« Les saints veillent sur nous et sur notre avancée spirituelle »

Paris Notre-Dame du 3 novembre 2022

Alors que l’Église vient de célébrer la fête de la Toussaint, Mgr Jean-Marie Dubois, responsable du Promotorat diocésain des causes des saints à Paris, nous rappelle ce que peuvent nous apporter aujourd’hui tous ceux qui nous ont précédés au Ciel.

Mgr Jean-Marie Dubois est responsable du Promotorat diocésain des causes des saints à Paris.
© Isabelle Demangeat

Paris Notre-Dame – À quoi servent les saints ?

Mgr Jean-Marie Dubois – Il faut d’abord se mettre d’accord sur ce qu’on appelle un saint. Dans le Nouveau Testament, les saints sont le plus souvent les baptisés, sanctifiés par l’Esprit Saint qu’ils ont reçu à leur baptême. Ils servent à la joie de Dieu et participent à la réalisation du projet de Dieu : nous faire participer à sa joie d’exister et d’aimer. Le deuxième sens recouvre les âmes, connues ou inconnues, qui sont déjà dans la gloire de Dieu après leur mort. Nous croyons qu’il y a une solidarité entre eux et nous, c’est ce que l’on appelle la communion des saints. Ils sont alors pour nous un exemple qui peut nous donner envie de parvenir, comme eux, à la joie d’être avec le Christ, mais aussi une source d’intercession et de prière qui peut nous aider à leur ressembler et à vivre de la grâce de Dieu. Enfin, en troisième lieu, les saints sont aussi ceux qui ont été officiellement reconnus et canonisés par l’Église catholique comme étant dans la lumière de Dieu. Ils sont pour nous des modèles, des amis que nous pouvons connaître personnellement et dont nous pouvons demander l’intercession. Ils veillent sur nous et sur notre avancée spirituelle.

P. N.-D. – Que signifie être saint en 2022 ?

J.-M. D. – Être saint en 2022 n’est finalement pas très différent de 2021… ou de l’époque du Christ ! Être saint signifie vivre de cette présence de l’Esprit Saint en nous qui nous permet d’aimer le Père et nos frères à la manière du Christ, de vivre en enfant de Dieu et d’accomplir ce que le Père attend de nous grâce à sa force et sa puissance de charité. Avoir le même amour que le Christ pour le Père et pour nos frères et entretenir une amitié forte et heureuse avec Jésus lui-même. Même si les conditions ne sont pas les mêmes aujourd’hui qu’il y a 1500 ans ou un siècle, nous sommes à nouveau, comme dans les premiers temps de l’Église, dans un monde qui n’est pas chrétien. Beaucoup de nos contemporains ne nous aident pas à vivre en chrétiens car ils n’ont pas les mêmes évidences que celles que nous avons reçues de la parole de Dieu sur ce que sont l’homme et le sens de sa vie.

P. N.-D. – Quel est votre saint préféré et pourquoi ?

J.-M. D. – Il faut peut-être mettre la Vierge Marie hors concours ! S’il fallait choisir une seule personne, je dirais sainte Thérèse de l’Enfant- Jésus et de la Sainte Face parce qu’elle représente un modèle accessible. À la lecture de certains mystiques qui nous présentent une échelle de sainteté, on peut avoir l’impression d’être en-dessous de la première marche ! Alors qu’avec la petite Thérèse, on se rend compte que la sainteté se vit simplement dans les actes les plus quotidiens qui peuvent sembler d’une banalité affligeante. Il s’agit d’y mettre un peu d’amour, mais un amour de qualité divine que l’Esprit Saint met dans notre cœur. Elle réussit, avec parfois une certaine naïveté mais aussi une grande générosité, à entretenir une amitié personnelle pour Jésus-Christ. Pas seulement l’Enfant Jésus, mais aussi celui dont on peut adorer la Sainte Face, celui qui a donné sa vie pour nous, celui qui a partagé les souffrances des hommes. Sainte Thérèse a vécu cette sainteté non seulement dans son enfance mais aussi dans l’aridité de la vie religieuse, la souffrance de la maladie et les épreuves familiales. C’est un modèle qui semble à la portée de tous. Elle est facilement quelqu’un avec qui on veut devenir ami.

Propos recueillis par Mathilde Rambaud

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