Eglise du Sénégal : communauté chrétienne de Kaolack
Mission de l’Eglise n° 164.
Mgr Benjamin Ndiaye, jeune évêque de Kaolack, au Sénégal, est originaire de l’archidiocèse de Dakar. Ordonné prêtre en 1977, il est évêque depuis 2001. Il nous partage ses préoccupations de pasteur, les défis missionnaires de son diocèse et, au-delà , ceux des communautés chrétiennes du Sénégal très vivantes. Il nous entraîne au cœur de la communication dans son diocèse.
Monseigneur, votre diocèse tout entier se penche sur le nouveau Plan d’action pastoral. Dans cette démarche en cours, y-a-t-il déjà des éléments qui vous ont frappé ?
Si on sait écouter le peuple, il nous donne de bonnes leçons. Moi j’en ai fait l’expérience à travers les prédications des confirmations. J’avais choisi de me mettre au niveau des enfants pour faire comprendre le Plan d’action pastoral. On avait utilisé l’image de la pirogue avec ses trois voiles qui symbolisent la liturgie, le témoignage et le service pour aller au village de la communion. Puis l’expérience m’a montré que -tout le monde n’étant pas marin dans le diocèse - il était plus intéressant d’utiliser l’image du car de transport. Tout le monde utilise les transports pour aller d’un endroit à un autre.
Donc, notre car de transport s’appelle diocèse de Kaolack.
Par la force des choses, c’est moi qui conduis ce car de transport aujourd’hui. Alors, où allons-nous ? Le « Où allons-nous ? » est très important ; nous avons entendu dire qu’il y a un village où tout le monde s’entend bien : l’entente entre le Père, le Fils et l’Esprit. Et puis on a dit : « Nous voulons aller à ce village-là , parce nous voulons nous aussi partager ce bonheur ».
Passer du voilier au car de transport modifie aussi la symbolique ?
Quand je conduis mon car, de quoi ai-je besoin pour que mon car marche ? J’ai besoin de carburant, d’essence, de gasoil. C’est peut-être ça la liturgie, la parole de Dieu, la vie spirituelle qui est essentielle dans notre identité chrétienne. Cette identité-là , on doit faire toujours l’effort de l’affirmer, parce que nous vivons dans un environnement social absorbant : l’environnement social musulman. On est une minorité, mais ce sentiment de minorité fait de nous au fond une force, parce qu’on sait qu’on doit se battre pour exister et pour s’affirmer.
Ensuite de quoi a-t-on encore besoin dans le car ?
Avec le car, on circule, mais on ne fait pas n’importe quoi : il faut suivre le code de la route, donc il faut obéir - c’est ça le témoignage - il faut obéir au code de la route. Et enfin, dans le car, on vit quand même une certaine solidarité entre nous. Si j’ai de l’eau et que le voisin n’en a pas, je partage avec lui ; ou si j’ai acheté telle friandise sur la route, je partage avec l’autre. Et puis sur la route même, nous ne sommes pas seuls : on peut rencontrer des gens en panne, qui ont eu un accident... Il faut que cette solidarité se manifeste aussi vers l’extérieur : le service. Donc voilà mon schéma.
Et comment sont venues les leçons dont vous parliez ?
Comme ceci : je suis tellement sûr de la beauté de mon schéma que je le partage. Mais comme j’aime bien les homélies dialoguées, surtout avec les enfants, je pose des questions. Et j’ai reçu trois leçons, pour moi fantastiques.
La première, on m’a dit : « Oui, il faut de l’essence, d’accord : mais il faut avoir le permis ! Est-ce que vous avez le permis » ? C’est ce que des enfants m’ont dit et j’ai senti là l’interpellation : oui, tu prétends être le chauffeur de notre car, mais quelle est ta légitimation ? Je leur ai dit : « Mais vous allez me dire maintenant si j’ai eu le permis effectivement ».
Et dans la discussion, nous en sommes venus à parler de ma Consécration épiscopale. Et j’ai dit : « C’est ce jour-là que j’ai eu le permis de vous conduire ». Voilà ça a été la première chose.
