“La maladie visitée par Jésus” : la chronique hebdo #13 de Mgr Jachiet
« Jésus tu n’as pas donné d’explication au scandale de la souffrance innocente. Tu l’as seulement habitée en portant en ton corps la souffrance humaine dans l’acte du plus grand amour. »
En entrant dans la chambre d’hôpital pour rendre visite à cet ami, j’ai été saisi par le changement que la maladie a opéré sur lui. Son corps musclé a fondu, ses cheveux sont tombés, son sourire est bien le même mais il ride bien davantage son visage où le regard demeure intense.
Seigneur, comment peux-tu m’expliquer que tu as pu laisser un cancer terrasser ce père de famille en pleine vitalité ?
Sans réponse, à la recherche d’une lumière, je cherche dans les évangiles. Jésus n’a pas donné d’explications sur la maladie, sur les souffrances qui s’abattent sur les humains. Il a seulement été lui-même vers tous les malades qui se présentaient à lui – paralytiques, lépreux, fiévreux, infirmes, aveugles, hémorroïsses, muets, boiteux, estropiés, lunatiques, sourds, bègues, hydropiques…
Ils étaient nombreux sur son passage à l’appeler, à vouloir être touchés ou même effleurés par son manteau et lui les guérissait, les relevait, les faisait repartir en portant leur civière. Jésus n’a jamais reculé devant les malades même les lépreux les plus défigurés. Il ne s’est jamais résigné devant le mal, la souffrance et même la mort frappant des jeunes personnes.
Si les malades en tout genre ont été les premiers bénéficiaires de l’action de Jésus, la maladie est demeurée sur cette terre une énigme de la condition humaine.
Une chose pourtant a été radicalement changée par le Christ. La souffrance, considérée par les philosophes comme contraire à l’essence de Dieu, a été terriblement endurée par le propre Fils de Dieu dans la Passion qu’il a librement consentie.
Jésus tu n’as pas donné d’explication au scandale de la souffrance innocente. Tu l’as seulement habitée en portant en ton corps la souffrance humaine dans l’acte du plus grand amour.