Le Pape dialogue avec les évêques...

Dimanche 14 septembre [2008] à 17h15 : rencontre avec les évêques

Paris Notre-Dame du 4 septembre 2008

[En 2008, Paris Notre-Dame interviewait Mgr Laurent Ulrich, alors vice-président de la Conférence des évêques de France, à l’occasion de la rencontre de Benoît XVI avec les évêques de France. En quelques lignes, Mgr Ulrich se confie sur les relations de confiance que Benoît XVI entretient avec l’épiscopat français. Un témoignage précieux à relire aujourd’hui en 2023.]

Par Frédérique de Wagrigant

« Il vient encourager l’Église »

Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille, vice-président de la Conférence épiscopale
© D. R.

Par Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille, vice-président de la Conférence épiscopale

« Comme de nombreux évêques de ma génération, j’ai rencontré le Pape de plusieurs façons : d’abord en faisant mes études de théologie, par la lecture de ses ouvrages sur la foi, le credo et l’Eglise. J’ai également rencontré Benoît XVI, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, lors des visites ad limina. Cela m’est arrivé trois fois et à chaque rencontre, j’ai constaté la très grande satisfaction des participants, du fait de la finesse de l’analyse portée par le Cardinal Ratzinger sur les problèmes qui lui étaient posés.

L’ensemble des Français, et des catholiques ne le connaisse que sur l’image de préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, et lui a fait un portrait de doctrinaire sévère et d’homme de discipline ecclésiastique. Or, cela ne correspond ni à la grande finesse du théologien, ni au caractère très affable de l’homme, toujours d’une grande courtoisie, doué d’une grande capacité d’écoute et de débat. Comme toujours, nous attendons de la venue du Pape qu’il vienne encourager l’Eglise et les catholiques de France à être des témoins de l’Evangile. C’est peut-être plus difficile en France, dans une société où le fait religieux n’est pas reconnu.

Nous avons besoin que Benoît XVI nous encourage à la fois à mettre toute notre confiance dans le Christ et à dialoguer avec les hommes et les femmes de notre pays, croyants ou non. Nous avons à faire entendre des propos d’espérance et de culture de vie, et pour cela nous avons besoin d’être stimulés. Dans une société découragée face à son avenir, et qui cherche souvent les solutions à ses soucis dans le refus de vivre et la mort, nous voulons communiquer le goût de vivre et d’espérer. Cette fois, à la différence des visites ad limina, c’est le Pape qui vient nous rendre visite et nous parler.

À travers nous les évêques, Benoît XVI s’adressera aux catholiques mais aussi aux Français. On voit qu’il est sensible au respect de la création et de la vie humaine, à l’initiation des jeunes à la foi, à l’œcuménisme et au dialogue interreligieux, à l’engagement pour une société juste et pacifique, aux vocations sacerdotales et religieuses, au mariage comme vocation. »

Benoît XVI

© D. R.

« Une partie vitale de votre tâche est de renforcer les relations avec vos prêtres […] il est important que vous continuiez à démontrer à leur égard votre préoccupation, votre soutien et votre direction à travers l’exemple. Ainsi, vous les aiderez certainement à rencontrer le Dieu vivant et vous les orienterez vers cette espérance qui transforme l’existence dont parle l’Évangile. Si vous vivez vous-mêmes d’une manière qui se configure étroitement au Christ, le Bon Pasteur, qui donna sa vie pour ses brebis, vous inspirerez vos frères prêtres à se consacrer à nouveau au service du troupeau avec la générosité qui caractérisa le Christ. En vérité, une concentration plus claire sur l’imitation du Christ dans la sainteté de vie est nécessaire si nous voulons aller de l’avant. Nous devons redécouvrir la joie de vivre une existence centrée sur le Christ, en cultivant les vertus et en nous plongeant dans la prière. Lorsque les fidèles savent que leur pasteur est un homme qui prie et qui consacre sa vie à leur service, ils répondent avec une chaleur et une affection qui nourrissent et soutiennent la vie de la communauté tout entière. Le temps passé à prier n’est jamais perdu, même si les devoirs qui nous pressent de toutes parts sont importants. Cette configuration radicale au Christ Bon Pasteur est au centre de notre ministère pastoral et si nous nous ouvrons, à travers la prière, à la puissance de l’Esprit, Il nous accordera les dons dont nous avons besoin pour accomplir notre devoir formidable, au point de ne jamais nous soucier “pour savoir ce que vous direz ni comment vous le direz” (Mt 10, 19). »

Discours aux évêques des États-Unis prononcé le 16 avril 2008 au Sanctuaire de l’Immaculée Conception à Washington.

Benoît XVI

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