Les saints, canaux de l’amour divin
Paris Notre-Dame du 26 juillet 2012
P. N.-D. – Cet été, Paris Notre-Dame se rend sur les traces de figures de sainteté parisiennes. En quoi, selon vous, ont-elles quelque chose à nous dire aujourd’hui ?
P. Joseph Choné – Parce que dans les circonstances qui ont été les leurs, elles ont essayé de vivre ce commandement premier, « Aimezvous les uns les autres », et d’incarner la charité. À leur exemple, nous sommes tous invités, dans notre contexte, à répondre à l’appel du Christ selon nos propres talents. À nous d’être à l’écoute des inspirations de l’Esprit Saint ! C’est ce qu’exprime, je crois, le concile Vatican II à travers sa réflexion sur la foi et la sainteté : il rappelle que, qui que nous soyons, quelles que soient notre position sociale et les responsabilités que l’Église nous donne, nous avons tous à refléter l’amour de Dieu. N’ayons pas peur de le vivre dans notre aujourd’hui, avec l’assurance que, dans la foi, Dieu nous éclaire. « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, […] sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve un écho dans leur cœur. Leur communauté s’édifie avec des hommes, rassemblés dans le Christ, conduits par l’Esprit Saint dans leur marche vers le Royaume du Père, et porteurs d’un message de salut qu’il leur faut proposer à tous », lit-on en avant-propos de Gaudium et Spes.
P. N.-D. – Pourquoi est-il important de prier ces saints ?
P. J. C. – Parce que les saints sont intégrés au mystère de l’amour divin, ils en sont des canaux. Ce sont non seulement des sources d’inspiration mais aussi des puits auxquels nous pouvons nous abreuver. Thérèse de Lisieux a dit : « Je ferai tomber une pluie de roses sur la terre. »
P.N.-D. – Y a-t-il beaucoup de procès de canonisation en cours concernant des Parisiens ?
P. J. C. – Le P. Le Prévost (1803-1874), fondateur des Religieux de Saint-Vincent de Paul, et deux Frères des écoles chrétiennes, le F. Alpert (1849- 1898) et le F. Exupérien (1829-1905), ont vu l’héroïcité de leurs vertus décrétée par la Congrégation pour les causes des saints. Ils sont donc en attente que soit reconnu un miracle dû à leur intercession.
De plus, cinq causes, pour lesquelles l’enquête diocésaine s’est achevée, ont récemment été transmises à la Congrégation romaine, dont celles du P. Jean-Émile Anizan (1853-1928), à l’origine de la Congrégation des fils de la charité, et du professeur Jérôme Lejeune (1926- 1994). À un stade moins avancé, des commissions canoniques d’enquête sont prises en charge par le diocèse de Paris pour le P. Henri Caffarel (1903-1996), fondateur des équipes Notre-Dame, Raoul et Madeleine Follereau, le P. Georges Guérin (1891-1972), cofondateur de la JOC, Pierre Goursat (1914-1991), à l’origine de la communauté de l’Emmanuel, et le diacre Jean Merlin, du Bureau de l’aide sociale du 18e arrondissement. Les causes de Mgr Denys Affre (1793-1848), archevêque de Paris, de Paulin Enfert (1853-1922), créateur de La Mie de pain, et de Jacques Fesch (1930-1957), étudiées depuis plusieurs années, sont très proches d’être ouvertes canoniquement. Mais il y en a d’autres encore !
Ce qui est frappant dans cette liste, c’est la diversité du corps chrétien qu’elle reflète : s’y trouvent des laïcs, des diacres, des religieuses et des prêtres, représentatifs du corps du Christ si bien décrit par saint Paul (1 Co 12, 12). • Propos recueillis par Pierre-Louis Lensel