« Apporter le Christ, être des témoins de l’espérance ».
La diaconie comme participation à la vie du Christ qui vient servir les hommes
Le service diaconal ne consiste pas simplement à aimer son prochain mais, plus précisément, à l’aimer comme Jésus aime. Il ne suffit pas non plus de lire le récit du lavement des pieds, encore faut-il le vivre. Le lavement des pieds par Jésus est sacramentum et exemplum. Les chrétiens doivent être « ferments du Royaume » en vivant la fraternité au sein des communautés. Pour annoncer la fraternité, il faut déjà la vivre chez soi. (...)
Il faut valoriser des « communautés de base », à l’échelon de la paroisse, du quartier ou issue d’une situation vécue. (...)
– Le service du frère déborde le cercle de la communauté des pratiquants.
– Le service diaconal a une portée missionnaire sans pour autant devenir du prosélytisme (cf. Deus Caritas Est, 31). La charité par les œuvres n’est-elle pas la meilleure façon aujourd’hui d’annoncer la Bonne Nouvelle ? Il est important de dire aussi au nom de quoi/qui on s’engage. - Le service du frère est un lieu de croissance spirituelle, de rencontre avec le Christ. Il faut permettre aux personnes qui sont engagées auprès des personnes vulnérables de relire leur expérience dans la communauté chrétienne. C’est une responsabilité des pasteurs.
Résumé d’une conférence donnée à Strasbourg par Mgr Jean-Louis Papin, évêque de Nancy, le 23.03.11, par Pierre-Yves Materne dans Avis d’experts .
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La diaconie de l’amour au cœur de la vie ecclésiale
« La nature profonde de l’Église s’exprime dans une triple tâche : annonce de la Parole de Dieu (martyria), célébration des sacrements (leiturgia), service de la charité (diakonia). Ce sont trois tâches qui s’appellent l’une l’autre et qui ne peuvent être séparées l’une de l’autre. La charité n’est pas pour l’Église une sorte d’assistance sociale qu’on pourrait aussi laisser à d’autres, mais elle appartient à sa nature, elle est une expression de son essence elle-même, à laquelle on ne peut renoncer » (...)
Benoît XVI, Deus Caritas Est, 25
Il faut reconnaître et valoriser le fait que les pauvres eux-mêmes sont aussi des agents d’Évangélisation. Dans la Bible, le véritable pauvre est celui qui s’en remet totalement à Dieu et Jésus lui-même, dans l’Evangile, appelle bienheureux ceux à qui « appartient le Royaume des Cieux » (Mt 5, 3 ; cf. L 6,20). Le Seigneur exalte la simplicité de cœur de celui qui reconnaît en Dieu sa vraie richesse, qui met en lui, et non dans les biens de ce monde, son espérance. L’Église ne peut décevoir les pauvres : « Les Pasteurs sont appelés à les écouter, à apprendre d’eux, à les guider dans leur foi et à les motiver pour qu’ils soient des artisans de leur propre histoire ».
Benoît XVI, Exhortation apostolique VerbumDomini, 2011, n°107
Article de Pierre-Yves Materne dans Avis d’experts
« Il est urgent de décloisonner et “déspécialiser” le service de la charité. »
« Au moment où les forces de l’Église diminuent, il est important de mettre la charité au centre de la vie de l’Église. Sans cela, l’Église risque de perdre sa raison d’être. La diaconie suppose [aussi] une parole prophétique. Les chrétiens sont appelés à poser des gestes innovants prophétiques. Le cardinal Vingt-Trois dit ceci : « Les chrétiens doivent aller où plus personne ne va ». Aujourd’hui, qui s’occupe des personnes en souffrance psychique, des personnes de très grand âge, des personnes malades chroniques ? On a peut-être des choses à inventer pour eux. »
Père Ribadeau-Dumas, alors vicaire épiscopal à la solidarité, Paris