Parcours et vision de Mgr André Vingt-Trois : pour les relations avec les musulmans
En septembre 2008, le cardinal Vingt-Trois invite au Collège des Bernardins les représentants de l’Islam en France à rencontrer le pape Benoît XVI.
En octobre 2011, à l’occasion des 25 ans de la rencontre des grandes religions à Assise autour de Jean-Paul II en 1986, le cardinal André Vingt-Trois, avec la Communauté de Sant’Egidio, organise, sur le parvis des droits de l’homme au Trocadéro, une rencontre des religions pour la Paix avec les responsables des grandes religions en France, dont M. Anouar Kbibech, secrétaire général du Conseil Français du Culte Musulman.
Comme Président de la CEF, il eut de nombreuses fois l’occasion de participer aux rencontres du CRCF (Conférence des Responsables de Culte en France).
Sollicité régulièrement par les medias sur ce sujet, il a souvent l’occasion d’expliquer combien le dynamisme de l’islam prospère sur une certaine confusion avec les islamismes, que la perception uniforme de l’islam ne correspond pas à la réalité, et que le respect de la différence doit se faire dans la réciprocité.
En avril 2007, dans L’Express :
« Refuser tous moyens d’expression de leur foi aux musulmans, c’est développer l’islam des caves et favoriser le fanatisme. (…) Que des musulmans prient en France, je ne trouve pas cela scandaleux. Je trouve scandaleux en revanche que des chrétiens ne puissent pas prier dans certains pays islamiques ». (4 avril 2007)
En novembre 2015, sur Radio Notre Dame :
« Et être musulman ce n’est pas simplement avoir des convictions personnelles, c’est appartenir à une communauté. Si on n’accepte pas de reconnaître ce fait communautaire des musulmans on ne peut pas les rencontrer. » (20 novembre 2015)
En juillet 2016, dans Le Figaro, après l’assassinat du Père Jacques Hamel à Saint-Étienne du Rouvray, il s’adresse aux catholiques, mais également aux musulmans :
« Ne laissez pas les extrémistes du califat pervertir le Dieu auquel vous voulez croire. Vous avez le droit d’être français et musulmans. Vous avez le droit de croire que Dieu n’est pas un monstre qui se repaît du sang des infidèles. » (26 juillet 2016)
En octobre 2016, dans Le Figaro, à la veille d’une période électorale dense pour l’élection de la présidence de la République :
« Nous n’expliquons pas les départs en Syrie par le seul échec de l’intégration. (…) Si notre société échoue à exprimer le sens de notre vie commune, c’est une facilité de l’esprit d’en attribuer la responsabilité à l’Islam. La lucidité est précisément de refuser de faire “comme si” l’Islam en France était une réalité homogène. En France, il y a des musulmans, il y a des formes diverses de l’Islam. En fait, cette situation nous pose une question centrale : à quoi croyons-nous ? » (13 octobre 2016)
Enfin, plus récemment, lors d’une rencontre avec les donateurs de la Fondation Notre Dame au Collège des Bernardins pour les 25 ans de la Fondation, il redit en quelques mots toute la complexité de l’Islam et des relations avec l’Islam :
« On a un peu trop tendance à avoir une vision catholique de l’islam. L’islam n’est pas une religion unifiée comme le catholicisme, et donc parler des relations avec l’islam en général c’est parler sur une hypothèse qui ne s’accomplira jamais. Ce qui peut s’accomplir et ce que nous essayons de réaliser c’est d’avoir des relations avec des musulmans concrets, identifiés, pas avec l’islam en général. » (18 octobre 2017)