Portrait : Du BTP à la finance solidaire
Paris Notre-Dame du 5 mai 2022
Sylvie Bretones a pris, le 1er mai, la suite de Christophe Rousselot comme déléguée générale de la Fondation Notre Dame et directrice du développement des ressources du diocèse de Paris. Rencontre avec une femme de terrain au profil financier, tournée vers la fragilité.
Tu n’as pas peur pour ton CV ? » C’est l’une des réactions que Sylvie Bretones a reçue en annonçant partir travailler pour l’Église, comme directrice du développement des ressources financières du diocèse de Paris et déléguée générale de la Fondation Notre Dame (FND). À cela, Sylvie Bretones répond avec l’air enjoué et paisible qui se dégage de cette femme énergique de bientôt 50 ans, « qu’il faut aussi savoir assumer qui l’on est, surtout dans les moments difficiles que peut traverser l’Église ». Un engagement en écho, aussi, à cette phrase du professeur Jérôme Lejeune que l’on trouve sur son profil LinkedIn : « La qualité d’une civilisation se mesure au respect qu’elle porte aux plus faibles de ses membres. » Résidant dans les Yvelines, mariée, mère de trois enfants de 9 à 20 ans, Sylvie Bretones connaît aussi le Val-d’Oise pour y avoir grandi, avec sa mère et sa grand-mère, « au sein d’une famille modeste ». D’où sa sensibilité au programme Jeunesse et éducation de la FND. « J’ai été la première de ma famille à faire des études supérieures, confie-t-elle, soutenue par le Fonds de solidarité de Fénelon Sainte-Marie (8e) pour y étudier. » Elle sera plus tard diplômée ingénieure de Centrale Marseille (Bouches-du-Rhône) et d’un mastère de finance à HEC. « C’est important de pouvoir rendre, observe-t-elle. Et j’ai ce sentiment, en prenant ce nouveau poste, de pouvoir apporter quelque chose, en soutenant, à travers le développement des ressources financières, l’annonce de la Bonne Nouvelle, les missions pastorales. Et, à la FND, en épaulant les actions qui permettent à l’Église de rayonner par la sauvegarde du patrimoine mais aussi en développant des lieux de réflexion comme le Collège des Bernardins. Ou à travers le soutien des causes qui me tiennent à cœur autour de la fragilité et du handicap. » Et celle qui s’est toujours « nourrie d’engagements associatifs depuis le collège », d’ajouter : « Tout cela dans un monde où, finalement, nous n’avons jamais été autant en recherche de sens. » Sur son fil Twitter, on la voit, engagée dans la Course des héros au profit de l’association dont elle était secrétaire générale de 2020 à 2021 : Visite des malades en établissements hospitaliers et des résidents en Ehpad (VMEH). Une œuvre liée aux saints Vincent de Paul et Louise de Marillac qu’elle a intégrée bénévolement lors de sa récente transition professionnelle. Car, après vingt ans d’un parcours financier dans l’industrie lourde et le BTP – dont dix ans comme directrice financière chez Vinci Concessions –, elle était arrivée « à la fin d’une phase ». « Je cherchais à orienter différemment mon parcours », poursuit-elle. Sylvie Bretones s’intéresse au financement du vieillissement, « gros enjeu de société face à la génération des baby-boomers qui auront 80 ans en 2030… » C’est à ce moment-là qu’elle est contactée pour le diocèse. Elle rejoint alors la FND en deux temps, d’abord, en octobre 2021, comme support à la gestion du Fonds cathédrale – qui draine 44 % de l’ensemble des promesses de dons apportées pour le financement de la restauration de N.-D. de Paris –, dont l’objectif actuel est de financer le projet d’aménagement intérieur de la cathédrale à hauteur de 6 à 7 millions d’euros. Et aujourd’hui, Sylvie Bretones succède à Christophe Rousselot, toujours dans la finance, donc, mais davantage, « au service de » : « C’est ce qui est important pour moi. »
Laurence Faure @LauFaur
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