Homélie de Mgr Laurent Ulrich - Messe à Saint-François-Xavier pour le Rassemblement des Sixièmes
Samedi 8 février 2025 - Saint-François-Xavier (7e)
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– lecture du 5e Dimanche du temps Ordinaire – Année C
– Is 6,1-2a.3-8 ; Ps 137, 1-5.7-8 ; 1 Co 15, 1-11 ; Lc 5, 1-11
L’un d’entre vous peut-il me dire ce que c’est qu’un séraphin ? Oui, c’est une sorte d’ange, car les anges il y en a de toutes sortes. Cela veut dire que, dans le monde de Dieu auquel semble avoir accès le prophète Isaïe dans une vision, il y a une vraie société qui l’entoure, qui est tout autour de Dieu. Et il y a une sorte d’anges : des anges qui chantent la louange de Dieu, qui chantent donc comme vous l’avez fait tout à l’heure. J’imagine que le Seigneur entend avec joie quand vous chantez et quand vous manifestez le désir, par le chant, d’être près de lui.
Deuxième question : avez-vous trouvé quelque chose de commun entre les trois lectures ? Effectivement, ils sont gênés dans les trois cas. Ils se disent qu’ils ne peuvent pas avoir accès à Dieu. Dieu est si grand, Jésus aussi ! Vous avez remarqué, que Jésus, dans l’Évangile, se place sur une barque pour aller parler à la foule qui est là sur le rivage. Jésus, on ne le touche plus à ce moment-là. Il s’éloigne, il devient celui qui est un petit peu plus loin, comme sur un piédestal, et qui parle, on ne peut donc pas s’approcher de lui. Le prophète Isaïe est comme cela devant Dieu. Il se dit : « Je ne suis pas grand-chose, « je suis un homme aux lèvres impures », je suis un pécheur. » L’apôtre Paul se dit : « Je ne suis presque rien, Jésus certes m’est apparu mais moi « je suis comme un avorton », je suis comme un presque rien. » Et puis dans l’Évangile, Pierre, et ceux qui sont avec lui, Pierre, le chef des apôtres, il dit : « Seigneur je fais ce que tu dis, mais je ne suis capable de rien. » Eh bien, cela n’empêche pas que ces trois-là, dans les trois textes que nous venons d’entendre, disent : « J’ai entendu ce que le Seigneur m’a dit. J’ai écouté, il m’a appelé, et j’ai dit : « me voici, je viens ». Paul dit : « Je ne suis qu’un avorton mais je vous donne le résumé de la foi chrétienne. Jésus est mort, il est ressuscité pour que nous ayons la vie avec lui. » Et Pierre dit : « Nous allons aller avec toi. »
Voilà la grande chose que nous entendons aujourd’hui : Jésus, Dieu, est capable d’appeler des hommes à le rejoindre, sur le chemin de la vie, pour leur annoncer la Bonne Nouvelle. Il est capable de les mettre en route alors qu’eux se sentent incapables et disent : « Je n’en suis pas digne. »
Je peux vous dire que c’est toujours comme cela. La preuve, vous l’avez eue aussi avec l’histoire de saint Philippe Néri. Il disait : « Moi, je ne suis pas grand-chose » et il était rempli d’humour sur lui-même. Il ne se prenait pas trop au sérieux mais ce qu’il prenait au sérieux c’était la Bonne Nouvelle du Salut à annoncer à tous. Vous vous souvenez de ce que vous avez entendu tout à l’heure, les cinq clefs de la vie de saint Philippe Néri : l’humour, l’émerveillement, la prière, l’entraide et le désir de servir, de se mettre à la suite de Dieu.
Vous, moi, nous, nous ne sommes pas des gens extraordinaires, nous savons que nous n’avons pas toutes les qualités, et même un certain nombre de défauts peut-être, mais Jésus nous a fait signe et il nous a envoyés pour porter sa Bonne Nouvelle. C’est ce que je vous souhaite de faire et de vivre, tous les jours de votre vie, aussi simplement que possible, sans vous prendre au sérieux mais en prenant au sérieux la Bonne Nouvelle de Jésus.
Que le Seigneur soit loué et qu’il vous accompagne jour après jour.
+Laurent Ulrich, archevêque de Paris