Le prêtre, héros de cinéma… des années 50 ?
Paris Notre-Dame du 15 janvier 2009
À St-Georges et N.-D. des Buttes Chaumont (19e).
St-Georges et N.-D. de l’Assomption des Buttes Chaumont (19e) proposent une réflexion sur la vocation sacerdotale à travers le cinéma. Six projections ont été programmées sur l’année, qui donnent à voir divers aspects du sacerdoce : le prêtre pasteur dans La route semée d’étoiles, de Léo Mac Carey, l’itinéraire époustouflant d’un prêtre fidèle, dans Le Cardinal, d’Otto Preminger, la vie intérieure du prêtre, racontée dans Le journal d’un curé de campagne, de Robert Bresson… L’initiative remporte un certain succès : La projection du premier film I confess, d’Alfred Hitchcock, le 13 décembre, a rassemblé plus d’une trentaine de personnes. « Je n’aurais jamais réuni autant de monde pour un groupe de réflexion théologique ! », affirme le Père Roder, curé de St-Georges, grand passionné de cinéma qui a lui-même sélectionné les films. À chaque projection, le Père Roder procède à une introduction présentant brièvement le film, son réalisateur, et pose certaines questions aux spectateurs pour les rendre plus attentifs. « Pour I confess, j’ai demandé aux paroissiens de bien repérer le passage de Hitchock à l’image. Dans ses films, le réalisateur apparaît toujours avec une raison
bien précise ». Le Père demande ensuite comment chacun a « ressenti » le film, puis fournit une exégèse – selon lui indispensable. « Comme me disait une ancienne paroissienne, avec moi, un film de deux heures, c’est une heure de catéchisme, raconte-t-il. Dans un chef-d’œuvre, derrière chaque plan, il y a une idée. » Le Père Roder met justement son point d’honneur à ne projeter que des « grands films. » « Nous aurions pu en trouver d’autres encore que les six choisis, mais le temps manquait ! », précise-t-il. Les films choisis datent des années 50 ou du début des années 60. Hasard ? « Les chefs-d’œuvre sont plus rares aujourd’hui que dans ces années-là, répond le curé de St-Georges, avant d’ajouter, sans amertume : Et puis où avez-vous vu qu’on
aime les prêtres dans le cinéma contemporain… ? » Louise d’Orglandes