“Avec Marie dans la joie du Ressuscité” : la chronique hebdo #26 de Mgr Jachiet
« En ce mois de mai où l’Église invoque traditionnellement la Vierge Marie avec une ferveur particulière, essayons de mieux comprendre la place de la Vierge dans notre foi en la résurrection du Christ. » Chronique de Mgr Denis Jachiet, évêque auxiliaire de Paris.
En ce mois de mai où l’Église invoque traditionnellement la Vierge Marie avec une ferveur particulière, essayons de mieux comprendre la place de la Vierge dans notre foi en la résurrection du Christ. Nous trouvons dans les évangiles, et dans la première épître aux Corinthiens, des récits d’apparition de Jésus ressuscité aux femmes qui se rendent au tombeau, à Pierre, aux Apôtres, à Jacques, aux disciples d’Emmaüs et à 500 frères.
Aucun ne rapporte qu’il soit apparu à sa mère. Présente au pied de la Croix avant sa mort et au Cénacle après son Ascension, Marie n’est pas mentionnée entre ces deux moments.
Devant cette lacune des récits, deux approches se dessinent.
L’une envisage que la Vierge Marie a accueilli dans une foi pure et sans ombre la nouvelle de la résurrection de son Fils, qu’elle attendait dans l’espérance. Elle serait tellement unie au Christ qu’elle n’aurait pas eu besoin de le voir pour se réjouir sans réserve de l’événement qu’elle attendait.
L’autre approche est représentée par St Ignace de Loyola. Il présente dans les exercices spirituels une première apparition du Christ ressuscité : « à la Vierge Marie ; ce qui, bien qu’on ne le dise pas dans l’Écriture, est considéré comme sous-entendu quand celle-ci dit qu’il est apparu à tant d’autres ». (Ex Spi n°299) Saint Ignace invite à contempler le Christ ressuscité apparaissant à sa mère pour lui apporter joie et consolation. Il ne pense pas qu’il doive apparaitre à la Vierge Marie pour susciter sa foi en la résurrection, elle est déjà acquise, mais pour lui partager sa joie. Elle reçoit ainsi « allégresse et joie de la si grande gloire et joie du Christ notre Seigneur ».
Dans les deux approches, avec ou sans apparition, la Vierge Marie nous conduit à découvrir que la joie pascale que nous pouvons éprouver ne vient pas de nous mais provient de la joie même du Christ.
Ô Marie, unie dans la foi à ton fils ressuscité, apprends-nous à communier à la joie de celui qui nous emmène de la mort à la vie, d’une existence repliée à une vie en plénitude avec son Père et notre Père.