"Désirer comme un enfant" : la chronique hebdo #5 de Mgr Jachiet
« Que notre désir de Dieu et de ses bienfaits grandisse en cette période de l’Avent. Qu’il soit loin de tout caprice d’enfant gâté, loin de tout fanatisme de ceux qui croient savoir mieux que Dieu lui-même ce qu’il nous faut ! »
Nombreux sont les enfants que l’approche de Noël fait rêver. Ils comptent les jours, découvrent un calendrier d’Avent, montent la crèche… et pensent aux cadeaux qu’ils ont demandés ou espèrent recevoir. Il est touchant de remarquer la place que peut prendre chez eux le désir qui grandit et qui mobilise l’imaginaire.
Demandons-nous quelle place le désir peut prendre dans notre vie spirituelle. Que désirons-nous de la part du Seigneur ? Attendons-nous de lui qu’il nous accorde une grâce que nous lui demandons ? Un bienfait que nous souhaitons pour un être aimé ? S’agit-il d’un simple souhait qui serait juste une bonne chose en soi ou bien s’agit-il d’un désir fort qui nous mobilise dans la prière et dans le partage ?
Il me semble que le Seigneur attend de nous que nous apprenions à désirer avec la ferveur et l’enthousiasme d’un enfant. Bien sûr il veut sans cesse élever notre désir, le tourner de la créature vers le créateur. Mais enfin comment peut-il nous accorder le salut si nous ne le désirons pas ? A quoi pourra nous être utile un Sauveur si nous ne désirons pas recevoir ce qu’il vient nous accorder ?
"Toute la vie du vrai chrétien est un saint désir" dit Saint Augustin. Il pense que c’est le moyen que le Seigneur emploie pour nous disposer à ce dont il veut nous combler. "Dieu, en nous faisant attendre, dilate le désir, en faisant désirer, il dilate l’âme, en dilatant l’âme, il la rend capable de recevoir davantage." (Homélies sur la 1ère épître de saint Jean 4, 6)
Que notre désir de Dieu et de ses bienfaits grandisse en cette période de l’Avent. Qu’il soit loin de tout caprice d’enfant gâté, loin de tout fanatisme de ceux qui croient savoir mieux que Dieu lui-même ce qu’il nous faut ! Que notre désir d’accueillir le salut qui vient soit une douce persévérance, une amoureuse attente.
Jour après jour habillons notre cœur d’actes de foi et de charité pour sa venue.
C’est à la qualité de notre travail de conversion et d’espérance joyeuse que se mesurera la vérité de notre attente du Sauveur et de notre désir de vivre en Lui.