Homélie de Mgr Laurent Ulrich - Messe à Saint-Ignace pour la rencontre régionale des Diacres Permanents

Samedi 15 octobre 2022 - Saint-Ignace (Paris 6e)

– 28e semaine temps ordinaire – Année C – Sainte Thérèse d’Avila

- Ep 1,15-23 ; Ps 8, 2-3a,4-7 ; Lc 12, 8-12
D’après transcription

Nous avons eu, ces jours-ci ce début de la lettre aux Éphésiens. C’est la grande hymne qui nous ouvre au mystère du Christ total, du Christ qui achève la création, du Christ qui ouvre les chemins vers la réconciliation définitive, vers le Règne de Dieu achevé. Et nous entendons aujourd’hui, dans cette fin du premier chapitre, cet appel de Paul. Dans sa sagesse il fait monter vers le Seigneur « que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père dans sa gloire, vous donne un esprit de sagesse qui vous le révèle et vous le fasse vraiment connaître. » Cette demande adressée à Dieu, il me semble qu’elle vient bien à la fin d’une journée de réflexion, à la fin d’une journée d’approfondissement sur la vocation et la mission du ministère de diacre, dans l’Église. Pour nous c’est un chemin dans des circonstances, comme je le disais tout à l’heure, toujours des circonstances de gravité, de la situation du monde et de l’Église. De sorte que nous comprenons que le Seigneur nous invite à cheminer réellement vers l’approfondissement de la révélation. Qu’il nous fasse connaître vraiment et le Père et le Fils. Qu’il nous permette à travers les circonstances de l’existence, à travers le service du ministère que vous rendez, à travers la vie de baptisé qu’est la vôtre qui affronte souvent bien des contradictions qui affronte, comme dit l’Évangile, aussi les moments de l’incompréhension du mystère, de l’incompréhension de cette nouvelle du Salut adressée à tous. Le Seigneur veut montrer qu’avancer et cheminer pour découvrir toujours plus profondément, au milieu de ce qui nous contrarie et obscurcit notre vision, la vraie signification de sa venue au milieu de nous, le véritable appel qu’il adresse à l’humanité tout entière à travers nous, à servir, à ouvrir les chemins de la fraternité, à comprendre que les barrières entre les hommes, les barrières à l’intérieur de nous-mêmes, les refus de son amour et de son salut n’empêchent pas cette marche de toute l’humanité à son appel. Le Christ se révélant totalement, le Christ montrant le chemin, le Christ dans sa passion et sa résurrection ouvrant la route, nous comprenons que, quels que soient les moments, quel que soit le temps, quelles que soient les circonstances c’est quand même ce chemin qui se fait et c’est la révélation de l’amour du Père, et du Fils et de l’Esprit, la révélation du salut qui est apportée.

Bien sûr, c’est compliqué et difficile d’accepter, alors même que l’Évangile n’est pas accueilli, alors même que l’Évangile n’est pas accepté, n’est pas compris, alors même que notre propre volonté ne réalise pas ce qu’elle voudrait faire, alors même que les événements qui ont l’air de contredire sans arrêt ce que nous sommes chargés d’annoncer. Pourtant le Christ dévoile peu à peu l’amour du Père pour tout homme, et le salut qui lui est promis.

L’exemple des saints, l’exemple de Thérèse d’Avila affrontant bien des objections à sa mission, et même à l’intérieur d’elle-même, reconnaissant la fragilité de son engagement pendant plusieurs années, ne laisse pas oublier qu’à travers ses souffrances, difficultés, elle a été d’une grande aide, pour l’Église, à comprendre davantage le projet du Seigneur et l’annonce de son Salut.

Que le Seigneur, en effet, le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, vous donne un esprit de sagesse qui vous le révèle et vous le fasse vraiment connaître. Le Seigneur nous permet d’entrer dans le don de lui-même tel que nous allons le vivre dans l’Eucharistie. Qu’il nous permette d’accueillir l’annonce révélant, au milieu de toutes ces circonstances, à travers le don qu’il fait, que le Seigneur nous accompagne. Qu’il nous fasse entrer dans le mystère du Seigneur qu’il annonce à tous et qu’il veut pour tous.

+Laurent Ulrich, archevêque de Paris.

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