« L’Europe a une âme » (Jean-Paul Willaime)

L’Europe est un foyer civilisationnel à faire mieux connaître et aimer. Jacques Delors, alors président de la Commission européenne, déclarait en 1992 : « Si dans les dix années à venir nous n’avons pas réussi à donner un sens, un souffle, une âme à l’Europe, nous aurons perdu la partie. » 27 ans après, ce propos garde malheureusement toute son actualité : l’Europe, secouée par le Brexit et le retour des nationalismes, cherche son second souffle.

L’Europe est un foyer civilisationnel à faire mieux connaître et aimer.

Jacques Delors, alors président de la Commission européenne, déclarait en 1992 : « Si dans les dix années à venir nous n’avons pas réussi à donner un sens, un souffle, une âme à l’Europe, nous aurons perdu la partie. » 27 ans après, ce propos garde malheureusement toute son actualité : l’Europe, secouée par le Brexit et le retour des nationalismes, cherche son second souffle. Prise entre la réaffirmation de souverainetés nationales (Hongrie, Italie, Pologne, Royaume-Uni…) et le grand large de la société-monde, le projet européen marque le pas. Nul ne peut nier cependant les avancées de l’intégration européenne dans les domaines économique, juridique, culturel, éducatif, politique même. Mais ce dont elle souffre, comme le signalait Jacques Delors, c’est d’un manque de signification, de souffle.

Le philosophe Claude Obadia a raison de dire qu’il faut cesser d’affirmer que « le propre de l’Europe est de ne pas avoir de propre », que l’identité de l’Europe se réduirait à s’ouvrir à d’autres identités. L’identité de l’Europe n’est pas celle d’un vide. Cette ouverture, ô combien précieuse, à d’autres identités ne peut se faire que si l’on ose revendiquer clairement et explicitement les sources qui ont contribué à nous faire ce que nous sommes, à savoir des démocrates et des laïques ardents défenseurs du respect inconditionné de la personne humaine.

À côté de philosophies séculières et de l’apport du judaïsme, le christianisme est l’une de ces sources. À l’opposé du christianisme identitaire des nationalistes, reconnaître le christianisme comme l’une des sources de l’universel européen, c’est donner du sens à un espace civilisationnel transnational qui constitue une façon d’habiter le monde, un art de vivre qui se soucie des autres. S’il est difficile d’aimer le vide, il est urgent, pour redonner du souffle à l’Europe et la faire aimer, d’expliciter ce remarquable foyer civilisationnel et laboratoire de l’universel qu’est l’Europe. Si l’Europe parle différentes langues, il y a quelque chose comme une culture européenne. Cela ne peut qu’inciter les Européens à agir dans le monde pour relever les défis du présent.
Source : Réforme.net - 3 avril 2019

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Le cinquantenaire de Nostra Aetate

A Paris… Une nouvelle vision juive des relations judéo-chrétiennes : Déclaration pour le Jubilé de fraternité à venir. Déclaration remise par le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia à son Eminence le Cardinal André Vingt-Trois. « Nous, Juifs de France, signataires de cette déclaration, exprimons la joie de célébrer le cinquantenaire de la déclaration Nostra Aetate établie lors du Concile Vatican Il et qui a ouvert une ère de réconciliation entre Juifs et Chrétiens ». Et à Rome… Présentation du document « Les dons et l'appel de Dieu sont irrévocables » Le 10 décembre, le Cardinal Kurt Koch, Président de la Commission pour les relations avec le Judaïsme, a présidé la présentation du document intitulé « Les dons et l'appel de Dieu sont irrévocables ». Il s'agit d'une réflexion théologique relative au dialogue entre juifs et catholiques, cinquante ans après Nostra Aetate. Réflexion théologique sur les rapports entre juifs et catholiques Le 10 décembre la Commission pour les relations avec le judaïsme publie le document « Les dons et l'appel de Dieu sont irrévocables », cinquante ans après la déclaration Nostra Aetate. Ce texte s'articule en une préface et sept chapitres. Durant ce demi-siècle, de grands progrès ont été accomplis dans le dialogue, jusqu'à créer un profond climat d'amitié. Pour la première fois a été définie dans une déclaration conciliaire la position théologique de l'Église catholique devant le judaïsme, ce qui a eu différents niveaux d'impact.

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