Deuxième chose. On m’a dit dans une paroisse : « Mais celui qui conduit le car, il a toujours besoin d’un apprenti et d’un coxer » (le coxer c’est celui qui va chercher les clients et l’apprenti celui qui encaisse).
C’était une façon de me dire : « Mais vous n’êtes pas tout seul, vous êtes avec des collaborateurs : il y a le presbytérium, il y a les catéchistes, les religieuses, les religieux, etc. ». C’est donc toute l’Eglise qui se met en route.
Et puis la plus belle leçon que j’ai reçue, c’est quand quelqu’un m’a dit : « Mais il vous faut des clients dans ce car » ! Parce que j’avais jusqu’ici imaginé vivre en vase clos : je gère l’existant, les chrétiens qui sont là . Cette question m’a fait comprendre la dimension missionnaire : il faut chercher des clients pour remplir le car.
J’ai trouvé que derrière des choses très banales comme ça, les gens sont capables de vous dire des choses très très profondes et c’est ce que j’apprécie le plus dans cette Eglise. Les choses sont au ras des pâquerettes, mais on a une relation tellement simple et naturelle, que ça me fait vivre.
Quand vous parlez de l’Eglise, dans le plan pastoral, vous utilisez volontiers l’ordre suivant : laïcs, prêtres et évêque.
Oui, il y a une expérience sous-jacente à cette formulation. C’est en fait notre deuxième plan d’action pastoral. Dans le premier que nous avions fait, les prêtres s’étaient réunis, avaient réfléchi et élaboré un plan d’action. Puis on avait chargé l’évêque d’aller dans toutes les communautés paroissiales présenter le plan. Les gens ont écouté religieusement, parfois avec intérêt, mais la réaction que j’ai eue souvent c’était :
« Oui c’est bien, mais c’est votre plan, vous ne nous avez pas associés à l’élaboration de ce plan ».
Fort heureusement, la finale de ce premier plan d’action prévoyait la tenue d’un Congrès eucharistique diocésain. Les chrétiens ont envoyé leurs délégués : cela a été l’occasion d’une réflexion et d’un temps fort de célébration extraordinaires. Il en est sorti de telles réflexions, que c’est à partir de cela que nous avons élaboré un nouveau questionnaire que les paroisses et les communautés ecclésiales de base ont travaillé pour que ça remonte et qu’on en fasse la synthèse.
Donc le peuple chrétien nous a donné la leçon
qu’on n’est pas d’abord chrétien pour s’entendre dire par l’évêque, les prêtres, les religieux, religieuses, c’est comme ceci. Nous sommes, tous ensemble, appelés à vivre la vocation chrétienne, dans des statuts différents. Vous dans le sacerdoce, lui dans le mariage, lui dans la vie consacrée. Mais ce qui fait notre identité commune, c’est l’identité baptismale.
Et si nous-mêmes nous devons nous situer, comme évêque, comme prêtre, n’oublions jamais que c’est un ministère, c’est-à-dire un service pour le peuple. Ainsi nous avons été, en quelque sorte, remis dans le droit chemin par le peuple de Dieu. Donc c’est ça qui est derrière l’expérience, nous en avons tiré beaucoup de leçons et c’est ce qui fait que ce plan d’action est plus porteur des préoccupations des gens. Ils se retrouvent, ils s’identifient aux activités qui sont proposées.
Avez-vous des exemples que vous verriez comme des fruits de la réflexion sur ce plan d’action pastoral ?
Une chose étonnante nous est arrivée au moment du Congrès eucharistique diocésain. On avait prévu de passer une vidéo sur l’Eucharistie, un peu pour faire vivre les gens, et puis on n’a pas trouvé la vidéo.
« Monseigneur qu’est-ce qu’on va faire ? Il y a une soirée qui va être perdue ! »
J’ai dit : « Mais non, on a quatre doyennés ? Demandez aux gens de se mettre par doyennés et de nous imaginer des jeux de rôle ».
C’était succulent, on a eu quatre jeux de rôles terribles.
