle était l’essence même de la foi chrétienne, la perle évangélique, le centre du Notre Père, la clef du « vivre ensemble » et que lui, prêtre, devait être acteur de cette fraternité.

Il se fait prisonnier avec ses frères.

En août 1944, Paris se soulève pour se libérer. Les combats de rue commencent. L’abbé Stock ne se demande pas où est sa place. Cet homme fatigué, épuisé, le cœur malade, sort dans la rue, pour aider les blessés et visiter les mourants sans se soucier des balles qui sifflent.

L’abbé rejoint l’hôpital de la Pitié où se trouvent six cents soldats allemands gravement blessés, la plupart en Normandie. L’abbé veut rester frère des hommes en souffrance. « Le Christ, dit-il, est toujours prisonnier quelque part dans le monde ».

Hier, Franz Stock s’était fait proche des prisonniers français dans leurs geôles de la Gestapo. Aujourd’hui, il se fait prisonnier avec ses compatriotes. Fin 1945, on compte près d’un million de prisonniers allemands en France, 30 000 sont morts au cours de leur captivité, morts de faim, de froid, de maladie, de désespoir aussi. Franz Stock veut partager leur sort.

Méditant sur la dure épreuve des prisonniers allemands de cette armée trompée et vaincue, il écrivait dans son journal : « La condition de prisonnier fut l’indispensable chemin pour que l’homme, tel que voulu par Dieu, s’éveille à nouveau. »

Nommé supérieur du séminaire des barbelés à Chartres

Fin 1945, pour les prisonniers allemands, la captivité n’en était qu’à ses débuts. Qu’allaient devenir les étudiants en théologie qui avaient interrompu leurs études ? Le cardinal Suhard et le nonce apostolique Roncalli décident de regrouper les séminaristes allemands prisonniers et nomme Franz Stock supérieur de ce « séminaire derrière les barbelés » pour former les prêtres dont l’Allemagne nouvelle aura tant besoin.

L’Abbé Stock a toutes les qualités requises : le témoignage qu’il a donné auprès des résistants prisonniers et fusillés ; la confiance de l’épiscopat allemand et français ; et enfin le témoignage des blessés et prisonniers allemands qu’il a rejoints à Cherbourg. L’autorité militaire française donne son plein accord à ce projet et lui apporte son soutien matériel et administratif. Franz Stock prisonnier des Américains devient prisonnier des Français.

Le 17 août 1945, le « Séminaire des barbelés », installé au Coudray, tout près de Chartres, rassemble des jeunes qui ont poursuivi leur vocation sacerdotale ou qui l’ont trouvée dans l’épreuve de la guerre, dans la condition de prisonnier avec toutes ses rigueurs : le froid, la faim, la santé défaillante, le manque de nouvelles de leurs proches...

Beaucoup ont eu leur vie transformée par ce temps d’étude, de prière et de vie communautaire dans ce séminaire inattendu qui a donné plus de 600 prêtres à l’Eglise d’Allemagne renaissante.

Quand on pense au mur de haines, à l’océan de souffrances et de vengeances de l’après-guerre, ce projet de séminaire, rassemblant des prisonniers allemands d’une armée vaincue dans un coin de la terre de France, à l’ombre de la cathédrale Notre Dame de Chartres, on reste étonné par l’audace de cette initiative décidée d’un commun accord par des évêques et des militaires.
Ce séminaire fut un vrai miracle, « le symbole même de la réconciliation » comme le dira, à plusieurs reprises le nonce apostolique Roncalli, qui a soutenu et admiré le jeune abbé Stock. Alors devenu Pape, il déclara : Franz Stock, ce n’est pas un nom, c’est un programme ».

Sa mort à Paris le 24 février 1948

En juin 1947, le Séminaire ferme ses portes. Les séminaristes sont libérés et regagnent l’Allemagne détruite et ruinée, le pays à genoux. Franz Stock, lui, rentre à Paris.

Car il n’a pas abandonné son but : rapprocher la France et l’Allemagne. Il veut s’occuper des nombreux Allemands, anciens prisonniers, qui ont décidé de rester en France pour y vivre et travailler. C’est eux, pense-t-il, qui peuvent entretenir et développer, maintenant que la paix est signée, des liens avec l’Allemagne nouvelle. Etant toujours considéré du point de vue administratif comme prisonnier de guerre, relevant des autorités militaires françaises, il se démène auprès des services officiels pour retrouver sa liberté et sa carte de séjour qu’il n’obtient pas, malgré toutes ses démarches et ses soutiens : le gouvernement français de l’époque, en ces temps encore chargés de haine, ne veut pas que les allemands se regroupent, ni se rendent visibles.

