“Le carême : un cœur à cœur avec Dieu” : la chronique hebdo #17 de Mgr Jachiet
« Quels conseils donneriez-vous à un couple d’amis qui vient de traverser une grave crise et, bien décidé à se pardonner le passé, veut pouvoir se dire leur amour d’une façon nouvelle ? »
Quels conseils donneriez-vous à un couple d’amis qui vient de traverser une grave crise et, bien décidé à se pardonner le passé, veut pouvoir se dire leur amour d’une façon nouvelle ?
Ce pourrait être de vivre un temps privilégié à deux, comme deux nouveaux amoureux, par exemple sur le lieu de leur rencontre, ou de leur mariage ou de leur voyage de noces…
C’est en tout cas l’initiative que Dieu choisit pour refonder son amour avec le peuple d’Israël, son épouse, qui s’est éloignée de lui. Il veut la conduire au lieu où ils ont jadis noué alliance, le lieu de l’Exode, au temps de leur premier amour.
« C’est pourquoi mon épouse infidèle, je vais la séduire, dit le Seigneur par la bouche du prophète Osée. Je vais l’entraîner au désert et je lui parlerai cœur à cœur. Là elle me répondra comme au temps de sa jeunesse. » (Os 2, 16-17)
Entrer en Carême, c’est un peu partir au désert. Oui, nous choisissons de vivre un certain dépouillement, d’aller vers l’essentiel pour renouer avec le Seigneur. Souvenons-nous que, dans la Bible, le désert est d’abord le lieu de l’Exode, le temps de la découverte du Seigneur et de son amour éperdu pour le peuple qu’il s’est choisi. Le désert est bien un lieu d’épreuves, de combats et de préparation pour nouer une relation fidèle et profonde avec le Seigneur et vivre en communion avec Dieu en Terre Promise.
Oui, nous allons pendant ce carême nous saisir des grandes armes du jeûne, de la prière et de l’aumône. Oui, nous allons nous efforcer de lutter contre tout ce qui endurcit notre cœur et appesantit notre quotidien d’égoïsme et de paresse spirituelle. Pourtant, tous nos efforts ne nous feront progresser que s’ils sont résolument tournés vers celui qui nous entraîne au désert. C’est le Christ qui nous y emmène pour que nous gardions les yeux fixés sur lui et qu’il puisse, enfin, nous faire entendre sa Parole.
Au long de ce carême, gardons au cœur la parole du Seigneur : « Je vais l’entraîner jusqu’au désert et je lui parlerai cœur à cœur ».