Un premier doyenné a réfléchi sur la question suivante :
qu’est-ce qui se passe quand le prêtre n’a pas bien préparé la célébration de sa messe ?
Alors on a vu arriver un prêtre à moitié saoul, l’étole mise de travers, qui traîne et puis qui arrive : il mélange la messe, il fait une homélie, mais les gens se fâchent, il gronde tout le monde, et finalement il boude la messe et il s’en va. C’était assez rosse pour nous les prêtres là !
Ensuite, deuxième thème :
quels sont les bruits qui empêchent les gens de se concentrer à la messe ?
Alors on a eu tout : ceux qui toussent, ceux qui arrivent en retard, un bébé qui pleure, etc. Et - phénomène nouveau - le téléphone qui sonne. Le prêtre est en train de prêcher quand un portable sonne. Alors il se fâche et il dit à tous les fidèles : « Je vous ai déjà dit plusieurs fois de ne jamais emmener vos portables : ici, il n’y a qu’une connexion qui vaille, celle avec Jésus-Christ ! » II n’a même pas fini, que son propre téléphone sonne.
Le troisième cas concernait la réflexion d’un homme divorcé par rapport à la communion eucharistique et le quatrième des parents qui disent à leurs enfants : « C’est l’heure d’aller à la messe » et qui n’y vont pas eux-mêmes.
On a eu donc comme ça quatre situations et les gens se sont rapidement pris au jeu : et on dirait qu’ils sont nés pour jouer du théâtre ! C’était magnifique, on a ri de bon cœur, et on a retenu les leçons. J’ai trouvé ça formidable. Si on sait solliciter le peuple, il répond et il dit les choses telles qu’il les vit.
On voit que la communication dans votre diocèse est bien empreinte de joie. J’imagine qu’il y a parfois des situations plus difficiles ?
Oui. Par exemple, les discussions dans les communautés ecclésiales de base nous ont fait prendre conscience du problème de l’apostasie. L’influence de l’Islam est tellement forte que parfois, nos chrétiens, pour des raisons de mariage, d’accès à la terre ou même de recherche de travail, passent à l’Islam. Les actions menées ont permis d’avoir le retour d’un certain nombre d’apostats, parfois lors de célébrations communautaires.
Je vais illustrer mon exemple - chaque fois que j’en parle, j’en ai presque les larmes aux yeux, C’est un apostat qui a décidé, après m’avoir rencontré et avoir cheminé avec son curé, de « revenir », dans le cadre de la célébration de la fête paroissiale. Alors, le curé et lui ont imaginé un rituel magnifique : on fait la procession d’entrée, il s’arrête à la porte.
Nous commençons le rite du début de la messe, l’encensement, la salutation et le curé prend la parole et dit :
– « Monseigneur, il y a untel qui. est à la porte de l’église, il demande à revenir, alors je vous demande d’aller le chercher, accompagné de deux représentants de la communauté ».
J’arrive là - nous avons des micros portatifs alors tout le monde entend ce qui se dit - et je dis :
– « Mais que demandez-vous à l’Eglise de Dieu » ?
Il répond : « Je demande le pardon et la miséricode ».
– « Pourquoi » ?
– « Parce que j’ai cru que je faisais bien en me faisant musulman ; j’avais une grosse déception dans l’Eglise, mais je me rends compte que personne ne peut remplacer Jésus-Christ ».
J’ai dit : « S’il en est ainsi, mettez-vous à genoux et récitez le Je confesse à Dieu ».
Il récite le Je confesse à Dieu. Les deux membres de la communauté, en signe d’accueil, lui imposent le pagne et le font lever.
Et nous entrons en procession. Je le fais monter à l’autel et je dis :
« Voilà Jean ! Il était parti de lui-même, il revient de lui-même. Mais peut-être que, quelque part, nous sommes aussi fautifs : nous avons parlé, mais est-ce que nous avons agi ? Donc nous allons dire le Je confesse à Dieu nous aussi ».
Puis la liturgie s’est poursuivie jusqu’au moment du Credo, il a fait la renonciation à Satan et puis le renouvellement des promesses baptismales, avant que nous chantions tous ensemble le Credo.
