Fraternité missionnaire des prêtres pour la ville : Vingt ans au service de l’annonce
Paris Notre-Dame du 13 octobre 2011
Le 16 octobre [2011], la Fraternité missionnaire des prêtres pour la ville (FMPV), regroupant treize équipes paroissiales dans six diocèses d’Île-de-France, célébrera le vingtième anniversaire de sa création. À cette occasion, Paris Notre-Dame est allé à la rencontre des quatre prêtres de la paroisse de Cergy (Cergy-Pontoise, Val d’Oise), afin de mieux comprendre les spécificités d’une expérience venue répondre aux défis de l’évangélisation dans des quartiers urbains en pleine mutation. Reportage.
Midi n’a pas encore sonné et, déjà, les quatre prêtres de l’équipe FMPV de Cergy prennent place autour de la table de la salle à manger. Par la fenêtre, on aperçoit le va-et-vient des jeunes élèves des établissements scolaires voisins, dont les conversations animées sont couvertes par le bruit des marteaux-piqueurs et des grues, nombreuses dans ce quartier en perpétuel chantier. Mais à l’intérieur du presbytère, c’est bien le calme qui règne : les quatre prêtres installent leur bréviaire entre les assiettes déjà disposées sur la nappe violette. Au menu de cet apéritif spirituel : un extrait de la Lettre aux Philippiens, que chacun lit puis commente, réagissant aux versets de l’apôtre et aux interprétations qu’en ont fait les autres membres de l’équipe. « C’est une habitude : chaque mercredi nous nous retrouvons avant le déjeuner pour un échange autour de l’une des lectures du dimanche suivant. C’est très enrichissant de partager nos regards et nos appréciations, nous qui avons des parcours, des origines, des sensibilités et des âges différents », explique le P. Olivier Ségui, curé de la paroisse.
La fraternité, un témoignage
Ce rendez-vous avec la Parole de Dieu est l’un des nombreux qui émaillent la vie de l’équipe. Au-delà du quotidien partagé au sein du même presbytère, les repas, les célébrations, les temps d’adoration et de prière, les rencontres et même, une fois par trimestre, les sorties culturelles en commun sont autant d’occasions de cultiver une véritable fraternité sacerdotale, point d’ancrage de l’intuition du cardinal Lustiger lors de la création de la Fraternité des prêtres missionnaires pour la ville. « Dès ma première affectation dans une équipe FMPV, à St-Jean-Baptiste de Belleville (19e ), j’ai pu mesurer ce qu’apporte le fait de se retrouver en équipe au-delà de rendez-vous formels, reprend le P. Ségui. Puisque nous partageons la même mission au sein de notre paroisse, il est important de bien nous connaître et d’échanger sur ce que nous vivons. » « Cette fraternité nous soutient et nous oblige, ajoute le P. Gérard Ploix, doyen de l’équipe, depuis huit ans à Cergy. Cela me semble une excellente base pour porter la vie paroissiale et nous mettre ensemble au service de l’évangélisation. »
Car la FMPV est bien en premier lieu une expérience à vocation missionnaire. En proposant à des prêtres de rejoindre, indépendamment de leur diocèse d’incardination, des paroisses aux quatre coins de l’Île-de-France, elle est une réponse très concrète à des défis posés par des quartiers en pleine transformation, marqués par un fort développement urbain et l’arrivée de populations d’origines très diverses. « Trois d’entre nous ont été ordonnés pour le diocèse de Paris et un pour celui de Pontoise, explique le P. Ségui. En venant ici à la rencontre d’une communauté, nous apprenons forcément à ouvrir les écoutilles et à nous rendre disponibles dans la rencontre de réalités sociales diverses et mouvantes. Pour nous, c’est un changement exaltant et certainement très sain. » Et le jeune curé d’ajouter : « Là encore, les échanges que nous avons en équipe nous apportent beaucoup pour travailler à ce que chaque famille, chaque paroissien, puisse trouver sa place dans la communauté. Car chacun est invité à participer à l’élan missionnaire que nous voulons initier. » Un avis partagé par le dernier arrivé au sein de l’équipe FMPV de Cergy, le P. Ange Gbétie : « Ce que je vis ici, c’est une fraternité à l’œuvre. Être ainsi en synergie au sein d’une équipe, c’est, je crois, un témoignage qui ne peut qu’avoir un effet d’entraînement pour une communauté. » • Pierre-Louis Lensel
La FMPV en chiffres
42 – C’est le nombre de prêtres, tous volontaires, actuellement membres d’une équipe FMPV.
13 – C’est le nombre de paroisses FMPV, dont cinq dans le diocèse de Paris (St-Ambroise, 11e, St-Joseph des Nations, 11e, St-Lambert de Vaugirard, 15e, St-Jean-Baptiste de Belleville, 19e, et N.-D. de la Croix de Ménilmontant, 20e), deux dans celui de Pontoise (Cergy et Eaubonne), trois dans celui de Saint-Denis (Villemomble, Aubervilliers et Montfermeil), une dans ceux d’Évry (Massy-Verrières Le Buisson), de Créteil (Fontenay-sous-Bois) et de Meaux (Val d’Europe).
1990 – C’est en avril de cette année que le cardinal Jean-Marie Lustiger annonce pour la première fois dans Paris Notre-Dame son intention de faire appel à des prêtres qui « accepteraient d’être, dans des conditions à la fois de travail commun, de vie spirituelle exigeante, détachés au service des diocèses d’Île-de-France les plus démunis […] pour pouvoir ainsi faire face à la nécessité de l’évangélisation, dans les années qui viennent. »
