À Dieu, Mgr Vingt-Trois

Paris Notre-Dame du 24 juillet 2025

Dans l’après-midi du 18 juillet 2025, le cardinal André Vingt-Trois, 30e archevêque de Paris, est décédé à l’âge de 82 ans. Homme de paix et de dialogue, les hommages qui lui sont rendus sont nombreux, tant parmi les catholiques et leur clergé, que dans la société civile et religieuse.

© Yannick Boschat

Le parvis de Notre-Dame, pourtant si bruyant et agité par le ressac de la foule, semble figé. Il est 17h ce jeudi 18 juillet. Le bourdon sonne le glas. Quatre-vingt-deux coups. Un coup pour chacune des années de vie terrestre du cardinal André Vingt-Trois, archevêque du diocèse de Paris de 2005 à 2017, qui a rejoint le Père quelques heures plus tôt, au début de l’après-midi. Par sa vie, sa vision, son franc-parler et sa simplicité, Mgr André Vingt-Trois a marqué de son sceau l’histoire du diocèse. Son décès a suscité de nombreuses réactions de personnalités du monde religieux et politique, soulignant ainsi son habilité et son souci de s’adresser, en tant que pasteur de l’Église catholique, à tous les acteurs de la société civile. Dans un communiqué de presse de l’Élysée, le président de la République, Emmanuel Macron, et son épouse Brigitte ont salué « la mémoire d’un homme d’apaisement, tout dévoué aux autres ». Le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia a présenté ses condoléances aux catholiques et souligné l’œuvre de l’archevêque émérite dans le dialogue entre le judaïsme et le catholicisme. De même, le Grand Rabbin Moché Lewin, vice-président de la Conférence des rabbins européens a tenu à s’exprimer en ces termes : « Qu’il s’agisse de la création de la Conférence des responsables de culte en France en novembre 2010 ou encore de la rencontre avec le Dalaï Lama au Collège des Bernardins en septembre 2016, chacune de ces étapes fut marquée par son regard lumineux, son écoute profonde et son engagement fort pour la paix. » L’Union bouddhiste de France, par la voix de son co-président, Antony Boussemart, a tenu à rendre hommage à ce « pionnier engagé pour l’unité des religions ».
Parisien d’origine franc-comtoise, né le 7 novembre 1942, André Vingt-Trois a grandi en fils unique dans une famille modeste du 5e arrondissement de Paris. Après des études secondaires au prestigieux lycée Henri IV, il décide de consacrer sa vie à Dieu et entre au séminaire de Saint-Sulpice, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), à l’âge de 20 ans, où il obtient une licence en théologie de l’Institut catholique de Paris. Le cardinal François Marty, archevêque de Paris, l’ordonne prêtre à Notre-Dame le 28 juin 1969. Il a alors 27 ans et est nommé vicaire de la paroisse Ste-Jeanne-de-Chantal (16e). Son curé n’est autre que le P. Jean-Marie Lustiger. Lorsque ce dernier est nommé archevêque de Paris en 1981, le P. André Vingt-Trois devient vicaire général du diocèse et ce pendant dix-huit ans. Il est nommé évêque auxiliaire de Paris le 25 juin 1988 et ordonné le 14 octobre 1988. Il choisit comme devise ce passage de l’évangile selon saint Jean (3, 16) : « Dieu a tant aimé le monde. » Mgr Vingt-Trois n’est âgé que de 45 ans. Sa vie va prendre un autre tournant en 1999, lorsque le pape Jean-Paul II lui demande de devenir l’archevêque métropolitain de Tours (Indre-et-Loire). Mgr Vingt-Trois reçoit de Benoît XVI la charge de succéder au cardinal Lustiger dans la capitale en 2005 et est créé cardinal deux ans plus tard au titre de St-Louis-des-Français à Rome. La même année, il est élu président de la Conférence des évêques de France, le 5 novembre 2007. Une fonction qu’il assumera avec une grande fidélité jusqu’en juin 2013. En 2017, affaibli par la maladie, il démissionne de sa charge d’archevêque et s’installe à la Maison Marie Thérèse, le lieu de repos pour les prêtres âgés de la province de Paris. Il y restera jusqu’à son rappel à Dieu. Durant tout son épiscopat à Paris, le cardinal a su rappeler la visée missionnaire de l’Église autour de plusieurs thèmes forts comme les jeunes, la solidarité, la famille et l’éthique.

Cardinal André Vingt-Trois