“Regarder la mort du côté de Dieu ” : la chronique hebdo #21 de Mgr Jachiet
« Comment parler du regard de Dieu sur la mort de ses enfants ? Doit-il être tenu pour responsable du moment, des circonstances, des conséquences de chaque mort et aussi du poids de la peine de ceux qui restent ? »
La remarque cinglante m’est adressée le jour des obsèques d’un ami commun. La personne m’exprime son sentiment d’incompréhension que Dieu ait pu accepter que notre ami meure si soudainement, un mois avant la grande fête que nous lui préparions.
Comment parler du regard de Dieu sur la mort de ses enfants ? Doit-il être tenu pour responsable du moment, des circonstances, des conséquences de chaque mort et aussi du poids de la peine de ceux qui restent ?
Apprenant la gravité de la maladie de son ami Lazare, Jésus a cette parole « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la Gloire de Dieu » puis deux jours plus tard il annonce que Lazare est mort et qu’il va le réveiller. Jésus essuie le reproche de Marthe et de Marie « Si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. » (Jn 11, 4.21.32)
La réponse que Jésus apporte sur la façon dont le Père voit la mort de ses enfants est retentissante : C’est sa parole devant le tombeau ouvert où git son ami depuis trois jours : « Lazare, vient dehors ! »
Nous regardons la mort du côté du cadavre, du cercueil et du tombeau. Dieu regarde la mort du côté de la résurrection, de la libération et de la Vie éternelle.
Aucune de nos larmes qui ne soit partagée et accompagnée par celui qui a pleuré devant le tombeau de son ami. Pourtant Jésus ne voit pas le moment où nous devons quitter cette terre comme ce qui conduit à la mort de la séparation de Dieu mais comme ce qui conduit à la Vie de la résurrection.
Oui il y a un Bon Dieu qui a pris en compte la réalité de la mort. La mort qu’il n’avait pas créée, est entrée dans notre monde en raison du péché. Dieu en a fait en son Fils Jésus la porte d’entrée dans la Vie en sa présence, dans le temps des noces éternelles, à côté desquelles nos fêtes humaines sont peu de chose.