Sa santé décline de plus en plus... Soigné à l’hôpital Cochin, proche de la paroisse allemande, où, après un malaise cardiaque, il a été emmené d’urgence. L’Abbé Stock est mort le 24 février 1948. L’annonce de sa mort est interdite. Après la messe à St Jacques du Haut-Pas, on l’enterre dans le cimetière de Thiais, près de Paris, dans le carré des soldats allemands avec une simple croix de bois plantée sur un tas de terre.

La Réconciliation est en marche...

Le temps passe... Les blessures de la guerre commencent à guérir.... La réconciliation est en marche...

Il aura fallu seulement 15 années pour que tout au long de cette année 1963, en plein Concile Vatican II, les évènements se succèdent et se précipitent...
 Le 22 janvier, le Chancelier Ademauer et le général de Gaulle, signent au palais de l’Elysée à Paris, le Traité de paix et de réconciliation franco-allemande.
 Le 16 juin, le cercueil de l’abbé Stock est inhumé à Chartres, non loin du séminaire des barbelés dans l’église Saint Jean Baptiste de Rechèvres.

L’année 1963, fut une année de Grâce.

Comme d’autres, il a été un point d’appui de Dieu pour agir dans le monde, souffrant avec ceux qui souffraient, témoin de l’espérance de la paix.

Selon l’abbé Stock, Dieu se fait comprendre, non pas tant par des écrits ou des déclarations, des paroles, que par une manière de vivre, par des gestes, des actes, des services rendus pour plus d’humanité.

Du haut du Mont Valérien, le lieu même où tout était organisé pour entretenir la haine, un homme, un prêtre allemand avait décidé de faire face au réel, et affronter le Mal.

Et pourtant, il sait se faire vite reconnaître comme étant au- dessus de la mêlée, humain, extraordinairement et simplement humain, rappelant à ceux qui l’avaient oublié, ou qui ne le connaissaient pas encore, le Christ de l’Evangile, compatissant, miséricordieux, attentif aux souffrances des âmes et des corps, passionné de l’humanité à sauver.

Le Testament spirituel de Franz Stock

Le 26 avril 1947, à Chartres, deux ans après l’ouverture de ce séminaire, le supérieur s’adresse aux jeunes théologiens qui vont être ordonnés prêtres dans leur pays retrouvé ; pour la plupart, après sept ans d’absence de leur patrie, de leur famille. Il leur présente un programme de vie exigeant, à la hauteur du défi qui leur est lancé : reconstruire l’Eglise d’Allemagne persécutée, un pays en ruines, ravagé par le nazisme et la guerre.

Je cite : Un nombre de saints voulu par la Providence suffira à sauver notre époque...

Des saints qui n’aient aucune peur devant les catastrophes et les révolutions, mais qui sachent être attentifs à tous les signes et tendus de tout leur être vers le retour du Seigneur. C’est la Providence qui nous lance cet appel à la sainteté à travers la voix même de l’histoire, il nous faut l’entendre pour porter au monde le message de liberté, de paix, de salut et d’amour…

L’Abbé Stock les prévient avant leur retour en Allemagne : « Un nouveau monde est né et vous serez effrayés par les bouleversements que cette guerre a accumulés dans les vies et dans les âmes des hommes de chez nous. »

Dès son enfance et sa jeunesse, Franz a engagé sa vie, jusqu’au point où les choses se jugent et se vivent, non sous la pression de l’opinion commune, mais à la lumière de la foi et de l’Evangile. Il a porté sur les hommes, les situations et les événements un autre regard dans un contexte où tout portait au nationalisme, au racisme, et à la guerre.

Il ne s’est pas laissé déconcerter, désemparer, dérouter par la faillite provisoire du courant pacifique travaillant au rapprochement de la France et de l’Allemagne entre 1920 et 1933. Comme une rivière souterraine, ce courant a resurgi après 1945, plus fort encore, pour sceller enfin la réconciliation franco-allemande des années soixante et ouvrir la voie vers l’Europe.

Et Franz continue : « Des saints qui sachent concilier leur attachement à leur patrie avec l’amour de l’humanité entière, au-delà des frontières de pays, de nations, de races ou de classes. »

Jean Pierre Guérend

A lire, à voir, pour mieux connaître Franz Stock

  • R. Loonbeek, Franz Stock, la Fraternité universelle, 1904-1948, biographie, Salvator 2007.317p.
  • J. Perrier, L’Abbé Stock, Heureux les doux, Cerf, 1998.158 p.
  • J.P. Guérend, L’Abbé Stock, apôtre de la Réconciliation, Nouvelle Cité, 2016, 200 p.
  • BD Franz Stock, Passeur d’âmes, J.F. et Denoël, Artège 2016.
  • DVD Une vie pour la Réconciliation, CAT prodution.2009.52’
  • Site de l’association https://franz-stock.org
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