“La mondialisation selon l’Esprit Saint” : la chronique hebdo #30 de Mgr Jachiet
« Au lendemain de la fête de la Pentecôte où nous avons célébré la venue de l’Esprit Saint sur les Apôtres pour les envoyer porter la Bonne Nouvelle de l’Évangile au monde entier, demandons-nous où nous en sommes de la mondialisation des cœurs ? ». Mgr Jachiet est évêque auxiliaire de Paris.
Ce matin après avoir enfilé mes vêtements tissés en Chine, avalé mon café cultivé en Amérique du Sud, allumé mon téléphone portable assemblé en Corée, j’ai pris mon vélo à assistance électrique fabriqué en Allemagne pour me rendre à une réunion. Bien sûr des nouvelles du monde entier me sont parvenues par les média et l’usage d’internet m’a permis de compléter ou vérifier nombre d’informations concernant divers pays du monde.
Nous le savons bien, notre quotidien nous relie, volontairement ou non, à la planète entière. Non seulement les biens de consommation, l’information mais toute la vie politique et économique de notre société est désormais inscrite dans le vaste phénomène de la mondialisation.
Au lendemain de la fête de la Pentecôte où nous avons célébré la venue de l’Esprit Saint sur les Apôtres pour les envoyer porter la Bonne Nouvelle de l’Évangile au monde entier, demandons-nous où nous en sommes de la mondialisation des cœurs ? Avons-nous adopté une vision universelle et uniforme de l’économie de marché qui ne se préoccupe plus de la vie des hommes qui ont produit les biens que nous utilisons ? Concevons-nous la globalisation des marchés financiers comme une fatalité brutale qui ne peut être régulée et doit imposer sa loi sans distinction sur la petite entreprise familiale comme sur la multinationale, sur le paysan, l’artisan, l’industriel de tous les continents ?
La Pentecôte marque le commencement de la diffusion d’un message destiné à rejoindre l’universalité de l’humanité. L’Église qui en est issue est catholique, elle ne vise pas à réduire les différences entre les cultures, ni à imposer un seul modèle de vie sociale et encore moins à contraindre les hommes à parler une seule langue. Cela était le projet de la Tour de Babel que Dieu a détruite pour briser la folie d’un universalisme centré sur l’uniformité et la puissance des pouvoirs de ce monde.
Demandons à l’Esprit Saint les dons de conseil, de force et de sagesse pour contribuer à une mondialisation respectueuse des diversités et au service de la communion.