Les vêtements liturgiques

La couleur de la chasuble est liée à la liturgie. Mais à quoi correspond t-elle exactement ? En quelques minutes, Mgr Patrick Chauvet, archiprêtre de Notre-Dame de Paris, fait le tour des chasubles de Notre-Dame de Paris pour nous en expliquer le sens.

Texte extrait de "Redemptionis sacramentum"

Chanoine en chasuble
© Yannick Boschat / Diocèse de Paris

121. « L’emploi de couleurs diverses pour les vêtements liturgiques vise à exprimer efficacement et visiblement ce qui caractérise les mystères de foi que l’on célèbre et, par suite, le sens de la vie chrétienne qui progresse à travers le déroulement de l’année liturgique ». En vérité, la diversité « des fonctions dans la célébration de la sainte Eucharistie se manifeste extérieurement par la diversité des vêtements liturgiques ». En effet, « il faut que ces vêtements contribuent aussi à la beauté de l’action liturgique ».

122. « L’aube est serrée autour des reins par le cordon, à moins qu’elle ne soit confectionnée de telle manière qu’elle puisse s’ajuster même sans cordon. On doit mettre un amict avant de revêtir l’aube si celle-ci ne recouvre pas parfaitement l’habit commun autour du cou »

123. « Le vêtement propre au prêtre célébrant, pour la Messe et pour les autres actions sacrées en liaison immédiate avec la Messe, est la chasuble, à moins que ne soit prévu un autre vêtement à revêtir par-dessus l’aube et l’étole ». De même, lorsque, conformément aux rubriques, le prêtre revêt la chasuble, il ne doit pas omettre de porter l’étole. Tous les Ordinaires doivent veiller à ce que tout usage contraire soit supprimé.

124. À l’exception du célébrant principal, qui doit toujours porter la chasuble selon la couleur prescrite, le Missel Romain donne la faculté aux prêtres qui concélèbrent la Messe, « de ne pas revêtir de chasuble, en prenant l’étole sur l’aube » en présence d’une juste cause, comme par exemple, le nombre plutôt élevé des concélébrants et le manque d’ornements. Cependant, si on peut prévoir une situation de ce genre, on doit, autant que possible, pourvoir à ce manque d’ornements. À l’exception du célébrant principal, les concélébrants peuvent même revêtir, en cas de nécessité, une chasuble de couleur blanche. Pour le reste, ils doivent observer les autres normes des livres liturgiques

Étole de diacre parisien
© Yannick Boschat / Diocèse de Paris

125. Le vêtement liturgique propre du diacre est la dalmatique qu’il doit revêtir sur l’aube et l’étole. Afin de respecter une noble tradition de l’Église, il est louable de ne pas faire usage de la faculté d’omettre la dalmatique.

126. Il faut réprouver expressément l’abus suivant, qui est contraire aux prescriptions des livres liturgiques : même avec la participation d’un seul assistant, il n’est pas permis aux ministres sacrés de célébrer la sainte Messe sans revêtir les vêtements liturgiques, ou de porter seulement l’étole sur la coule monastique ou sur l’habit commun religieux, ou encore sur un vêtement Civil. Les Ordinaires sont tenus de corriger dans les plus brefs délais des abus de ce genre, et ils doivent veiller à pourvoir toutes les églises et tous les oratoires dépendant de leur juridiction, d’un nombre suffisant de vêtements liturgiques, confectionnés selon les normes.

127. Dans les livres liturgiques, une faculté spéciale est accordée pour utiliser, aux jours les plus solennels, des vêtements liturgiques plus festifs ou particulièrement beaux, même s’ils ne sont pas de la couleur du jour. Toutefois, cette faculté, qui concerne d’une manière spécifique les vêtements liturgiques très anciens, dans le but de conserver le patrimoine de l’Église, est étendue abusivement à des innovations ; de ce fait, en laissant de côté les usages traditionnels, on adopte des formes et des couleurs, en se basant sur des critères subjectifs, et on affaiblit ainsi le sens d’une telle norme, au détriment de la tradition. Les jours de fête, les ornements sacrés de couleur or ou argent peuvent se substituer, selon l’opportunité, aux différentes autres couleurs liturgiques, à l’exception du violet et du noir.

128. La sainte Messe et les autres célébrations liturgiques, qui sont des actions du Christ et du peuple de Dieu organisé hiérarchiquement, sont réglées de telle sorte que les ministres sacrés et les fidèles laïcs peuvent y participer clairement, selon leur propre condition. Ainsi, il est préférable que « les prêtres présents à la célébration de l’Eucharistie, exercent d’ordinaire le ministère de leur Ordre propre, sauf si une juste cause les en excuse, et par conséquent qu’ils y participent comme concélébrants, revêtus des vêtements liturgiques. ». Sauf dans des cas exceptionnels justifiés par l’existence d’une juste cause, il ne leur est pas permis de participer à la Messe, quant à l’aspect extérieur, comme s’il étaient des fidèles laïcs.

Liturgie et art sacré

Liturgie et art sacré