« Être une chrétienne à part entière par la grâce du baptême »
Témoignage de Fanny, baptisée à Pâques 2021 à Saint-Séverin (5e).
Je viens d’une famille mixte : juive du côté de mon père, catholique du côté de ma mère. J’ai trois sœurs qui, comme moi, n’ont pas reçu le baptême à leur naissance car nos parents ont souhaité nous laisser le libre choix de notre religion. Mais l’éducation qu’ils nous ont donnée est empreinte de valeurs catholiques d’amour et de respect de l’autre, de partage, ou encore de bienveillance...
Mes parents nous ont aussi inscrites au catéchisme, aux jeannettes.
Jusque là, rien ne me poussait à m’approcher volontairement de la foi. Pire : me sentant forcée d’y adhérer et de croire, j’étais déterminée à marquer ma différence en restant LA non-catholique de la classe... Mais déjà la foi m’intriguait... comment pouvait-on avoir l’air aussi convaincu d’une chose qui paraissait si irrationnelle ?
C’est en réalité au travers de longues (très longues...) discussions profondes et passionnantes avec ma meilleure amie, catholique convaincue, épanouie, réfléchie, que j’ai approché à nouveau la foi, avec joie cette fois, curiosité, envie. Peu à peu, Dieu s’est révélé à moi par ses mots, sa conviction, la joie qu’elle éprouvait à en parler. Cette amie est logiquement aujourd’hui ma marraine.
Mais l’expérience la plus frappante et qui a achevé de me persuader que je croyais date d’il y a deux ans environ. Le film documentaire Lourdes venait de sortir et je suis allée le voir. Pendant tout le film j’étais fascinée par la foi gratuite et inébranlable des personnes à l’écran, des familles dont les enfants souffrent de maladies graves et qui font le pèlerinage. Entre deux scènes, je me souviens m’être dit « à mon baptême, je sais qui sera ma marraine », comme s’il était évident que j’allais demander à le recevoir, comme si en réalité j’avais déjà effectué cette démarche. Je me suis surprise à organiser mon propre baptême, sans, en fait, trop savoir comment on faisait... Quand les lumières se sont rallumées j’étais bouleversée.
L’amie qui m’accompagnait (toujours la même !) m’a dit « on vient de vivre un truc de dingue non ? » et j’ai fondu en larmes. Impossible de m’arrêter pendant une bonne demi-heure. J’étais transcendée, moi qui ne pleure jamais devant un film quand je suis accompagnée.
Ce jour-là j’ai eu l’impression d’être touchée en plein cœur, je me suis clairement sentie appelée par Dieu.
Puis j’ai laissé le temps filer, en pensant au baptême sans trop oser m’engager. Jusqu’au mariage religieux de cette même amie, un peu plus tard cette année-là. Il fut une preuve de plus pour moi que Dieu était là, avec nous, nous entourait de son Amour et ainsi nous liait entre nous. J’ai senti qu’il fallait que je le rejoigne, que je réponde à cet appel. Le mois suivant j’ai rencontré un prêtre à qui j’ai confié mon expérience, celui d’après j’ai commencé le catéchuménat.
De petits signes en expériences fortes j’ai donc entamé véritablement mon chemin de foi à ce moment là, puis ai vécu presque deux années de catéchuménat, riches de sensations et de sens, de réflexions, merveilleusement accompagnée et entourée et je suis plus convaincue que jamais que je veux rejoindre la communauté catholique, être une chrétienne à part entière par la grâce du baptême et essayer de donner chaque jour ma vie au Seigneur et de vivre dans son Amour avec Lui, avec et pour les autres.