Comment les chrétiens de votre diocèse vivent-ils leur situation de minorité ?
Le sentiment d’être une minorité est bien réel dans la communauté chrétienne du diocèse de Kaolack. Celle-ci en fait l’expérience à longueur de temps. Ce qui peut d’ailleurs conduire certains chrétiens à l’abandon de leur foi, comme nous venons de le voir. Dans ce contexte, l’affirmation identitaire, à travers la manière d’être et d’agir, est une exigence pour exister, pour être reconnu dans sa spécificité, et pour susciter même un certain intérêt par rapport au fait d’être chrétien.
Sans doute l’Eglise est-elle appréciée pour ses prestations sociales, notamment en matière d’éducation - écoles, centres de formation, internats - de santé - dispensaires, postes de santé etc. - et de développement - encadrement d’organisations paysannes et de promotion humaine.
Mais le fait d’être chrétien doit interpeller bien au-delà de telles réalités, à travers le témoignage édifiant de ceux qui se réclament du Christ et qui en vivent ! C’est un appel qui atteste de l’actualité de la Mission aujourd’hui à Kaolack.
Dans votre plan pastoral, quelle place réservez-vous à la Parole de Dieu ?
Dans le plan pastoral, il y a différents aspects qui touchent la Parole de Dieu. Je crois qu’il y a d’abord le problème de la communication. Dans la majorité des cas, nos chrétiens sont analphabètes. Or, nous avons fait de la Parole de Dieu un livre. Donc, comme telle, elle n’est pas accessible pour les gens.
Ensuite, notre formation occidentale fait que nous sommes plus à l’aise pour manier des concepts et des idées abstraites. Et ici, les gens sont très enracinés dans le concret. Donc, le problème de l’homélie qui doit toucher les gens reste quand même un grand défi. Nous avons de ce fait insisté dans le plan pastoral pour soigner non seulement la qualité de nos homélies, mais même de privilégier les langues locales dans la prédication.
Puis il y a ce qu’on pourrait appeler l’apostolat biblique : comment faire goûter la Parole de Dieu. Ce sur quoi on insiste le plus, c’est l’expérience des partages d’Evangile. Qu’on puisse écouter la Parole ensemble, faire silence, partager autour de cela et prier, ce sont quelques aspects qui ressortent de notre plan d’action. Mais je suis revenu du Synode des évêques à Rome avec des idées qui m’interpellent beaucoup : par exemple, celle d’une lecture continue de la Bible, sans commentaires. Je me suis dit : « Tiens, je n’y avais jamais pensé, mais c’est une bonne idée, ça : offrir aux gens l’occasion simplement d’écouter la Parole de Dieu et de pouvoir l’accueillir ».
Cela me paraît aussi important auprès des jeunes. Toujours à Rome, il y a des évêques qui ont parlé de camps bibliques, d’olympiades bibliques, etc.. Je me suis dit : il faut trouver aussi les moyens de faire découvrir, aimer la parole de Dieu à des jeunes qui développent une certaine psychologie. Peut-être que le mode ludique, les questions-réponses et même les jeux de piste pourraient être intéressants pour eux.
Mais si nous vous avons bien écouté, le mode du « questions-réponses » n’était pas une découverte pour vous ?
Personnellement, j’ai fait de bonnes expériences dans les homélies avec les questions-réponses :
« Voilà , on vient d’écouter la Parole de Dieu, qu’est-ce qui vous fait difficulté dedans ? Est-ce que vous avez compris » ?
Parce que là aussi, on lit une parabole et on croit que c’est tout facile. Je raconte souvent l’histoire de ce missionnaire du Ghana à propos d’un passage de l’Evangile de Luc : « Vous allez devenir pêcheurs d’hommes ». Il s’est dit justement : « C’est une homélie qui va être facile : je suis dans un peuple de pêcheurs, donc ça ne posera pas de problèmes ». Au moment de l’homélie, le voilà qui commence et qui demande : « Pêcheurs d’hommes ça veut dire quoi ? » Alors, il rencontre un silence gêné dans l’assistance. Il insiste et finalement, quelqu’un lève timidement la main et dit :
« Mais mon père, vraiment, nous, nous sommes un peu dérangés par cette expression pêcheurs d’hommes : nous, on sait comment nous attrapons les poissons, c’est parce qu’ils sont bêtes ! On les appâte et ils se laissent prendre. Est-ce que nous devons aussi appâter les gens pour qu’ils deviennent chrétiens ? ».
