“L’énigme de la souffrance” : la chronique hebdo #14 de Mgr Jachiet
« Oui, il arrive que dans le drame de la souffrance du corps et de la dégradation qu’elle entraine, des lueurs de vie divine, intense et insaisissable, se laissent entrevoir : grâces reçues, conversions, pardons accordés, témoignages de foi... »
La maladie qui s’abat sur une vie humaine, la souffrance des innocents sont un tel scandale, une telle énigme qu’elles laissent une blessure profonde dans la conscience religieuse universelle. Cette question lancinante traverse les livres de l’ancien testament, celui de Job mais aussi la prière du psalmiste ou les oracles des prophètes.
On attendait de Jésus, le Fils de Dieu, qu’il vienne résoudre cette énigme, expliquer enfin pourquoi Dieu a permis tant de souffrance injuste !
Or Jésus n’a pas apporté d’explication, de raisonnement sur le mal et la souffrance. Il a pourtant au moins révélé deux choses importantes :
Premièrement : La maladie n’est pas une condamnation que Dieu fait tomber sur les pécheurs. « Ni lui ni ses parents n’ont péché » dit Jésus à propos de l’aveugle-né. (Jn 9,3) « Ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient coupables plus que les autres ? Eh bien je vous le dis : pas du tout ! » (Lc 13, 4) L’affirmation est d’importance, il faut définitivement arracher de nos mentalités profondes ce mensonge : « Mais, qu’a-t-il fait au Bon Dieu pour que cela lui arrive ! »
Deuxièmement : La gloire de Dieu peut se manifester à travers la maladie, le malheur ou la souffrance. Apprenant la maladie de Lazare, Jésus déclare « cette maladie est pour la gloire de Dieu ».
Oui, il arrive que dans le drame de la souffrance du corps et de la dégradation qu’elle entraine, des lueurs de vie divine, intense et insaisissable, se laissent entrevoir : grâces reçues, conversions, pardons accordés, témoignages de foi etc…
Répétons-le : la maladie n’est pas une condamnation que Dieu fait tomber sur les pécheurs. La gloire de Dieu peut se manifester à travers la maladie.
Aucune de ces deux affirmations ne lève le voile sur l’énigme de la souffrance que Jésus a portée entière au cœur de sa Passion dans l’amour.