“Dilemmes bioéthiques : La France choisit la vie”, interview de Mgr Pierre d’Ornellas
16 février 2013
Interview de Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes,chargé des questions de bioéthique au sein de la conférence des évêques de France, pour l’Agence de Presse de la conférence épiscopale italienne (SIR).
Cet interview fait suite à la communication du Conseil National de l’Ordre des Médecins sur la fin de vie. Propos recueillis par Maria Chiara Biagioni. 16 février 2013.
Comment définir les « situations exceptionnelles » ? L’ordre parle de : « certaines agonies prolongées, ou pour des douleurs psychologiques et/ou physiques qui restent incontrôlables ». Comment définir "incontrôlables" ?
Mgr Pierre d’Ornellas – C’est aux médecins de répondre à ces questions. L’Ordre des Médecins nous dit que ces situations sont « rares ». Mais d’une certaine manière, chaque fin de vie est une histoire unique, qui ne peut se répéter et donc exceptionnelle. Parfois, il est vrai que des circonstances qui entourent ces fins de vie peuvent être très déconcertantes, la douleur restant « incontrôlable ». Elles font alors appel à un surcroît de réflexion, de discernement, d’attention. Pour le corps médical, c’est l’occasion d’un sursaut plus grand d’humanité pour trouver les moyens afin que le patient ne souffre pas. Ce peut être un puissant analgésique, ou même l’anesthésie générale, qui, réduisant considérablement les possibilités de réaction de l’organisme, accélère le moment de la mort en raison de la maladie. Peut-être que cette situation de souffrance « incontrôlable » arrive-t-elle parce qu’on a trop duré dans la médecine curative - qui n’est jamais tout à fait exempte d’un devoir de réussite - et qu’on est passé trop tardivement à la médecine palliative. Il est important de penser au soin palliatif dès qu’une personne est soignée. L’accompagnement est alors beaucoup plus fin et plus juste, car la personne est prise en charge aussi bien dans le soin que dans le prendre soin, dans toutes ses dimensions, physique, psychologique, relationnelle, affective, spirituelle, de telle sorte qu’elle ne souffre pas et qu’il n’y ait pas d’acte curatif déraisonnable.
– Lire la suite de l’interview sur le site de la Conférence des évêques de France.