Là était la difficulté, pourtant cela paraissait tout facile. Je pense qu’on a un gros problème de communication.
Autre exemple : la parabole des talents (c’était ici, chez les filles de Clair-logis). Nous avons lu : l’un reçoit cinq talents, un autre deux et le troisième un seul. Mais quand j’ai dit :
« Pourquoi celui qui a reçu un talent n’a rien fait ? »,
pour les filles qui étaient là , c’est le maître qui est injuste : il ne lui a pas donné assez pour qu’il puisse travailler. Vous voyez un peu les difficultés, malgré que le texte dise que le maître a donné à chacun selon ses capacités ? Dès que vous prenez une image, vous avez une difficulté pour l’actualiser.
Des paysans m’ont dit :
« Cette parabole du semeur, mais ce semeur-là , c’est un mauvais paysan : on n’a pas idée de jeter son grain sur le chemin, de le mettre sur la pierre ou dans les ron-ces, c’est pas possible » !
Si on donne aux gens l’occasion de pouvoir poser des questions basiques, même sur la Parole de Dieu, on peut avancer avec eux. Et donc, de ce point de vue-là , on doit développer une nouvelle pédagogie.
Dans un article que vous avez rédigé récemment, vous avez dit que l’Africain est plus attiré par le souci communautaire que par l’intériorité. Qu’entendiez-vous par là ?
En Afrique, nous évoluons dans une culture chaleureuse, qui aime la vie, qui célèbre la vie, et qui accorde une grande importance aux relations humaines et sociales. Mais cet atout précieux pour l’équilibre de la personne, et très appréciable pour son développement, peut devenir étouffant si la personne ne fait pas suffisamment d’efforts pour exister par elle-même. La prépondérance du groupe, à travers de multiples ramifications sociales, peut constituer une entrave pour des choix plus personnels.
Au plan de la foi, il me paraît alors indispensable, pour les fidèles chrétiens, de cultiver une certaine intériorité qui ouvre à la méditation de la Parole de Dieu, à la contemplation, pour mieux enraciner leur identité chrétienne dans une relation vitale avec le Christ, en faisant l’effort constant de « demeurer branchés en Lui » (Jn 15, 4-5). € l’école du Christ, les baptisés ne sont-ils pas tout simplement invités à savoir se retirer à l’écart, pour prier et mourir leurs choix de vie ? Cet impératif me fait penser aux propos de l’apôtre Paul dans sa lettre aux Ephésiens : « Que le Père daigne, selon la richesse de sa gloire, vous armer de puissance par son Esprit, pour que se fortifie en vous l’homme intérieur » (Eph. 3,16).
Une dernière question, Monseigneur, qu’est-ce qui vous réjouit le plus dans votre ministère ?
Moi je trouve ma joie et mon bonheur dans les visites pastorales. Chaque fois que je suis avec les communautés, je trouve que le dialogue est tellement simple, tellement ouvert, qu’on en rit, et ça, c’est mon grand bonheur. Peut-être que ce que nous pouvons apporter de meilleur, c’est d’inviter les gens à ce qu’ils puissent se dire. Je suis chrétien : où est-ce que j’en suis avec mes interrogations, mes bonheurs, mes craintes, etc. ? Et où que l’on soit, c’est comme cela qu’il faut rejoindre les hommes, pour qu’ils puissent dire où ils en sont. Peut-être est-ce parce qu’on a des choses trop figées, qu’on doit remplir un programme, que bien souvent les gens ne se sentent pas concernés.
Propos recueillis par Fr. Bernard Maillard et Jacques Michel
Kaolack, novembre 2008