Discours à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe

Discours du pape Jean-Paul II à Strasbourg le 8 octobre 1988.

Extrait.

6. La famille est sans doute la réalité où l’interaction de la responsabilité personnelle avec les conditions sociales apparaît le plus. L’évolution récente de la société européenne a rendu plus difficile l’équilibre et la stabilité des familles. En ce sens jouent des facteurs d’ordre économique en rapport avec le travail – notamment celui de la femme –, le logement, les déplacements des personnes, les migrations volontaires et les exils forcés. D’autre part, on voit se répandre des conceptions qui dévalorisent l’amour, isolent la sexualité de la communion de vie qu’elle exprime, affaiblissent les liens stables auxquels un amour vraiment humain engage. Il y a là un réel danger, car la famille se déstabilise et se désagrège. Les courbes démographiques descendantes sont un signe d’une crise de la famille qui suscite l’inquiétude.

Dans cette situation, il faut que les Européens se ressaisissent et redonnent à la famille sa valeur d’élément premier dans la vie sociale. Qu’ils sachent créer les conditions qui favorisent sa stabilité, qui permettent d’y accueillir et d’y donner la vie généreusement ! Que l’on reprenne conscience de la dignité des responsabilités exercées par chaque être humain dans son foyer pour le soutien et le bonheur d’autrui ! La famille comme telle est un sujet de droits, cela doit être admis plus nettement.

Je ne puis ici qu’évoquer brièvement ces préoccupations. Vous savez combien l’Eglise catholique y attache d’importance, au point d’avoir proposé une « Charte des Droits de La Famille ». Tout ce qui concerne la famille est un souci que les communautés chrétiennes approfondissent à la lumière de leur foi, mais qu’elles partagent avec toute personne qui a le souci de la dignité humaine.

 Lire le Discours du pape Jean-Paul II à Strasbourg le 8 octobre 1988.

Jean-Paul II