Déclaration “Dignitas Infinita" sur la dignité humaine
2 avril 2024
Publiée par le Dicastère pour la Doctrine de la Foi : « Vouloir disposer de soi, comme le prescrit la théorie du genre, sans tenir compte de cette vérité fondamentale de la vie humaine comme don, ne signifie rien d’autre que céder à la tentation séculaire de l’être humain se faisant Dieu et entrant en rivalité avec le vrai Dieu d’amour que nous révèle l’Évangile. »
Extrait
Théorie du genre
55. L’Église souhaite avant tout « réaffirmer que chaque personne, indépendamment de sa tendance sexuelle, doit être respectée dans sa dignité et accueillie avec respect, avec le soin d’éviter ‘‘toute marque de discrimination injuste” et particulièrement toute forme d’agression et de violence ». [1] C’est pourquoi il faut dénoncer comme contraire à la dignité humaine le fait que, dans certains endroits, de nombreuses personnes soient emprisonnées, torturées et même privées du bien de la vie uniquement en raison de leur orientation sexuelle.
56. En même temps, l’Église souligne les points fortement critiques présents dans la théorie du genre (gender). À cet égard, le pape François a rappelé que « la voie de la paix exige le respect des droits humains, selon la formulation, simple mais claire, contenue dans la Déclaration Universelle des Droits Humains dont nous venons de célébrer le 75ème anniversaire. Il s’agit de principes rationnellement évidents et communément acceptés. Malheureusement, les tentatives tentées ces dernières décennies d’introduire de nouveaux droits qui ne sont pas pleinement importants par rapport à ceux initialement définis et pas toujours acceptables, ont suscité des colonisations idéologiques, parmi lesquels la théorie du genre joue un rôle central, qui est très dangereuse parce qu’elle efface les différences dans la prétention de rendre tous égaux ». [2]
57. En ce qui concerne la théorie du genre, dont la consistance scientifique fait l’objet de nombreux débats au sein de la communauté des experts, l’Église rappelle que la vie humaine, dans toutes ses composantes, physiques et spirituelles, est un don de Dieu, qui doit être accueilli avec gratitude et mis au service du bien. Vouloir disposer de soi, comme le prescrit la théorie du genre, sans tenir compte de cette vérité fondamentale de la vie humaine comme don, ne signifie rien d’autre que céder à la tentation séculaire de l’être humain se faisant Dieu et entrant en rivalité avec le vrai Dieu d’amour que nous révèle l’Évangile.
58. Un deuxième aspect de la théorie du genre est qu’elle cherche à nier la plus grande différence possible entre les êtres vivants : la différence sexuelle. Cette différence fondatrice est non seulement la plus grande que l’on puisse imaginer, mais aussi la plus belle et la plus puissante : elle réalise, dans le couple homme-femme, la plus admirable réciprocité et est donc à l’origine de ce miracle qui ne cesse de nous étonner, à savoir l’arrivée de nouveaux êtres humains dans le monde.
59. En ce sens, le respect de son propre corps et de celui d’autrui est essentiel face à la prolifération et à la revendication de nouveaux droits avancés par la théorie du genre. Cette idéologie « laisse envisager une société sans différence de sexe et sape la base anthropologique de la famille ». [3] Aussi est-il inacceptable que « certaines idéologies de ce type, qui prétendent répondre à des aspirations parfois compréhensibles, veulent s’imposer comme une pensée unique qui détermine même l’éducation des enfants. Il ne faut pas ignorer que “le sexe biologique (sex) et le rôle socioculturel du sexe (gender), peuvent être distingués, mais non séparés” ». [4] Par conséquent, toutes les tentatives visant à masquer la référence à la différence sexuelle inéliminable entre l’homme et la femme doivent être rejetées : « nous ne pouvons pas séparer le masculin du féminin dans l’œuvre créée par Dieu, qui précède toutes nos décisions et nos expériences, où il y a des éléments biologiques évidents ». [5] Ce n’est que lorsque chaque personne humaine peut reconnaître et accepter cette différence dans la réciprocité qu’elle devient capable de se découvrir pleinement, avec sa dignité et son identité propres.
– Lire la déclaration sur le site du Vatican
[1] François, Exhort. ap. Amoris laetitia (19 mars 2016), n. 250 : AAS 108 (2016), 412-413, citant le Catéchisme de l’Église catholique, n. 2358.
[2] François, Discours aux Membres du Corps Diplomatique accrédité près le Saint-Siège pour la présentation des vœux pour la nouvelle année (8 janvier 2024) : L’Osservatore Romano (8 gennaio 2024), 3.
[3] François, Exhort. ap. Amoris laetitia (19 mars 2016), n. 56 : AAS 108 (2016), 334.
[4] Ibidem, citant la XIVème Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques, Relatio finalis (24 octobre 2015), 58.
[5] François, Exhort. ap. Amoris laetitia (19 mars 2016), n. 286 : AAS 108 (2016), 425.