« La suite du Christ ne s’accommode plus d’un vague conformisme social. Elle relève d’un choix délibéré qui nous marque dans notre différence. »

Homélie du cardinal André Vingt-Trois, Messe chrismale en la cathédrale Notre-Dame de Paris, Mercredi-Saint 27 mars 2013

« Les signes de la mutation de notre société ne manquent pas. Les longs mois de débat à propos du projet de loi du mariage pour les personnes de même sexe ont fait apparaître des clivages qui étaient prévisibles et annoncés. Ces clivages sont significatifs d’une mutation des références culturelles. L’invasion organisée de la théorie du genre et plus simplement la tentation de refuser toute différence entre les sexes en est un signe. Peu à peu, mais avec une certaine force, nous découvrons que la conception de la dignité humaine qui découle en même temps de la sagesse grecque, de la révélation judéo-chrétienne et de la philosophie des Lumières n’est plus reconnue chez nous comme un bien commun culturel ni comme une référence éthique.

Cette fracture se manifeste par la légalisation de comportements que nous ne saurions ni reconnaître ni avaliser. L’espérance chrétienne est de moins en moins reconnue comme une référence commune et, comme toujours, ce sont les plus petits qui en font les frais. Mais c’est un profond changement d’abord pour les chrétiens eux-mêmes. Vouloir suivre le Christ nous inscrit dans une différence sociale et culturelle que nous devons assumer. Nous ne pouvons plus attendre des lois civiles qu’elles défendent notre vision de l’homme. Nous devons trouver en nous-mêmes et en notre foi au Christ les motivations profondes de nos comportements. La suite du Christ ne s’accommode plus d’un vague conformisme social. Elle relève d’un choix délibéré qui nous marque dans notre différence. »

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La théorie du genre